Intégrer l'armée c'était pas une partie de plaisir.
Je frappe ma choppe de bière sur la table, soufflant un soupire de fatigue. Je commence à bien me rappeller pourquoi j'ai refusé de rejoindre la première fois. L'ambiance militaire me suffoque et aspire ce qu'il me reste de santée mentale avec leurs exercices qui ne servent à rien et leurs manoeuvres innutiles. Pendant ce temps, la terreur rode encore dans les campagnes du reste du monde. A quoi sert donc cette armée si elle ne se déploie jamais?
Je me souviens encore il y a bien quelques décennies, j'étais encore enfant et pourtant un soldat de l'accadémie. A cette époque, on venait juste de vaincre la bande de pirates qui semait la merde depuis bien des lustres. Tout depuis n'a dû être qu'une dégradation... Ils continuent de flemarder alors qu'un simple semblant d'ordre plane au dessus de ces villes. Comment en plus peut-on prétendre fournir des forces de l'ordre à base de criminels? Certains cherchent la rédemption mais beaucoup restent des voyoux qui se fichent bien des valeurs et des principes derrière l'armée Impériale. Oui, eux et moi, on fait pas bon mélange. Je hais ces vermiceaux qui tentent de pourir le fruit de l'intérieur.
Merde à ce système à la con. Je lève vaguement mon verre avant de tout boire d'un coup. Saletée de système pourri qui vaut rien, créé par une parasite qui se fichait bien de ce monde tant qu'elle peut demeurer dans son palais en ivoire. Si elle veut rien foutre, alors qu'elle laisse le monde se diriger de lui-même et pas qu'elle nous entraine vers les tréfonds du désastre comme elle semble le vouloir! Merde à cette sale p... Je m'interrompt avant d'en dire trop. Hair la déesse c'est une chose, mais je reste un soldat impérial, je dois au moins garder l'apparence de loyautée. Surtout au vu de la raison pour laquelle je suis dans l'armée: gagner de la notoriétée et de la réputation. J'ai beau être le noble fils de la famille Bahamut, survivant d'un voyage de 5 ans dans les terres du sud et ancien aventurier, je suis qu'un inconnu sur le front politique.
Je continue un peu de boire. Ma tolérance à l'alcool est malheureusement d'autant plus fort que le temps depuis ma première bouteille. On dit que plus on est habitué et plus on y résiste, comme dans cette histoire avec le noble qui s'empoisonait... Ah, comme ce monde peut être merdique parfois, c'est pour ça que l'on a les tavernes.
Hé, le bleu! Dégage de là, c'est la table du "Gros Rat" Gôut Aluile!
Niquez-vous. Je dis cela en nonchalence, reprenant une gorgée de bière. T'a dis quoi enfoiré? Si vous voulez une table pour votre rongeur, vous n'avez qu'a aller dans le coin avec vos semblables, là bas. Il y a un petit trou dans le mur, c'est assez chaleureux. Le type portait des habits abimés par le vécu. Ce sont des tissus enrobés pour protéger du désert. Ses deux grosses dents de devant ressortaient et ses gros yeux rendaient son apparence particulièrement ridicule, comme celle d'une bête de foire. Il essaya de saisir ma tête pour la plaquer contre la table.
Ammateur.
J'ai pu voir son bras venir de loin, d'un simple mouvement je l'ai évité sans même avoir à me retourner. Je reprends un peu de ma boisson pour finir avant de me lever et faire face à le petit vaurien. Il commence à remarquer qu'en effet, je suis assez grand par rapport à lui. Mon uniforme et ma stature me rendent plus menaçant et rien ne marque plus que de voir un officier marqué de cicatrices aussi terribles que les miennes.
Avez-vous besoin d'aide? Vous avez l'air déjà un peu saoul. Je peux vous escorter dehors pour vous rafraichir si vous avez besoin?
Il siffle, un groupe de plusieurs voyoux dans son genre arrivent. Ses copains sont eux, bien plus massifs. Ils seront le plat principal dans le combat à venir.
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
Comme d'habitude globalement ravie de sa journée Cheh quitta son poste à l'heure tant attendue. Ignorant les regards de travers sur ses cornes et ses oreilles pointues, ça elle s'y était déjà habitué. Elle n'y avait même jamais vraiment prêté attention. Vraiment en quoi cela pouvait il les gêner que ses deux parents ne partagent pas la même espèce et qu'elle soit une hybride. Mais ce n'était peut-être pas ça. Peut-être la trouvaient ils juste trop étrange à s'endormir un peu n'importe où. Heureusement chaque elle parvenait malgré son apparence et sa provenance à toujours prouver sa valeur par sa maîtrise du sabre qui lui valait les nombreux louanges du peu de gens qui n'avaient pas une dent contre elle.
Elle se retira dans sa chambre au sein de la caserne et entreprit après l'avoir retirée de nettoyer la poussière sur son armure non sans que sa joue ne percute le métal à plusieurs reprise car elle s'endormait de manière intempestive. Finalement elle mit bien plus de temps qu'elle n'aurait du. Par la fenêtre le soleil se trouvait déjà bien bas. Elle devait donc se sustenter avant que le temps du coucher ne vienne. Elle ne devait pas le rater.
