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[2020] Gouter l'eau des pluies

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Sam 11 Juil - 1:03 Rp Abandonné
De lourds chevaux s’amoncellent devant de lourds chariots,
Cela ou autre chose, ce bruit me revient et m’assomme.
La nuit pesante m’écrase de sa masse naissante, répète encore une fois le même scénario,
C’est le vacarme étrange des hommes.

Bientôt il fera jour ; Les portes de la ville sont surmontées de statues qui veillent,
Et leur poids m’interroge : comment être si massif et impuissant ?
Leurs corps anciens et mutilés sont pareils aux antiques merveilles,
Je préfère à un verre rempli d’encre une goutte de sang.



Ses doigts sinueux s’enroulèrent autour de la paume de son vis-à-vis, les traits nerveux de son visage semblant au contact du mercenaire adopter la même texture liquide que celle de ses mains. Lugen retira rapidement la sienne, ne souhaitant pas prolonger plus que nécessaire le contact. Son employeur du moment partageait visiblement son intention, et ne se formalisa pas de son impolitesse manifeste. Le contrat était signé, et sa sécurité assurée. Lugen l’escorterait, lui, son entourage et sa précieuse cargaison d’Arvania jusqu’à Carmharo. Le voyage serait relativement long, et mercenaire devait avouer ne pas être pressé de se retrouver coincé avec cette foule grouillante et inconnue. Mais la paie était bonne, et il était temps pour de remonter lui plus au nord. Il avait pour le moment assez exploité ce territoire gelé, et devait lui laisser le temps de se régénérer. Somme toute, il avait assez peu de raisons objectives de ne pas accepter de se joindre à eux. Ils partaient rapidement, d’ici quelques heures, et le chasseur sortit de la salle enfumée de la taverne, ramenant auprès de lui ses animaux. Sa main flatta machinalement l’encolure de Krul, et il se hissa finalement sur son dos, avant de se diriger à l’extérieur de la cité. Il n’avait plus aucune raison d’y trainer, et il préférait passer les quelques heures de tranquillité qui lui restaient loin de l’agitation fébrile de ses congénères.

Il finit par rejoindre ses compagnons improvisés, détaillant indistinctement les visages des marchands, des aides, des gardes et des autres personnes qui voyageaient avec eux. Ils devaient au total être une bonne centaine de personne, un convoi de taille somme toute très respectable. Il se dirigea vers celui qui semblait être le responsable des gardes, facilement identifiable par le volume élevé de sa voix malgré l’heure encore toute jeune. Lugen se planta devant lui, et, manifestant l’intégralité de ses talents d’orateurs, expliqua sa situation :

« J’garde la caravane. »

Il dominait facilement son vis-à-vis de vingt centimètres, et doutait sérieusement que ce dernier ait vu des combats sérieux. Peut-être se trompait-il, mais il en doutait très sérieusement. L’autre eut au moins le mérite de ne se démonter, et il le considéra d’un œil torve, se demandant sans doute ce que voulait le nouveau venu. Il finit par lui répondre, lui indiquant son poste, et ce qu’il avait à faire, et ce qu’il attendait de lui, et surtout qu’il avait pas intérêt à foutre la merde. Lugen se contenta d’acquiescer de la tête, les instructions lui semblant acceptables. Son rôle, comme précisé dans son contrat, était d’utiliser ses dons pour établir avec ses bêtes un périmètre de surveillance autour de la caravane. C’était une position avantageuse, qui lui garantissait une certaine liberté de mouvement et une tranquillité qui avait au moins le mérite de ne pas être totalement absente. Il décida de finir sa nuit sur le dos de son familier, lui intimant l’ordre de se mettre en route quand la caravane le ferait. Au reste de sa meute, il intima l’ordre d’être vigilant, et relâcha deux faucons dans les cieux. Satisfait par ses préparatifs, il ferma les yeux, se laissant bercer par la démarche puissante de Krul.

Il se réveilla quelques heures plus tard, et leva la tête vers le soleil, déterminant l’heure de la journée. Il avait dû dormir quatre bonnes heures, et l’astre diurne était déjà bien avancé. Il fit rapidement craquer les cervicale de son cou, et se secoua un peu, chassant l’engourdissement de ses membres. Il avait l’habitude de dormir dans son armure, l’inconfort de sa carapace ayant depuis longtemps disparu. Et puis, il préférait l’endolorissement familier de sa chair à l’intolérable sensation de dénudement qui l’envahissait lorsqu’il sortait de son armure. Le voyage s’annonçait pour l’instant paisible et monotone, ses créatures lui communiquant qu’il n’y avait pour le moment personne pour venir troubler leur avancée. Lugen espérait simplement que cette situation serait rapidement troublée. Il avait été engagé pour résoudre - si possible de manière violente et radicale - une situation conflictuelle, et il entendait bien trouver l’occasion de le faire. Cela justifierait au moins le fait de devoir supporter la présence des caravanier et l’odeur parasite de viande que dégageaient leurs corps placides. Sa langue claqua dans sa bouche, et un grognement sourd roula hors de son poitrail épais.

Son souhait fut enfin exaucé quand, quelques heures plus tard, un cri d’alarme résonna. Ses bêtes avaient senti des présences nouvelles, et le mercenaire avait décidé de les laisser s’approcher, ne voulant pas prendre le risque d’apeurer les nouveaux-venus avant que le combat ne soit durablement engagé. Il ne savait s’il s’agissait simplement de prédateurs curieux, d’un groupe de bandits déterminés, ou de la menace qui avait justifié son enrôlement. Quoi qu’il en soit, la sécurité de leur petit groupe était compromise. Lugen se redressa, le pilier noueux de son corps jetant au sol des ombres prophétiques, et il corrigea sa prise sur sa lance. Il lui fut difficile de contenir le sourire de loup qui fit fleurir son visage, ce dernier restant de toute façon confiné dans les ténèbres complices de son heaume. Krul se mit en route, lui communiquant son impatience et sa faim. Le pauvre animal avait été obligé de se contenter des restes des bouchers de la ville pendant quelques jours, et il avait hâte de pouvoir se mettre autre chose sous la dent qu’une carcasse privée de ses morceaux les plus juteux. Il arriva rapidement sur la scène du combat, plissant les yeux et cherchant à se trouver sa première victime. Son cœur pulsait dans le creux de son corps comme un grand tambour, ses muscles se tendaient et se détendaient en rythme le long de ses bras, et il n'était pas certain de savoir qui entre lui et son animal salivait le plus.