Par dessus sa tunique, elle enfila une longue cape dont elle rabattit le capuchon pour masquer un tant sois peu ses oreilles. Ça éviterais que les ivrognes du coin ne les remarques et avec un peu de chance il la prendrait pour une Hyna et pas une sang mêlée. Elle referma avec une certaine délicatesse ses doigts sur le sabre militaire qu'on lui avait confié. Il n'avait rien d'exceptionnel, mais c'était sa première lame véritable. Elle y apportait donc une attention toute particulière. Au même titre que le sabre en bois qu'un jour son père lui avait offert.
En quittant sa chambre, elle le sangla à sa ceinture faisant route vers la taverne. Une fois à destination elle poussa doucement la lourde porte de bois sans effort particulier. Si son regard dévia d'abord en direction de la provenance d'un délicieux fumée celui ci se posa bien vite sur l'attroupement qui se formait. On dirait que les ivrognes du coin avaient encore pris quelqu'un à parti. Un demi ?
Elle haussa doucement les sourcils en reconnaissant la silhouette d'un de ses camarades soldats. Elle ne se rappelait plus exactement son nom. Mais il avait l'air plutôt sympathique. Elle ne pouvait décemment pas le laisser faire face seul à un tas de voyous quand bien même comme elle il était un soldat entraîné. Le temps d'un souffle elle parcourut la distance qui la séparait du petit groupe, sa cape voleta légèrement derrière elle à cause de la variation soudaine de vitesse, d'une main elle dégagea le pan qui couvrait l'arme qu'elle portait à sa ceinture.
"Navré, mais je me dois d'agir... Trouvez vous une autre table je vous prie ou bien..."
Du pousse elle pressa le dessous de la garde du sabre qui quitta le fourra d'un centimètre à peine.
"Nous devrons vous faire quitter cet établissement avec perte et fracas."
Je tourne la tête vers la nouvelle arrivée. La première chose que je remarquais était la cape qui cachait momentanément le sabre militaire qu'elle porte au niveau de sa cuisse. Elle porte des cornes qui semblent en contraste fort avec les oreilles elfiques sur les côtés de sa tête. Demi-elf demi-quelquechose? Je sais pas, je m'en fiche. Elle a une certaine musculature qui montre son expérience en combat... ou du moins sa familiaritée avec le maniment d'une arme blanche. J'ai eu amplement le temps de l'examiner avant qu'elle n'arrive véritablement. Elle va prononcer quelques paroles et user de son sabre comme menace. J'ai le temps de préparer mes paroles et mes prochaine actions avant qu'elle fasse enfin ce qu'elle allait faire.
Je n'ai pas besoin de vôtre aide, soldat. Même si j'apprécie que vous soyez venus aider. Je peux gérer ces voyoux tout seul.
De toute façon, la vision de deux soldats armés avait déjà décidé du sort de cette conversation. Les voyoux allaient commencer à partir lentement, dissuadés de commencer quoique ce soit. Mais, pas pour longtemps. Je soupire et je lance une remarque à la soldat.
Dans 3 secondes, il va éclater une bataille générale dans l'établissement. Soyez-prête. 3...
Le petit type fin du nom de "Gros Rat" Gôut Aluile passait prêt d'une autre table avec des Draconiens un peu gronchons. Il bouscule par mégarde une des servantes venue avec les boissons.
2...
La servante tombe sur la table des Draconiens, la bière les trempant jusqu'à l'os. La table d'à côté avec les Hynas et Salamandres fermiers se moquent d'eux. Les mercenaires rigolent aussi à leur tour avant que les gros de la bande du "Rat" prennent ça comme une moquerie à leur égard.
1...
Les draconiens se lèvent, déterminés à laver cette humiliation et à clamer vengeance. Les fermiers voyant ça venir saisissent leurs outils pour se défendre et montrent les crocs. Les mercenaires se laissent pas intimider et la bande du "Rat" se trouve entre deux fronts. Enfin un type un peu trop ivre au bar hoquette avant de briser son verre d'un coup trop fort sur la table, projettant du verre et de la bière partout. BASTON!!!, cria alors ce vieillard à la barbe sale et un peu trop longue.
Et c'est parti....
Le chaos éclate autours de nous alors que je soupire d'épuisement. C'est pas la première fois que ça arrive ici. C'est presque devenu une routine en fait que ça se tappe dessus ici. Je finis mon verre avant de reposer sur la table.
Bien, vous voulez vous faire lequel? Il y en a pour tout le monde.
J'étire mon cou puis je roule un peu mes épaules pour me préparer tranquillement alors que la clientelle se tappe dessus à coups de chaises, d'outils de ferme, de battes et de casseroles. Je "vois" un draconien un peu confus et perdu dans l'adrénaline s'avancer vers moi pour essayer de me frapper dans le visage. Je pousse son coup sur le côté avec ma main droite avant d'accompagner d'un coup dans son ventre. En effet ça suffit pas, les draconiens sont solides. Je vois son genou remonter pour me rendre la pareille. Je l'évite seulement pour ne pas être en mesure s'esquiver le prochain coup dans mon visage. Je recule un peu et essuie mon nez, remarquant un peu de sang. Je regarde ma mains puis le draconien. Je pense que je souris d'ailleurs.
Poussé par l'énergie de l'adrénaline je reviens à la charge avec mon coude en avant pour frapper son torse et l'envoyer bouller. Le draconien est forcé en arrière où il bouscule un Hynas qui le repousse vers moi. Je n'attends pas pour saisir la tête du draconien et le frapper contre mon genou droit. Enfin, il tombe à terre, son visage sanglant. Derrière arrive un des gros du "Rat" qui repousse bien 3 types d'un gros coup large de ses bras. Je sens mon sang bouillir d'envie de se battre. Ce serait un gros mensonge de dire que j'aime pas les grosses bastons comme ça. Ça me rappelle de quand j'avais combattu cette grosse créature semi-aquatique dans le sud, une sorte de gros lard mouvant avec des dents et une sale force capable de faire trembler le sol. Un autre grand coup de bras commence à partir en arc pour faucher 5 personnes dont moi. Je roule en dessous pour éviter la frappe massive dont le gros est capable. Je détache mon sabre avec son foureau pour l'utiliser en tant qu'une arme brute et non tranchante. Je frappe avec l'arrière de la garde sur le torse du gros seulement pour qu'il encaisse facilement. Un troisième coup arrive cette fois-ci pour m'écraser. Je saute en arrière, restant en équilibre en étant arrêté par un dos de Salamandre qui tombe à ma place.
T'est sacrément fort le gros! J't'accorde ça, mais ça ne veux pas dire quoi que ce soit. Je me prépare à revenir à la charge.
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
La demi poussa encore un poil la lame hors du fourreau commençant déjà à amener sa deuxième main contre la poignée de son arme, heureusement pour eux ces mécréants tournaient déjà les talons. Bien évidement elle n'aurait tué personne et se serait contenté de frapper avec le dos et le plat de la lame, mais elle aurait eu vite fait de leur casser quelque chose. Elle rajusta sa capuche sur sa tête car celle ci avait manqué de s'envoler puis elle se tourna vers son vis à vis son visage reprenant cette expression somnolente qui lui était propre.
"Peu importe... Je n'aime pas les manières de ces gens..."
Elle inclina la tête sur le côté légèrement intriguée. Une bagarre générale ici ? Comment pouvait il savoir ? Est-ce qu'il comptait la déclencher rendu ivre de colère par ces voyous.
"Vous savez, ce n'est pas une très bonne idée... Ils sont ivres simplement ce n'est pas une raison pour s'en prendre à tout le monde. Peut-être devriez vous..."
Elle n'eut pas le loisir de finir sa phrase en effet le bruit caractéristique du verre brisé se fit entendre et une voix rauque déclara le début des hostilités. Voilà qui était intéressant, ce militaire avait pu prévoir cela. Lisait il l'avenir dans le fond des chopes de bière ? Elle aurait tout le loisir de lui poser la question plus tard en attendant il fallait gérer cette bagarre générale comme le bon petit soldat qu'elle était. Elle posa son doigt sur son menton évitant d'un pas de côté une chope volante.
"Lequel je veux me faire ..?"
Etait-ce vraiment approprié pour un soldat de parler de cette manière ? Pas vraiment, enfin le temps n'était pas à ce genre de réflexion. Ses sourcils se froncèrent de nouveau alors que d'un geste vif elle retira sa cape tout en s'élançant vers les draconiens. Ils étaient la cible prioritaire car les plus susceptible de détenir de puissantes habiletés. Elle encapuchonna l'un d'eux, usant de la force héritée de son hybridation elle assène à celui se trouvant juste à côté un coup de pied monstrueux dans l'estomac avant de projeter le second entravé par la cape en plein sur une table remplie de victuailles. Son air avait de nouveau changé pour redevenir imperturbable.
"Je vais tous me les faire, gâcher ainsi tous ces délicieux mets... C'est impardonnable..."
Les autres draconiens encore debout s'avancèrent vers elle, elle soutint leur regard sans broncher, sa main de nouveau trouva l'encoche du fourreau de son arme.
Le tas de muscles devant moi est un adversaire coriace. Je sais bien que il ne pas être vaincu en deux coups seulement, non, je vais devoir être malin. Le gros envoie un autre coup en diagonale pour essayer de me stopper, mais je charge avec le bout de mon foureau en avant, essayant une feinte. Il essaye de me repousser encore une fois, mais c'est trop tard, je m'élance pour attraper son épaule gauche et je monte derrière lui avant de passer mon sabre encore dans son foureau devant son cou. Je le tiens par les deux extrémitées et commence à tirer pour étouffer juste assez le bonhomme pour qu'il tombe dans les pommes. Il commence à se débattre et à essayer de m'arracher de son dos. Je continue de tenir bon, esquivant de peu ses gros bras qui peinent déjà à m'atteindre derrière. Je reserre encore plus, je vais pas pouvoir m'accrocher bien plus longtemps. Il s'agite de droite à gauche, bousculant les masses pour essayer de me faire m'envoler. Chaque instant, il devient de plus en plus dur de tenir. Il fonce contre un mur et je me prends un sale coup dans la tête mais je continue de m'accrocher, je pourrais pas refaire un coup comme ça après! Je commence à sentir sa résistance diminuer petit à petit, il commence à se laisser aller, à faiblir sous le manque d'air. Les secondes semblaient de plus en plus longues alors que je continuait à tirer sur mon sabre. Le son d'agonie du gros alors qu'il essaye désespérément d'avoir de l'air m'encourage car je sens que j'arrive au bout. Enfin, il tombe inconscient par le manque d'air. Je commence à relacher mon sabre et le tas de muscles tombe en avant. Je souffle un bon coup. Pour l'instant j'ai réussi à calmer un peu le jeu en subjugant des personnes sans tirer de sang, mais je crains que plus le combat continue, plus la tentation de sortir une épée ne grignote à la conscience de chacun ici.
Je me relève pour regarder autours de moi sans avoir besoin de me tourner. Je vois que l'autre soldate s'en sort très bien pour l'instant. Je cherche qui d'autre je devrais éliminer du combat pour réussir à ensuite arrêter les autres.