Bientôt, se dit-il. Tout maintenant bientôt rapidement.
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Sam 11 Juil - 16:37 Rp Abandonné
La neige, la glace, le froid mordant sur sa peau, le petit nuage qui s'échappe de ses lèvres à chaque respiration, tout cela faisait tourner de manière plus où moins inconfortable dans son esprit le souvenir de son arrivée pour le moins tumultueuse dans ce monde. Rien qu'à y penser, il lui semblait sentir encore le contact des lourdes chaînes qui à l'époque l'avaient forcé à ramper, privée de sa force, de son pouvoir. Pour son plus grand plaisir cependant, ce monde-ci ne semblait pas disposer de telles reliques capable de la mettre dans l'inconfort. Et celle qui était arrivée avec elle, elle avait pris grand soin de la détruire à la première occasion. Cela faisait longtemps qu'elle marchait, elle ne savait pas trop légèrement accaparé par ses pensés, s'imaginant déjà disposer de sa cible comme elle l'entendait.

Ce ne sera pas facile.
"Peu importe."

Peu lui importait en effet, le plus important était que les closes du contrats soient remplis, qu'elle puisse encore ajouter un peu d'or à ses caisses qui se remplissaient, lentement, mais sûrement. Mais cela ne la dérange pas. Si la mer restait calme plus longtemps, la tempête qui en résultera sera des plus grandiose. Cette simple éventualité déchira son visage d'un sourire qui dévoile sa dentition impeccable.

Ne te fais pas attraper.
"Je sais." Elle cracha presque, son sourire s'évanouissant.

Ne savait elle donc pas se taire quand il le fallait, elle connaissait très bien les risques et si son immortalité la confortait lorsqu'elle devait se résoudre à en prendre, le fait de se retrouver à nouveau enfermée dans le noir un dégoûtant sourire béat sur la face à ne dire que des gentillesse suffisait à lui faire afficher une expression dégoûtée. Elle avait compris et ne répliqua pas plus. Le Thérion lui poursuivit sa route et fut ravie de constater que les informations qu'elle avait récolté étaient véritables. Elle pouvait apercevoir à flanc de roche l'entrée mal dissimulée d'une cache de bandits et c'était bien là qu'elle se rendait pour le moment.

La porte mal branlée ne résista pas à la force bestiale de la créature qui l'arracha d'une main, il suffit de quelques secondes pour qu'une face bouffie n'apparaisse dans son champ de vision manifestant à son égard une agressivité qui réveilla ses plus bas instincts.

Mange le.

Un grondement terrible se fit entendre alors que de sa poigne de fer, le prédateur s'empare de la proie qui vient à lui, son visage s'approcha du sien, il était déjà trop tard, il criait alors qu'elle lui arrachait les chairs, ses dents mordant dans sa peau et ses os comme si ce n'était rien. Des bruits de succion écœurants et des craquements sinistres se firent entendre alors qu'elle entreprenait de le déchirer pour mieux festoyer et quand ses camarades arrivèrent, une bonne partie du haut du corps avait déjà été engloutie, laissant le thérion et ses restes dans une flaque de sang. Elle releva la tête, sa langue passant sur ses lèvres elle frissonne se délectant de ces saveurs exquises. Elle leva les bras un sourire satisfait sur le visage.

"Vous tombez bien... J'ai besoin de vous."

Elle pouvait sentir la peur qui les avait saisi face au sublime spectacle auquel ils venaient d'assister, ils tirent leurs armes, malgré la peur, ils désiraient résister.

Mange les !
"Pas tout de suite... J'ai besoin d'eux."

L'incompréhension se mêle à la peur, des chuchotements, on pointe du doigt son bras couvert de bandage, un ordre silencieux les fit baisser leurs armes, ils savaient, ils l'avaient reconnu. Le thérion. Quitte à mourir, ils préférèrent l'écouter plutôt que de lui servir de plat principal et ce fut sur la promesse d'une caravane pleine de richesse qu'il préparent une embuscade. Evidemment il ne lui servirait qu'à distraire sa cible et d'en cas si le besoin s'en faisait sentir. Si elle ne pouvait pas mourir, être blessé était quelque chose de plutôt inconfortable et elle préférait avoir un peu de chair de rechange, sait on jamais. Déçue toutefois qu'aucun d'eux ne semblait posséder de don intéressant. Au moins avec celui qu'elle avait mangé elle ne sentait plus du tout le froid.

Quel pouvoir stupide. Avoir le corps chaud.
"Silence."

Elle avait finir par les faire repérer. Heureusement il n'en fut rien et le plan fini par se mettre en branle comme escompté. A l'approche de la caravane, les bandits improvisés mercenaires lancèrent leur attaque sur la caravane qui était, il faut le dire bien gardée. Un peu de salive se mêle au sang séché qui macule le visage de la bête. Appétissant... D'un revers de bras, elle essuie le coin de ses lèvres avant de ravaler toute cette eau qu'ils lui mettaient à la bouche. Elle finit par sortir de sa cachette pour rejoindre la mêlée.

Le repas est servi.

D'un mouvement de poignet elle dévoila la lame qui trouvait refuge dans son gantelet et sans se préoccuper de savoir dans quel camp se trouvait sa première victime sa lame plongea habilement, elle la remonta du rein à la rate, s'extasiant du spectacle qui se déroulait sous ses yeux, de l'odeur des chairs et de l'adrénaline du combat qui commençait.
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Sam 11 Juil - 17:41 Rp Abandonné
Il y avait dans la violence quelque chose de sublime, qu’on retrouvait difficilement ailleurs. Le sexe, la nourriture, la boisson et la drogue faisaient tous pour Lugen pales figures face à la beauté primale d’une scène de combat. Les corps qui s’enlaçaient et se tendaient, le jeu subtil des muscles que l’on devinait même sous les enveloppes lisses de métal, les couleurs rares qui jaillissaient des corps fleurissants, les effluves exotiques et entêtantes, et surtout, plus important encore, la volonté qui se manifestait comme le feu d’un volcan. C’était dans les situations de péril intense que les mortels se révélaient pleinement et que les âmes s’élevaient en chœur vers un absolu régulateur. Il avait déjà vu des gens éventrés se masturber dans la poussière du sol, ignorant leur douleur, le visage pénétré d’une extase sublime. Il avait entendu des survivants pleurer de bonheur et se découvrir une foi nouvelle, et il savait que ceux qui arrivaient à apprécier l’expérience y revenaient toujours. Se battre, c’était faire ce pour quoi un mortel était fait. C’était obtenir l’approbation de ses ancêtres et de ses descendants, sans qu’aucune énergie mystique ne crée de lien superflu. C’était faire naître une nouvelle musique dans le creux chaud et liquide de son ventre, faite de percussions primitive.

Il ne voyait pas son visage, mais il ne doutait aucunement que sa propre expression devait faire partie de ces apparitions surréalistes.

Krul se jeta sur le corps le plus proche, la bête immense écrasant le malheureux sous sa masse, ses griffes lacérant sa chair au travers de sa brigandine. Sa gueule béante s’ouvrit en deux, et la tête de son repas s’y abima, y disparaissant tout à fait. Lugen sauta à terre, son immense lance décrivant un arc de cercle cruel autour de lui, créant de l’espace. Dans la mêlée générale, il doutait de pouvoir réellement distinguer ses alliés de ses ennemis. Personne ne portait réellement d’uniforme, et il ne doutait aucunement que cette dernière ne dégénère rapidement en une boucherie généralisée. Le premier de ses adversaires s’amena à son niveau, et chasseur de prime le considéra rapidement d’un œil professionnel. Un bouclier, une hache, un casque qui laissait respirer son visage et une cuirasse de métal. Un combattant agile, au pied sûr et léger. Il testa ses défenses d’un mouvement de sa lance, utilisant la portée supérieure de son arme, frappant rapidement et à plusieurs reprises, les coups ripant tous sur le bouclier de son ennemi malgré leurs angles trompeurs. L’autre finalement décida de le charger, profitant d’un temps d’arrêt dans l’assaut auparavant soutenu de Lugen pour couvrir les deux mètres qui les séparaient. Sa hache décrivit un mouvement vicieux d’uppercut, voulant sans doute exploiter le manque apparent de capacités défensives du mercenaire.

Le pied d’appui de celui-ci pivota rapidement vers l’arrière, et il put voir le tranchant de l’arme de son ennemi remonter tout proche de lui, le ratant d’à peine quelques centimètres. L’appel d’air créé par ce mouvement brusque l’appela. De son bras libre, il projeta ses chaînes en avant, sa magie insufflant dans les maillons épais sa volonté. Trois d’entre elles s’envolèrent de concert, frappant dans trois directions différentes. La première rebondit sur le bouclier, l’autre fut aisément parée par la hache de son ennemi. La troisième en revanche se planta dans sa cuisse gauche, le gigantesque hameçon mordant profondément dans les chairs vulnérables. Lugen laissa s’échapper un grognement guttural de satisfaction, et tira d’un coup sec, faisant trébucher sa prise. Cette dernière s’étala au sol dans un hurlement de douleur, une entaille profonde illuminant le haut de sa jambe d’une couleur cramoisie. Un manque évident de discipline, pensa le mercenaire en écrasant son talon dénudé sur la face de l’homme, ses chaînes revenant s’enrouler sur son bras. Un de moins, et un de plus.

L’échange n’avait duré qu’une grosse dizaine de secondes, et déjà le paysage alentour était méconnaissable. Le premier contact était toujours le brutal, lorsque les guerriers étaient encore pleins d’énergie et de fougues, prêt à en découdre et à haïr leurs ennemis. Le sol vibrait dans toutes les directions, lui transmettait un tableau précis du vacarme, et les deux organes olfactifs de la créature étaient presque surchargés par le parfum puissant qui couvrait maintenant la zone. Son propre sang était maintenant chaud, giclant en gros bouillons dans ses artères épaisses, et il chercha sa prochaine cible, se concentrant rapidement sur ce que voyaient ses aigles. Il ne fut pas déçu, et il se retourna, les feux orangés de son regard se focalisant sur une des combattantes. Une jeune femme, à l’allure peu imposante, aux vêtements de clocharde, au bras gauche couvert de bandages. Une blessure ? se demanda-t-il brièvement. Non. Elle semblait en bon état. Et malgré son apparence frêle, il sentait qu’elle pouvait lui procurer ce qu’elle cherchait, et apaisait le feu dévorait qui liquéfiait ses intestins.

Il se saisit d’un des javelots accrochés à son dos, et se concentra un moment. Le coup n’était pas spécialement difficile, et elle devait se trouver à à peine cent mètres de lui. Il pouvait atteindre une cible aussi grosse les yeux fermés. Il prit deux pas d’élan, et son projectile fendit l’air avec un sifflement courroucé, alors que Lugen se lançait au pas de course à sa poursuite. Il espérait ne pas s’être trompé sur le compte de la jeune femme.
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Sam 11 Juil - 18:36 Rp Abandonné
Sa conscience perdue dans les limbes de son esprit, seuls ses instincts lui parlaient, lui dictait même alors qu'elle dansait telle une artiste passant d'un partenaire à l'autre laissant dans son sillage une traînée écarlate, ponctuant les cris barbares d'un rire satisfait lorsque sa lame se fichait dans une nouvelle proie, la confortant un peu plus dans l'idée que le repas qui suivrait cette bataille arriverait sûrement à remplir son estomac, si cela était seulement possible. Mais tant corps alignés, mutilés et gémissant, elle avait l'impression que ça faisait des siècles et ça en faisait. Plus de trois siècles pendant lesquels elle n'avait pu se régaler, trois siècles où elle n'avait pu que se sentir mourir affamée encore, et encore. D'un état élévateur d'extase et d’euphorie, elle se laissa tomber aux mains d'une rage sombre qui du tout au tout en fit une autre guerrière.