Là, mes yeux s'écarquillent. Je le vois, à 3 secondes de maintenant, un des mercenaires qui sort un petit canon personnel à main. Je saisit le moment pour essayer d'accourir vers cet homme au plus vite. A cet instant, il est encore en train de se battre contre un des hommes du "Rat", il se retrouve coincé dans un coin. J'arrive de plus en plus prêt, mais je sais pas si j'arriverai à temps. Le mercenaire est inquiet, il hésite, il hésite encore alors qu'il risque de se faire bien tabasser. Je suis à quelques pas, la sueur coulant sur mon front. Enfin, je le vois décider son choix fatidique, il met sa main en arrière. J'arrive juste à côté de lui. Il fait revenir son bras, un pistolet en main, la poudre prête à exploser. Il la pointe sur son adversaire qui comprends alors ce qu'il se passe. Le mercenaire sourit et s'apprète à tirer sur la détente.
Tchac
Un peu de sang me tache le bras et le mur. Un simple son de choc, comme si quelquechose tombait au sol, suivit. Personne ne bougeait dans ce coin de la pièce. Le mercenaire n'avait pas encore réalisé ce qu'il vennait de lui arriver, plutôt il ne voulait pas comprendre. Son bras s'achevait à présent avant même son poignet, le reste fut coupé par un coup net de sabre militaire. Une main serrant un pistolet se trouvait au sol, sans vie, couvert de quelques goûtes de sang. Enfin, il se mit à hurler de douleur et de peur. Il saisit son bras, ses yeux grand ouverts. Il commence à me regarder avec un air de folie ou de peur ultime. Sans un mouvement stupide et ératique, il sort une dague de son autre main pour me trancher la gorge. Je n'ai aucune pitiée. Je tranche le torse diagonalement, faisant une coupe assez en surface mais qui suffira à le faire saigner à mort. Accidentellement, je touche aussi un peu une grosse artère, le sang en est rapidement éjecté et quelques goûtes me tâchent mon uniforme et mon visage un peu. J'en suis assez gêné mais pas trop, en tout cas il va falloir que je me lave après ça. Ceux qui ont compris ce qu'il vennait de se passer ont cessé de se battre un instant. Un simple combat de taverne venait de prendre une tournure bien plus violente et mortelle, et c'était par ma main.
Un philosophe pourrait passer sa journée à essayer d'argumenter comme quoi je n'ai simplement essayé de défendre la vie des autres, mais ça ne changerait rien, ça ne voudrait rien dire sauf pour l'armée auprès de qui j'allais devoir aller bientôt me justifier. Je suis la personne qui a tiré en premier, le fait que ce mercenaire allait tirer ne veut rien dire aux yeux de ces personnes ici. En tout cas, j'ai réussi à en calmer certains, mais pas tous. Les draconiens sont encore à fond sur leur adrénaline et les mercenaires commencent à me regarder avec des envies de vengeance ou de crainte.
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
Alors qu'elle les provoquais les trois Draconniens s'approchèrent menaçant. Mais la guerrière ne les craignait pas. Elle se savait assez rapide pour les neutraliser en cas de grand danger. Ils s'approchèrent, légèrement dégroupés, l'un plus en avant que les deux autres. La lame quitta le fourreau et se retourna dans la main de la demi, la partie non tranchante s'écrasa contre le flanc de la bête à écaille dans un craquement aux allures sinistre le projetant à terre. Cheh ne suspendit pas son geste et pivota sur elle même décrochant son fourreau de sa ceinture, celui ci trouva la tempe du second draconien alors que le plat de sa lame s'écrasait contre la mâchoire du troisième. Ils dormiraient pour un petit moment. La guerrière attacha de nouveau son fourreau à sa ceinture après avoir rengainé toisant du regard ceux qui éventuellement oseraient encore lui chercher des noises après qu'elle ai terrassé les draconniens.
Ses yeux s'écarquillèrent légèrement devant le triste spectacle d'une main tenant un revolver qui tombait sur le sol. Elle releva les yeux vers son camarade soldat, n'avait il pu le repousser ? L'empêcher de tirer d'une quelconque autre manière ? La femme soldat repoussa sans ménagement ceux qui lui barraient la route apercevant qu'il ne comptais pas s'arrêter là.
"Non ! Il suffit !"
Malheureusement sa voix ne parvint pas à sauver le malheureux qui se retrouva ouvert en deux à dégouliner de tout son sang sur le parquet de l'auberge. Elle avait accéléré et s'était trouvé juste aux côtés de son camarade toute aussi éclaboussée d'hémoglobine qu'il ne l'était. Elle suspendit son geste et se redressa légèrement avant d'utiliser un pan de sa cape pour s'essuyer le visage. Toisant de nouveau les réfractaires.
"Si cela ne vous fait point entendre raison, j'ai bien peur que feu votre ami ne soit pas le dernier à tomber ce soir..."
Je me retourne pour voir l'autre soldat me regarder avec un air probablement entre l'effroi et le mal à l'aise face à mes actions. Pendant quelques instants, on dirait que ses paroles ont permis de calmer les quelques derniers, les faisant réaliser ce qu'il venait de se passer. C'est pas tous les jours que du sang coule d'une baston dans une taverne, c'est une chose assez tabou que d'aller jusque là, une sorte de règle sous-entendue mais jamais explicite du combat de bar.