Primaire, elle avait abandonné les pas de danse pour quelque chose de sauvage, à la manière d'un animal bondissant sur ses proies pour les égorger, affamée, de sa lame et de ses dents, elle les déchirait, goûtait leur chair si délicieuse. Sentait leurs os se briser dans ses mains. Bête immonde, elle en aurait presque oublié la raison de sa venue, n'acceptant plus que sa faim dévorante comme seule raison d'être. Un grondement sourd émana de sa gorge, attirée par les plus terrifiés, ils étaient sa priorité, quand bien même elle aimait, elle adorait ainsi les sentir pétrifiés, à la limite de se déféquer dessus, elle ne pouvait pas résister à l'idée de les malmener d'abord.

La présence d'un autre prédateur sur le champ de bataille attira son attention. Imposant dragon terrestre qu'il était son instinct lui hurlait de lui montrer qui aurait le dernier mot s'ils venaient à lutter, de nouveau sa langue passa furtivement sur ses lèvres, alors qu'elle repoussait avec force tous ceux qui lui faisait obstacle. Elle s'approche levant son bras bandé, prête à faire usage de sa partie la plus bestiale pour dévorer la bête. Cependant, sa conscience fut éveillée de nouveau, sifflement grave à peine audible au coeur de la mêlée, elle tourna ses ambres vers sa source et la main bandée dévia pour se refermer vivement sur le projectile qu'elle jeta au sol sans cérémonie avant de balayer la scène du regard cherchant celui qui était assez fou pour vouloir s'en prendre à elle.

Elle n'eu qu'une seconde pour détailler l'immense armure qui se ruait sur elle, ses yeux s'écarquillèrent emplis d'une lueur folle alors que son visage se déchirait d'un sourire féral. Allait-elle enfin pouvoir se battre ? Celui ci n'avait absolument rien à voir avec le reste des combattant, il n'avait pas peur, elle pouvait le sentir, comme elle, il frémissait à cette idée même, le combattant dans sa forme la plus pure. Elle prit les deux pas d'élan qui lui restait avant une collision certaine, sûre de son agilité, lame au clair, elle fit mine de viser la faille de son armure, au niveau du bassin, tentant par là de l'amener à se découvrir, la bouche déjà entrouverte, elle voulait goûter à sa ferveur guerrière.
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Dim 12 Juil - 0:28 Rp Abandonné
Le temps était une construction fluide, qui pouvait s’étirer et se rallonger au gré des besoins de ses maîtres. En ce moment, chaque seconde lui paraissait être un fil tendu au-dessus de l’infini, ses fibres se prolongeant sur des longueurs cataclysmiques. Il vit le trait qu’il avait jeté fendre les airs, et l’espace d’un instant, cru presque le voir perforer les chairs de sa cible, les ouvrir et s’y loger durablement. Mais au lieu de ça, elle pivota dans un mouvement d’une rare élégance, et l’espace d’un instant sembla comme suspendue, libérée des contraintes vulgaires de la pesanteur. Il la regarda, et la sentit, et la gouta. Une dague, et une épée. Un assortiment étrange, qui manquait à la fois d’allonge et d’impact, qui lui semblait déséquilibré. Mais elles étaient maniables, et leurs inconvénients pouvaient rapidement se transformer dans les mains de personnes suffisamment éloignées du commun des mortels. Un pas prompt. Des mouvements rapides. Une précision manifeste, un manque d’hésitation total, un entrain rare et évident, à peine tempéré par le joug de la discipline. Sa manœuvre était risquée, et elle s’exposait en tentant de clore de manière aussi impudente l’espace qui les séparait à un retour à la réalité brusque et rapide. Il doutait à vrai dire que ce soit plan. Ses armes indiquaient une manière de faire assez peu orthodoxe, et les seules personnes à risquer ainsi leur vie dans un véritable combat étaient soit des experts, soit rapidement enterrés.

Prudent, il sauta en arrière, interrompant d’un coup sa course. Les muscles de ses jambes brulèrent et lui hurlèrent leur révolte, mais il ne s’y attarda pas. Il balaya l’espace avant d’un vaste mouvement de son arme, créant un large arc-de-cercle dans lequel rien ne pouvait subsister indemne, levant un nuage de neige sale. Il retomba quelques pas en arrière, et gouta une fois de plus l’air, à la recherche de l’odeur de sa nouvelle adversaire, sans succès. La cohue ambiante était un mélange trop dense, et il lui était impossible de trouver l’endroit précis d’où était la créature. Il lui suffisait donc de rester sur ses gardes, et d’attendre que le nuage poudreux retombe. Alors il la verrait, et il pourrait continuer son œuvre.

Il y eut un mouvement général, et le gros des combattants se déplaça vers lui. Il regarda arrivait la masse de corps entremêlés, ses lèvres se retroussant jusqu’à disparaitre, laissant croitre sur son visage couturé un rictus de colère animale. Sa victime était maintenant séparée de lui par un mur épais et vivant. Elle allait lui échapper. Il ne pourrait pas profiter d’elle, il ne trouverait pas dans son existence cet exutoire délicieux et si rare, cette ésotérique odeur de safran qui emplissait les narines et teintait la vision lorsqu’il accomplissait quelque chose de bien et de bon et de méritant. Un beuglement enragé s’échappa des confins de sa gorge, et il se rua en avant, l’écume aux lèvres, créant autour de lui l’espace, écartant sans ménagement ni distinction allié et ennemi de son passage :

« Hors de mon chemin ! hurla-t-il encore, sa voix puissante s’échouant sur les brisants de chair et de métal qui lui faisaient face. »

Il traversa le mur, et regarda autour de lui, les sens en éveil. Les informations environnantes lui parvenaient en des flots denses et ininterrompus, et il peinait à trouver dans cette mixture l’ingrédient de son bonheur et de son extase. Sa tête pivota sur son axe, ses yeux vrillant dans tous les sens à la recherche de la silhouette chétive qui lui avait tant promis. Il était certain qu’elle aussi le cherchait. Il lui restait simplement à la trouver :

« Où es-tu ? Fais-moi face ! »

A mi-chemin entre la supplique et l’imprécation, il ne prêta pas attention aux rares personnes suffisamment libres de leurs mouvements pour tourner le regard vers lui. L’une d’entre du visiblement croire qu’il s’adressait à elle, car elle se jeta sur lui. Incapable de tolérer cet affront, Lugen la réceptionna d’une main ferme, ses longs doigts se refermant sur son crâne, avant de la jeter au sol et de l’achever sommairement d’un revers négligent de sa lance. Il ordonna à ses aigles de la chercher, et lui-même se remit en route. C’était une assassine, et il devait être vigilant, ne pas laisser le voile rouge qui menaçait de l’engloutir réussir. Il la trouverait, et sa méthode se révèlerait supérieure.
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Dim 12 Juil - 18:01 Rp Abandonné
Qu'il est exquis cet instant, si bref et pourtant si long, tout semble se figer dans un tableau parfait. Instant guerrier, quelques secondes à peine avant une collision certaine, avant que soudainement tout s'accélère, tout s'active à la manière d'une danse endiablée, que les hommes rugissent, que les armes s'entrechoquent et que tel un torrent majestueux, le sang s'écoule, rouge et brillant. Cependant, cet instant exquis, celui qui se voulait être son opposant le lui retira. Ses dents claquèrent alors que sa mâchoire s'était refermées dans le vide, loin des muscles puissants qui avaient permis à son opposant d'effectuer un retrait qu'elle n'avait pu anticiper, trop avide qu'elle était de pouvoir connaître la saveur de ses chairs.

Son corps vrilla et se contorsionna vers l'arrière évitant de justesse un coup qui lui aurait sûrement valu quelques os brisés. Grondement sourd, à son tour elle recule gênée par le nuage de poudreuse qui en plus de lui masquer la vue, compromettait son odorat déjà martyrisé par tant d'odeurs qui se mêlaient entre elle pour ne plus former qu'un délicieux fumet, délicieux mais si facile à obtenir quand celui qu'elle cherchait maintenant tentait de lui échapper. Sans réfléchir plus longtemps, elle s'engouffra dans le nuage sale déterminée à le poursuivre et à ne pas le laisser l'éviter une seconde fois.

Surprise cependant quand elle en trouva d'autres là où il devait être, mauvaise surprise, frustration, colère alors qu'il lui barraient la route. N'avait ils pas vu ? Ne se rendait ils pas compte qu'ils ne l'intéressaient plus désormais, elle avait trouvé une proie bien plus amusante et qui représentait une sorte de défi à ses yeux. Observatrice, elle prit appui sur le genou fléchi d'un des combattants, agile et féline elle ouvrit en grand la gorge du premier, après une volte parfaite se projeta sur le second. Impitoyable, elle l'écrasa dans un crissement de métal et le fracas de ses os brisés par la machinerie infernale qu'était le corps de la bête. Au milieu de la tempête elle l'entendit, elle savait, il l'appelait. Elle s'élança dégageant tout ceux qui pouvaient se trouver sur son chemin.

Quand elle trouva son chemin hors de la cohue, elle le vit abattre son arme, la plongeant dans le corps d'un homme qui avait été un peu trop brave pour son propre bien semblait-il. De nouveau elle s'avança, grande inspiration, son fumet si particulier la fit saliver de nouveau elle se força à déglutir alors qu'elle se glissait maintenant jusqu'à lui. Plus la distance se réduisait et plus cette voix lui criait, lui hurlait qu'elle en mourrait sûrement si elle ne pouvait ne serait-ce que le goûter aujourd'hui ses armes étaient longues et si une contre attaque à courte distance restait une possibilité, cela resterait toujours plus difficile pour lui de manœuvrer.

Le Thérion opta pour une feinte, simple et stupide, elle se dévoile à son ennemi lui fonçant dessus sans ménagement, lame au clair, volontairement elle laissa ouvert son flanc gauche dévoilant une faille qui n'existait pas. Son corps se contorsionna de nouveau avec une élégance certaine à laquelle se trouvait mêlée une certaine sauvagerie. Proche, très proche, la lame cachée s'avançait pour se glisser dans l'une des infimes ouvertures de son armure présente au niveau de l'épaule alors que sa bouche sans ménagement comptait bien mordre là où elle pourrait l'attendre au niveau du buste.
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Dim 12 Juil - 21:36 Rp Abandonné
Lugen s’était souvent demandé ce qui le rendait si différent des autres hommes. Certes, son histoire expliquait beaucoup de choses, mais écarter d’un geste de la main ce qu’il était et en attribuait l’entière responsabilité à son expérience de la guerre aurait été une erreur grossière. Il suffisait de voir les autres vétérans : tous revenaient abimés, mais tous ne finissaient pas comme lui. Il y avait donc autre chose, et il craignait souvent, dans les moments d’intense clarté qui le prenaient parfois lorsque son corps, son esprit et son essence toute entière ne tendaient plus que vers un seul but, un seul moment à la fois futur et présent, de le comprendre. Il percevait le monde différemment, il y était d’une autre manière qu’y étaient les autres, qu’ils soient hynas, humains, elfes, ou il ne savait quelles autres races ridicules. Peut-être était-ce son côté animal. Il avait rarement vu d’être aussi en phase avec sa nature première, et il se savait pourtant un être capable des plus exquis raffinements, quand bien même ceux-ci s’exprimaient souvent de manières si peu conventionnelles.

C’était le cas en ce moment. Comment expliquait ce qu’il ressentait en termes simples, quand le langage avait été inventé par des gens aux sens atrophiés, pour qui l’odorat et le gout étaient des sens différents, pour qui les vibrations du sol n’étaient, quand ils les ressentaient, que de vulgaires tremblements ? Comment leur parler de son for intérieur et de ce qu’il ressentait, lui qui voyait et entendait et sentait et plus que cela ressentait ce que vivaient une dizaine de créatures aux sens aussi variés que les siens, en même temps ? Le champ de bataille était une explosion constante et en perpétuel renouvellement, et il l’appréciait sous une multitude d’angles.