Un imbécile des mercenaires, jeune et énergique, petite larme au coin de l'oeil pousse un cri de guerre alors qu'il me fonce dessus. J'esquive facilement cet amateur et je frappe de l'arrière de mon sabre dans le dos de son cou, l'assomant.
Est-ce qu'il y en a d'autres qui veulent s'essayer? Hmmm? Bien.
Je range mon sabre dans son foureau, le rattachant à ma ceinture.
Payez vos verres et partez, la fête est finie.
Je reste tendu, observant alors que petit à petit les différentes bandes se résignent plus ou moins à devoir quitter les lieux. Je suis du regard les mercenaires à la toute fin au cas où. Une fois qu'ils sont tous partis, je soupire et me relaxe, relachant mes muscles et regardant vers le plafond avant de me caller dos au mur.
C'était pas exactement ce que j'aurais voulu... Pauvre gosse.
Je pense que je vais avoir besoin d'un verre de plus pour digérer tout ça. Je redescend la tête, mon regard croisant celui de mon inconnue collègue. Je l'observe un peu, elle me regarde encore bizarement.
J'ai encore du sang sur le visage n'est-ce pas? Je pousse un soupir. Je suppose que ça doit me donner l'air d'un sauvage ou d'un criminel combiné avec mes cicatrices... Je sors un mouchoir en tissu, embrodé avec mes initiales pour essuyer mon visage des taches écarlates. J'en profite aussi pour m'occuper de mes mains.
En faisant cela, je remarque à nouveau le cadavre. Ah oui, c'est vrai qu'il faut que je m'occupe de ça... Ah, encore du travail à faire, décidément j'aurais pas de répit aujourd'hui. Je grince les dents à la perspective de devoir encore expliquer pourquoi j'ai dû encore trancher quelqu'un. Ça n'aide pas que ça soit la troisième fois cette semaine que j'ai tué, même si c'était dans des circonstances totalement différentes. Je marmonne un peu en détournant le regard avec un air embêté sur le visage. Ah purée, pourquoi ça finit toujours comme ça....
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
Elle maintint son regard sur la bande de querelleurs qui les fixaient encore, elle et son camarade soldat qui venait de commettre un geste irréparable. Elle aussi prête à dégainer pour en finir avec l'opposition. Il était bien dommage qu'une rixe de taverne ne se termine de telle façon mais personne n'aurait pu le prévoir. Et s'en était bien assez pour achever sa journée, de tout son coeur elle espérait ne pas avoir à dégainer pour de bon. Elle ne tourna même pas la tête pour observer le mercenaire qui venait de se jeter sur son camarade, elle fut soulagée de ne pas entendre de nouveau le sang gicler mais simplement le bruit sourd d'un corps s'étalant à terre.
La demi ne bougea pas maintenant sa position le temps que tout le monde ne se résigne à quitter les lieux. Seulement à se moment là, elle laissa ses bras retomber ses bras contre son flanc, jeta un coup d'oeil à sa tunique et à sa cape toutes deux tâchées de carmin. Soupir, elle laisse tomber son séant sur un banc en regardant son camarade, son visage reprenant de nouveau son air fatigué.
"Oui, c'est dommage..."
Elle releva la tête vers son vis-à-vis avant de la hocher doucement, elle l'observa se nettoyer le visage avec un mouchoir qui devait au moins valoir sa solde de la semaine, finement brodé de quelques lettres dont elle ne connaissait pas la signification. Elle haussa doucement les épaules en regardant ses pieds.
"Et bien... Ça ne voudrais pas forcément dire que vous êtes sauvage... Je suis à moitié Hyna Dragon de terre et je ne suis pourtant pas sauvage malgré mes cornes... Pas autant que mon papa."
Son regard suivit ensuite celui du soldat pour se poser sur le cadavre du pauvre mercenaire qui gisait dans son sang sa main légèrement plus loin serrant encore l'arme à feu. Elle soupira de nouveau, si elle n'avait pas porté le coup fatal, elle avait néanmoins participé à la rixe et il était de son devoir d'aider son frère d'arme.
Je n'ai guère réagit plus à la réflexion de cette collègue dont il ignorait encore le nom. Qu'est ce que les cornes de Hynas avaient à voir avec avoir du sang partout? Qu'importe, l'important ça allait être de s'occuper de tout ça.
Je devrais quand même me présenter, non? Ça serait pas très poli de ma part après un combat côte à côte comme ça de ne même pas daigner donner mon nom. Enfin, si l'on peut appeller ça un combat... Franchement, je me demande parfois si je ne devrais pas être plus... heureux... de vivre dans une période plustôt paisible comparée aux temps d'avant l'Empire que j'avais étudié. A part les bandits, pirates, rébellions et les créatures, rien. C'est presque une paix universelle de plus d'un millénaire.
Je tends ma main, encore sanglante, au soldat.
Je suis Orléans Avelin Bahamut de la famille aristocrate Bahamut donc pas vraiment du coin. Je suis officier même si je n'ai guère d'expérience militaire au delà de ma formation à l'académie.
Je la laisse me répondre et se présenter à son tour... ou pas du tout. J'en serais un peu vexé mais sans plus.
L'important restait le cadavre au sol.
Il va falloir s'occuper du corps. Vous connaissez vos rites? Ça serait plus simple que d'aller chercher un tiers pour les faire. On ira plus vite.
Je prends les épaules, vous prenez les jambes. On met la main par dessus.
Je me met en place pour commencer à porter le cadavre par les épaules, mettant rapidement la main sur le ventre du corps pour la transporter avec.