Il se tournant vers l’assassine, sentant son pas se diriger vers lui, cette démarche légère qu’il venait de comprendre l’identifiant dans le tumulte du combat. Il sentait les vibrations qu’elle émettait, il pouvait percevoir grâce à elles le jeu des muscles de ses jambes, il pouvait la deviner. Sa langue darda entre ses lèvres fines, goutant les saveurs de l’air, sentant ses phéromones. Il la connaissait. Il avait son portrait en tête, et il la sentait entrer en lui, s’unir à son esprit de manière intime et sensuelle. Il la regarda s’approcher de lui, et comme dans un rêve, dévoila son côté gauche. Une feinte de plus. Elle semblait apprécier ces manœuvres, et son corps se tordit, dévoilant des merveilles de souplesse, sa lame se préparer à frapper son épaule. Il voulut esquiver de nouveau, mais dut sous-estimer sa vitesse, ou être troubler par quelque chose en elle, car il sentit la morsure froide du métal se glisser sous les plaques de son armure, fouir les anneaux métalliques de sa cotte de maille, et finalement entailler sa chair. La blessure était peu profonde, mais nécessiterait des soins attentifs. Plus important, il saignait, et ne pouvait plus se permettre de faire durer trop longtemps leur échange.

Il comprit enfin ce qu’elle voulait faire, et leva un sourcil étonné : les crocs de la jeune femme cherchaient visiblement sa chair. A cette idée, Lugen sentit une vague de colère déferlait en lui, et il leva un genou vengeur, l’envoyant s’écraser dans le plexus de l’impudente. Personne n’avait le droit de contester sa position, et plus important encore, personne n’avait le droit de le considérer comme un repas. Il sentit sa magie se répandre dans ses chaines, et ses dernières s’animer. D’un mouvement sec du poignet, il les envoya sur l’assassine, bien décidé à l’écorcher vive pour son impudence.

Il n’était plus amusé.
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Lun 13 Juil - 18:48 Rp Abandonné
Un éclat de satisfaction brilla, un infime instant dans les ambres de la créature alors que sa lame mordait la chair de son opposant. Satisfaction éphémère, brisée d'une bien brusque manière, de nouveau il lui refusa cette simple bouchée dont elle voulait tant se délecter, ce n'était pas grand chose. Elle ne comprenait pas, comment un guerrier d'une telle envergure pouvait lui refuser quelque chose d'aussi futile qu'un maigre bout de viande. Le temps sembla faiblir de nouveau alors que la douleur fusait au niveau de son buste, le choc impitoyable, la projeta en arrière, privée de son souffle elle s'écrasa lourdement dans la poudreuse crasseuse, se tortillant vaguement. Sensation d'étouffement, non étrangère. Son esprit soudain ne fut plus qu'un univers aqueux, celui dans lequel à plusieurs reprise ils avaient tenté en de la noyer. Elle était bien morte ce jour là, mais elle était revenue. Comme à chaque fois.

Respire.

La créature gronda en se relevant d'une manière aussi souple que saccadée, elle reprenait son souffle rapidement, toisant celui qui lui faisait face une lueur folle allumée dans ses fenêtres jaunes, elle vit les maillons d'acier se mouvoir dans sa direction, chaînes, entrave misérables, un grondement sinistre monta de la gorge du Thérion ses longs cheveux noirs maintenant désorganisés et pendant devant sa face, lui donnaient encore plus s'il était possible l'air d'une sale bête avide de carnage.

Il veut t'attraper, il va t'enfermer, encore.

Elle poussa un hurlement sauvage couvrant le tumulte qui résultait de la bataille qui bâtait toujours son plein, le bandage qui couvrait son bras gauche se vit déchiré par le membre qui s'était mit à muter, prenant l'apparence d'une patte ébène hideuse pulsant d'une lueur rougeâtre semblable à des braises, le tout terminé par des griffes qui semblaient ne rien avoir à envier aux plus redoutables des lames. Elle évita la première salve de métal, laissant trace de son passage sur le sol avant de jeter sur le second, elle y referma ses crocs sectionnant avec une déconcertante facilité le métal qui les composait avant de l'ingérer accompagné de la magie qu'il renfermait.

Si elle venait d'acquérir un don nouveau par, son état était bien trop instable pour qu'elle en fasse usage directement, aussi se contenta t'elle dans sa folie de se ruer de nouveau sur son adversaire levant son membre déformé comme elle l'aurait fait avec n'importe quelle arme. Ses muscles lui permirent de réduire l'écart avec une facilité certaine et une fois passés les lignes de fer, elle abattit son imposant poing fermé contre l'armure de son adversaire.

Calme toi, tu ne veux pas le tuer.
"Tais-toi..."

Elle se figea, comme si son coup avait été une finalité, son regard perdu dans le vague, elle marmonna quelques mots incompréhensibles, seuls quelques un se détachèrent assez nettement pour être entendu.  

"Je veux juste goûter. Pourquoi il ne me laisse pas goûter ?"
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Mer 15 Juil - 14:59 Rp Abandonné
Là, pensa-t-il. Elle était là. C’était pour cela qu’il l’avait trouvé dans cette cohue absurde, c’était pour cela que sa simple apparition avait fait s’exciter ses pulsions les plus primaires, c’était pour cela que le vacarme et l’agitation et le danger qui les entouraient n’avaient plus aucun sens en ce moment, qu’il n’était que des giclées floues de peintures dont la seule utilité était de souligner l’élégance du sujet principal. Et quel sujet ! Sa dernière attaque semblait faire sonner en elle les mêmes échos qui rugissaient en lui, et il put voir son bras bandé s’agiter de spasmes irréguliers, la peau rompant sous le jeu agressif de ses muscles, révélant une couleur d’ébène, qui semblait par sa simple existence happer la lumière, laisser sur l’espace qu’elle phagocytait une trainée de vide et d’apathie. Le jaillissement sinistre de la chair se termina finalement, son membre prenant la forme déformée d’une patte monstrueuse et rougeoyante, surmontée de griffes épaisses et longues.