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
Elle observa son vis à vis un instant, tentant de graver chaque partie de son nom à rallonge dans son cerveau ce qui lui prit au bas mot une bonne dizaine de secondes avant qu'un autre mot ne vienne la percuter au cerveau. Officier. Ses yeux se portèrent sur son uniforme et notamment sur les quelques insignes qui l'accompagnaient, elle avait bel et bien en face d'elle un officier. Et elle ne l'avait même pas salué. Quelle erreur, elle allait sûrement se faire punir. Et si en plus il remarquait qu'elle était une demi, elle allait sûrement être punie, peut-être même renvoyée. Et ça elle ne pouvait pas se le permettre aussi dégaina t'elle le garde à vous le plus rapide jamais effectué avant de saluer à la manière de l'armée Siranienne.
"Je... Je suis Cheh Vullgrimm monsieur, première classe au sein du premier bataillon de la deuxième division ! Je suis navrée de ne pas vous avoir saluée je n'avais pas vu vos galons, ne me renvoyez pas s'il vous plaît !"
Et ce fut seulement là qu'elle remarqua qu'il lui tendait la main. Etait-ce une épreuve ou une punition déguisée ? Qu'attendait il ? Hésitante elle finit par empoigner sa propre cape pour nettoyer le sang qu'il avait encore sur la main espérant que cela suffirait à apaiser ses grief envers la pauvre créature qu'elle était.
"Navrée... Vraiment..."
Elle se tourna vers le corps amputé du mercenaire avant d'incliner la tête vers ses pieds puis d'aller l'attraper comme son supérieur le demandait par les jambes quand bien même elle pourrait le soulager de ce fardeau et le porter seule.
"Et bien... Je connais les rites. Mais personne ne voudrait se faire rendre les derniers hommages... Par une demi..."
Elle secoua doucement la tête lorsqu'il lui demanda si le poids du corps l'incommodait.
"A vrai dire, je pourrais bien le porter seule... Je suis un peu dragon de terre... Je suis plutôt robuste... Monsieur Bahamut."
Elle ne voulait pas commettre de nouvel impair aussi elle suivit son supérieur sans discuter en se demandant tout de même où il allait vouloir mettre le corps. Et puis, les propriétaires de la taverne allaient être en colère pour sûr. Elle espérait juste que ce ne soit pas trop contre l'armée et qu'elle allait pouvoir revenir manger ici de temps à autre tout de même. Un peu nerveuse, elle jeta un regard en arrière en direction de l'établissement.
Je me sentait désolé pour le soldat alors qu'elle me salua avec vigeur et stress pour ensuite m'essuyer la main plustôt que de la serrer. Je l'arrête avant qu'elle aille trop loin, lui mettant une main sur l'épaule sans rien dire et reprennant ce que j'avais en tête.
J'oubliais que le mot "Officier" contient parfois un aspect négatif à cause de collègues qui pensent que punir et user de violence est la meilleure méthode pour assurer la discipline. Personnellement je crois en une carrote et un bâton. Si l'on veut assurer la discipline et l'obéissance, il ne faut pas penser avec violence et détachement, il faut faire de ses suiveurs des amis et de soi leur guide, leur aide. Ça, c'est ce qui forge de la loyautée. La loyautée, c'est ce qui garanti que dans les heures les plus sombres et dans la pire des situations, jamais on vous abandonne, jamais on vous trahis, jamais on ose désobéir, car on a confiance en vous, car on croit en vous, et ça c'est plus fort que la peur, c'est quelquechose que certains ne peuvent pas comprendre.
Détendez-vous, Soldat Vullgrimm. Je vous permet de m'appeller Orléans si vous le souhaitez. C'est plus facile. Et si vous me le permettez je vous appellerez Cheh.
Je ne suis pas un officier "bâton-dans-le-cul" sorti tout frais de l'accadémie avec une vision petite du monde.
Aussi, si vous le portiez seul, je pense qu'on attira bien plus l'attention.
En effet, là, avec un regard rapide, certains pourraient croire qu'on ne fait que porter un blessé.
Et n'insultez pas mon héritage en disant ça sur les demi. Ma famille est les Bahamut, on est presque tous des demi, aussi étrange que ça soit pour des nobles. Vous auriez préferé être qu'une seule de vos deux races? Laquelle? Moi je suis fier d'avoir le meilleur de deux mondes, et personne peut retirer ça à un demi.
Aussi, ça commence à devenir lourd de mon côté donc on devrait se dépêcher.
Je commence à sortir de l'établissement avec le cadavre dans mes mains et celles de Cheh. Il va falloir trouver un endroit pratique pour disposer de lui. Je vois ma collè... faudrait plus dire ma subordonnée... regarder nerveusement derrière elle. soupir C'est vrai. J'ai un peu causé des problèmes là bas. Bon je m'occuperai de régler nos comptes avec le propriétaire, j'ai des façons de faire disparaître ce genre d'histoires. J'espère juste que j'aurais pas affaire à quelqu'un de trop têtu pour son propre bien, même si les gens dans le buisness des tavernes ont pas tendance à être comme ça.
Il va falloir qu'on aille vers les collines où il y a moins de monde pour s'occuper de tout ça. Certes, ce n'est pas très formel, mais bon ça suffira pour un simple mercenaire.
On va passer par là, ce sera plus discrèt.
Je commence à nous diriger par des allées plus fermées et serées pour ne pas trop attirer l'attention des rues principales. Je nous emmène vers un coin où je sais qu'on peut sortir de la ville sans se faire voir, un coin que j'ai trouvé et que je n'avais pas encore alerté aux authoritées de la ville. Peut-être devrais-je le garder un secret pour l'instant?
C'est un passage pour sortir, on l'enterrera sur la colline, dehors.
Essayer de pas faire paniquer la petite demi fragile
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
La demi fut littéralement sidérée par les actions et les gestes de son supérieur d'abord il lui reprit sa main pour la poser sur son épaule avant même qu'elle ai pu achever de la nettoyer. Ensuite il l'autorisa à l'appeler par son prénoms alors qu'elle n'était qu'un simple soldat et une demi. Et ensuite, il lui expliqua que sa noble famille de plusieurs générations étaient tous des demis. Est-ce qu'il était en train de lui faire une blague ou est-ce que tout ceci n'était qu'un rêve ? La vérité était sans doute qu'elle s'était endormie quelque part et qu'elle allait se faire réveiller bientôt par un de ses supérieurs au visage rouge de colère. Oui ça ne pouvait être que cela.
"Bien monsieur Orléans."
Elle regarda ensuite ses pieds. C'est vrai qu'elle n'avait pas réfléchit avant de parler et n'avait pas pensé un seul instant que lui aussi était un demi, aussi se trouva t'elle de nouveau dans l'embarras et regarda ses pieds en transportant le cadavre à l'extérieur.
"Hé bien... Je veux juste être comme je suis. Mais... Les gens ne nous apprécient pas et nous le font bien savoir... Et comme j'ai vraiment besoin de ma solde... Je préfère faire profil bas, Monsieur Orléans. Désolée si je vous ai offensé..."
Elle hocha ensuite la tête et accéléra le pas quand il annonça que cela devenait trop lourd pour lui elle chuchota.
"Si vous voulez je prend les épaules, Monsieur Orléans."
Elle le suivit dans des allées sans avoir vraiment idée d'où ils allaient se trouver jusqu'à ce qu'il parle des collines. C'était un bel endroit pour une tombe improvisée. Cependant encore légèrement inquiète elle ne put s'empêcher de formuler une nouvelle question.
"Monsieur Orléans... Vous pensez que ces gens... Vont essayer de vous tuer ?"
Alors qu'on arrivait enfin à la colline pour faire.... Bon je ne vais pas le cacher. ...Pour faire disparaitre le corps. Et bien, l'on me pose la plus inhabituelle pourtant logique des questions. "Est ce que ils vont essayer de me tuer?"
Je dépose le cadavre avant de commencer à y réflechir en regardant la ville d'ici.
Peut-être. Ce serait pas la première fois. Mais ils ne m'auront pas, encore personne n'a réussi à me tuer, même pas les ghoules que j'ai rencontré au Pôle Sud ou les quelques dragons que j'ai pu croiser au cours de ma vie.
Je reprends la tâche à accomplir. C'est pas la première situation que "j'esquive" depuis que je suis arrivé à Siraën. Il y a quelquechose dans l'air qui doit me rendre plus aggressif ou c'est juste la population qui est comme ça? Bref. Je ne fais que quelques pas avant de retirer un peu de terre du sol à l'aide de mon pied, révellant une pelle que j'avais caché ici. Je pense que ça va éveiller des soupçons chez le soldat Cheh. Une pelle? Un cadavre? La pelle étant déjà caché et moi qui visiblement connaissait bien le lieu? Aucune tombe marquée? Effectivement, j'aurais l'air d'un assasin ou d'un officier bien trop violent.
Je prends la pelle en main et je compte mentalement mes pas jusqu'à un endroit où je sais que j'ai pas encore enterré quelqu'un.
4. 7. 12.
Parfois je marmonne certains des chiffres à bas.
Voilà.
Je frappe le sol de ma pelle et commence à creuser, utilisant mon pied pour enfoncer le bout en fer quand je plante la pelle dans le sol. Heureusement avec le climat chaud et tropical de Siraën, le sol en est plus humide et plus facile à creuser dans cette région du sud. Au nord, en revanche, ça aurait été plus corriace, comme à côté de l'académie où c'est tellement sec qu'il vaut mieux utiliser des tonneaux de poudre.
Je continue de creuser mécaniquement tellement je suis habitué à la situation. Je commence à m'ennuyer un peu donc je me décide à faire de la conversation avec le soldat Cheh.
Et donc, Cheh, qu'est ce qui vous amène dans l'armée? Pression familliale? Besoin d'argent? Rechercher un ami disparu? Vengeance?
J'écoute sa réponse tout en creusant. Si elle me demande pour moi je réponds directement.
Ambition, j'ai quelquechose à accomplir, quelquechose à détruire.
Je ne précise pas plus, même si elle insiste.
Ça vous plaît ou vous auriez preféré faire autre-chose?
Pour savoir qu'un verre était de trop, Il faut l'avoir bu.
Navré mais je me dois d'agir...
Cheh suivit son supérieur avec le cadavre jusqu'au lieu où il désirait le faire disparaître et écouta la réponse à sa question. D'après ses dires l'officier avait déjà eu son lot de problèmes de ce genre et en avait sûrement d'autres en cours. Plus ça allait et plus elle trouvait le personnage étrange et difficile à cerner. Cependant le fait qu'il ai déjà croisé des dragons suscita la curiosité de la demi qui le regarda avec de grands yeux.
"Des dragons ? Vous avez déjà tué des dragons ? Seul ?"