Le chasseur la regarda, fasciné. Il n’avait pas vu beaucoup de thérions. Il ne se rappelait à vrai dire que de l’un d’entre eux, un être rendu délirant par sa propre condition. Le tuer avait été un acte généreux, et l’étude de son corps avait révélée de nombreuses et étranges propriétés. Malgré cela, il en savait peu sur ces créatures, les érudits n’ayant sur elles que peu de choses à dire, si ce n’était pour enjoindre la population générale à la plus grande prudence. Il put néanmoins rapidement confirmer une des théories les plus répandues, voyant la jeune bête refermer dans un claquement sec et sinistre sa mâchoire sur l’une de ses chaines, la rompant avec aisance et en ingérant quelques maillons épais. Elle se jeta ensuite sur lui, profitant de ce moment d’hébétement pour fracasser son poing sur sa cuirasse. Se sortant de sa transe fascinée au dernier moment, il ne put qu’à moitié amortir le coup, et dut faire quelques pas en arrière pour finir d’en absorber l’impact. Jurant intérieurement, il se força à reprendre ses esprits, se concentrant sur son adversaire. Il venait de commettre une erreur absolument indigne de lui, une erreur que même les plus bleues des recrues ne commettaient pas toutes. Il raffermit sa prise sur sa lance, et ramena à lui ses chaînes encore suspendues dans les airs, voulant se préparer à l’assaut suivant, prévoyant d’empaler l’offensant animal et d’en finir.

Il l’entendit alors maugréer, sa voix hésitante parvenant jusqu’à ses oreilles à travers le tumulte ambiant, dissipant ses derniers doutes. Elle voulait le gouter. Elle le considérait comme de la nourriture, comme l’un de ces cadavres que lui-même jetait parfois négligemment à ses bêtes, les récompensant de leur travail. Il serra les dents, jusqu’à ce que le gout cuivré de son sang se répande dans sa bouche, et qu’il se rendre compte qu’il était en train de charcuter ses lèvres. C’était un outrage impardonnable, une atteinte à tout ce qu’il était, à tout ce qu’il avait travaillé pour être, et surtout ne plus être. Il inspira profondément, et une injonction résonna dans le réseau mental qui l’unissait à ses animaux.

Tue.

Il sentit les mouvements de Krul, occupé à broyer les corps des bandits sous ses griffes gigantesques, et ceux de sa meute de chatrixs, qui tournaient en marge du champ de bataille, se jetant sur les gorges exposées des combattants oublieux de leur présence. Il sentit ses faucons, prêt à fondre en piqué sur elle. Et il se sentit lui, se ressentit à travers les esprits protéiformes de ses bêtes, une masse chaude de furie et de violence. Il explosa, se jetant sur elle d’un mouvement sec, les yeux rivés sur son corps, sa lance guidant sa trajectoire comme le carreau d’une arbalète, ses chaînes reprenant leur envol. Elle mourrait maintenant. Il ne pouvait en être autrement, il ne saurait en être autrement. Elle devait expier sa faute.
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Jeu 16 Juil - 19:09 Rp Abandonné
Perdu dans les combles de son propre esprit la créature continuait de marmonner, immobile au milieu de la cohue et pourtant, tous semblaient s'être mis à l'éviter, perdue dans ses élucubration morbides guidée par l'étreinte doucereuse d'une faim dévorante, lancinante. Depuis l'asile, depuis l'ouverture de ses maudites portes, depuis la rupture de ce sort du diable, elle s'était jurée de rattraper tout ce qu'elle avait manqué, elle avait juré de se venger pour toutes les fois où affamée, elle avait fini par s'écrouler sur la pierre froide avec pour seule compagne l'obscurité. Elle leur ferait payer le vol de son âme. Elle leur ferait tout payer, jusqu'au simple fait d'exister, car n'est-ce pas ce qu'ils ont fait pendant ces trois derniers siècles, la punir pour le simple fait d'exister, d'être ce qu'elle est ?

Peu importe le monde, ce sont tous les mêmes.

Soudainement elle reprit contenance, les traits de son visage se déformants, rendus hideux par une rage aussi inextinguible que cette faim qui l'habite. Ses membres se tendirent face à la meute qui se lançait sur elle, prête à la déchirer. Prête seulement car elle était ici l'apex. Le summum, prédateur absolu, capable de dévorer des mondes entiers et cet être pensait vraiment que lui envoyer ses quelques espèces inférieures changerais quelque chose. Non, cela ne changerais rien. Elle les dévorerait, tous.

Mange.

Jusqu'à ce que du sang.

Mange !

Et alors, elle cracherait leurs restes à ses pieds.

MANGE !

Ses pupilles s'agitèrent au sein de cette nouvelle cohue ses adversaires étaient bien plus nombreux, quand bien même elle finirait déchiré, il ne pourraient pas l'empêcher de revenir, alors quitte à y rester encore, autant leur montrer à tous de quoi était elle était capable. Son membre déformé faucha quelques animaux alors que sa dentition parfaite se refermait sur l'un des volatiles qui était venu lui lacérer le visage, blessures ouvertes qui commencèrent déjà à disparaître, tant la nourriture vivante était accessible et nombreuse. Elle glissa sur le sol évitant de nouveau la lance et les maillons d'acier. Se ramassa souplement et d'un bond se hissa sur le dos de l'imposant dragon terrestre, ses lèvres se déchirant d'un nouveau sourire, mauvais. Puis elle plongea.

Ses crocs cisaillent les écailles robustes avant de s'attaquer à la chair de l'animal, elle prit soin de la déchirer plutôt que de la couper et la ruade qui suivit l'envoya s'écraser au sol de nouveau, sa viande déjà ingérée. Quelques écailles se mirent à naître par endroit sur la peau de la créature recouvrant en grande majorité la partie noire plutôt que la partie humanoïde lui octroyant une défense bien plus solide qu'auparavant face au nombre de ses assaillants, ainsi qu'à leur ferveur à tenter de la mettre en pièce.

Elle se dressa de nouveau face à cette masse de violence, sa langue se déployant pour récupérer ce qui restait du précieux sang de dragon qui coulait encore sur ses lèvres. Avec défiance elle toisa le dragon et son propriétaire sans se départir de son sourire immonde, prête à repartir à l'assaut du dompteur féral et de ce qui restait de sa meute.