Il fallait le dire tuer un dragon à plusieurs était déjà un exploit alors en tuer un seul, même sans réponse un petit air admiratif se dessina sur le visage de la mêlée quand bien même elle ne savait pas vraiment si cet homme était simplement extraordinaire ou juste un sacré nid à problèmes.
Ses sourcils s'arquèrent alors qu'il déterrait de nulle part, une pelle qui semblait avoir été cachée là depuis un bon moment déjà. Et le fait de l'entendre compter certains de ses pas alors qu'elle le suivait du regard n'arrangea rien à cette sensation bizarre qu'elle ressentait. Elle se risqua à parler.
"Monsieur Orléans... Quand vous dîtes... Que ce n'est pas la première fois..."
Elle prit une toute petite voix, un poil terrifiée par cette colline maintenant.
"Il y en a d'autres enterrés ici.. Pas vrai ? Pitié dîtes moi que je ne suis pas en train de marcher sur un cadavre..."
La perspective qu'un fantôme puisse venir la hanter parce qu'elle avait profané sa dernière demeure ne l'enchantait en rien aussi tenta t'elle de discerner en vain, les endroits où la terre avait été retournée. Cependant, l'officier capta son attention avec de nouvelles questions qui lui firent oublier ses inquiétudes.
"Et bien... Mon père est très malade. Ma mère et ma soeur s'occupent de lui à plein temps... Donc pour payer son traitement et de quoi manger... Je me suis engagé... Et vous..?"
Il lui répondit que c'était son ambition qui l'avait poussé à rejoindre l'armée, il avait apparemment quelque chose à faire. La demi ne lui demanda pas quoi, craignant de s'aventurer sur un terrain sensible au regard de son supérieur comme elle l'avait fait en dénigrant un peu les demis quelques instants plus tôt. Elle répondit simplement à sa question suivante. Elle retira la sangle qui maintenait son sabre à sa ceinture et l'exhiba devant elle. Son flot de parole se fit plus mesuré et son visage prit un air légèrement plus serein.
"Et bien, depuis que je suis petite, j'ai toujours rêvé d'avoir mon propre sabre et de devenir un maître en la matière. Alors l'armée m'a parut le bon choix, je peux pratiquer chaque jour et avoir la chance de pouvoir poursuivre mes rêves tout en venant en aide à mes proches."
Elle tira la lame du fourreau dévoilant à quel point elle passait du temps à l'entretenir mais aussi à s'en servir.
"Quand j'ai mon sabre dans les mains, je me sens... Plus calme et plus détendue. Comme si ça faisait partie de moi. C'est un peu paradoxal, non ? De ne pas tellement aimer la violence mais de ne se sentir vraiment épanouie que dans le feu d'un combat endiablé..."
Son regard se perdit sur l'acier qu'elle regardait presque avec une certaine tendresse. Un peu à la manière d'une mère qui jette un regard bienveillant sur l'enfant qu'elle tient dans ses bras. Elle laissa quelques secondes passer avant de remettre son arme à sa place avant de s'approcher de l'officier.
Je me rappelle un peu de toutes les fois où j'ai plus esquivé qu'autre chose. C'est corriace un dragon, seul ça se vainc pas facilement, certains diraient que c'est impossible. Sans mon pouvoir, ça serait impossible pour moi. Quand on voit une attaque 3 secondes en avance, c'est difficile de pas l'esquiver. Et puis, d'où est sorti l'idée que j'ai forcément tué le dragon, j'ai simplement dit qu'ils ne m'ont pas tué. Je suis peut-être un très bon combattant mais pas un héros légendaire!
J'ai eu... de la chance. C'était à Vastaroth, un Dragon terrestre. Sacrées bêtes, elles sont pas bien grosses mais l'armure ne veut rien dire quand on les affronte. C'est des créatures vicieuses qui préfèrent faire des embuscades. Je l'ai simplement vu m'attendre et je lui ai fait le coup inverse, l'attaquant par surprise par derrière et pressant mon avantage. Je l'ai repoussé jusqu'à la falaise et c'était fini.
Ils savent pas voler, ils n'ont pas d'ailes.
Donc tué, c'est peut-être un peu trop... Je dirais plus déjoué.
Je continue à creuser, ignorant et répondant nullement à sa question concernant les cadavres, utilisant ma propre question pour esquiver cette partie de la conversation.
Elle semble avoir une vie intéressante. Elle a toujours voulu se battre, ça me rappelle quand moi j'étais berçé par les histoires de héros et de légendes quand j'étais petit. L'armée m'a brisé mes illusions, j'ai vu de la corruption, du népotisme, ce genre de choses très grises qui peuvent teinter la vision idolatrice que j'avais des guerriers. Mais bon, ça c'était mes années formatrices avant que je puisse voir le monde dans sa globalitée: le bon et le mauvais. Je suis devenu plus... radical, dans mes idées, c'est vrai, mais c'est au nom d'un monde meilleur. J'écoute encore avec attention avant qu'elle finisse par se taire, probablement en train de penser à quelquechose en particulier, un souvenir peut-être?
Non, c'est bon, j'arrive à me débrouiller. Je vous ai déjà assez impliqué dans ces histoires, je vais pas faire de vous encore plus un complice. Laissez-moi et moi seul avoir la responsabilitée morale de ce que je fais, vous dormirez mieux la nuit.
Je continue de creuser, accomplissant la moitiée de ma tâche. Je continue sans rien dire sauf si l'on me parle, concentré sur finir et n'ayant guère plus en tête.
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