"Délicieux. J'en reprendrais bien encore un peu..."
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Ven 17 Juil - 15:52 Rp Abandonné
Il frappa. Ils frappèrent. La distinction était difficile à faire, et à vrai dire très secondaire. Leurs identités respectives se brouillaient, et il ne restait rien de plus d’elles que des vestiges inutiles, des ruines amorphes qui ne valaient pas même le plus rapide des regards. Il lacéra sa face répugnante de ses serres, sa lance et ses chaînes manquèrent de peu sa cible, et il sentit ses corps trapus se faire balayer par son bras, ce bras noir et cruel, ce témoignage hostile de ce qu’elle était. Il la sentit se propulser d’un bond surhumain sur son dos, et l’espace d’un instant, il se réjouit de cette décision stupide. La masse de pointes et de tranchants de son dos de dragon terrestre allait suffire pour réduire son corps en charpie. Bientôt, il verrait la forme déchirée de son corps jaillir en gerbes vers les cieux indifférents, et il gouterait l’eau des pluies, arrachant par son geste au domaine divin ce qu’il se refusait à partager. Il n’en fut rien. Il sentit ses crocs se planter dans son échine, arracher ses écailles et se repaître de sa chair.

Il ressentit une douleur inhabituelle, presque inédite. Le dragon terrestre était un prédateur hors-pair, un être possédant de prodigieux instincts et une carapace prodigieuse, et il n’avait pas l’habitude de voir ainsi les rôles s’échanger. Lugen poussa un cri rauque et bestial, la douleur se réverbérant dans son propre corps, et il regarda la coupable, qui déjà retombait au sol, ses blessures se refermant rapidement. Il avait affaire à une créature aux pouvoirs fascinants, au vice et à la perversité rivalisant celles des esprits les plus retors. Il lui fallait se calmer, et maintenant qu’elle venait d’absorber une partie des dons de son animal, il lui fallait formuler un plan. Lui-même était déjà blessé, et si sa propre volonté suffirait à le maintenir debout, il ne jouissait aucunement des avantages naturels de son adversaire. Beaucoup aurait été désespéré à cette idée. Il était face à l’une des créations les plus dangereuses de la nature, qui l’avait dans sa frénésie aveugle doté de tous les avantages. Elle était dangereuse, non pas parce qu’elle avait choisi de l’être, mais parce qu’elle l’était, simplement. Il l’entendit lui parler, une fois de plus, la provocation ne faisant que confirmer sa pensée initiale. C’était une enfant dans un corps de bête, et s’il ne pouvait pas la surpasser en utilisant les quelques atouts dont lui-même était doté, il lui faudrait innover. Son réseau mental s’anima d’une nouvelle commande, et ses animaux se calmèrent. Les survivants étaient secoués par la mort de leurs compagnons, et animés par le désir de vengeance et de mort de leur maître. Seulement, un changement de tactique s’imposait.

« Approche, fit-il simplement. »

Le guerrier n’était pas homme à parler pendant un combat. C’était une perte de temps et une distraction couteuse, et cela ne servait selon lui qu’à renforcer les egos fragiles à briser les rythmes autrement réguliers des respirations. Plus que cela, il n’avait généralement pas besoin de recourir à ce genre de provocation. Les gens capables de survivre suffisamment longtemps à ses assauts pour en justifier l’usage n’était pas généralement pas de ceux qui se laissaient déconcentrer par ce genre de chose. Mais il avait en face de lui une exception, une chose à mi-chemin entre l’instinct et l’intelligence. Et si elle possédait visiblement les avantages de ces deux conditions, il voulait voir si elle en avait aussi les défauts. Il resta immobile, son corps parcouru par une tension invisible, attendant l’assaut suivant de son ennemie. Il savait maintenant qu’il fallait la tuer d’un seul coup sec, ou l’immobiliser durablement. Ses nouvelles écailles la protégeaient, mais sous ses dehors de brute, Lugen était un érudit confirmé, et un savant expert de l’anatomie humaine. Et il doutait que la chair de la jeune bestiole, sous ses dehors abominables, soit à ce point différente qu’il ne puisse la dépecer.
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Sam 18 Juil - 16:21 Rp Abandonné
Celui qu'elle avait en face d'elle ne manquait pas de courage, un guerrier capable de grandes prouesses et dénué de cette peur qui inondait pourtant le champ de bataille, elle pouvait le sentir plus encore que le sang. La peur ce sentiment qui prend si facilement aux tripes et dont elle se délectait autant que de tous ceux qu'elle avait pu goûter depuis le début de l'affrontement. Cependant sa flamme se modéra face à la créature. La meute devint passive et de sa voix puissante, il la somma de s'approcher. Était-il fou d'ainsi vouloir danser avec elle ? Quand bien même sa blessure était légère, elle finirait par l'handicaper et elle en jouerais pour le terrasser, ce serait bien plus amusant. Un sourire mutin sur le faciès elle s'avança sa patte griffue émettant quelques doux craquements alors qu'elle repliait ses longs doigts difformes couverts d'écailles. Elle prenait son temps, elle marchait, qu'il se tende d'avantage avant que la danse ne reprenne avant que l'un deux ne finisse par tomber.

Hurlements, pestilence empoisonnée. Ses ambres se détournèrent de celui qui lui faisait face alors que son pas se vit suspendu. Elle huma de nouveau par dessus les odeurs de sang. Que faisaient ces bêtes ici et aussi nombreuses ?

Part. Maintenant.

Son nez se plisse alors que de nouveaux hurlements se font entendre raisonnants sur les murs de glaces avant de finir étouffés par la poudreuse.

"Ils sont partout."

Soudainement la main griffue se résorba, reprenant une forme humanoïde sans perdre sa couleur de jais, sa main se glissa contre la hampe de l'épée sanglée à sa ceinture avant de la tirer de son fourreaux, vieille épée qui datait de son passage dans l'armée impériale juste avant son emprisonnement. Elle posa de nouveau ses yeux sur son vis à vis l'air plus calme et surtout l'air plus sérieux. Le peu d'échappatoires que possédait la passe à cet avait été bloqué par les créatures habituellement nocturne. Elle avisa le chasseur pointant du doigt de sa main libre les différentes sorties.

"J'ai bien peur que ce ne soit ta dernière journée, cher cavalier."

Un sourire amusé fendit de nouveau ses lèvres alors que sa main retombait sur son flanc, provocatrice de nouveau envers l'homme et sa meute elle ajoute.

"Cependant, goûter ta chair empoisonnée ne m'intéresse pas. Tu n'as qu'un mot à dire et je continuerais à me battre ici."  

Idiote.
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Lun 20 Juil - 15:05 Rp Abandonné
Frapper. Il fallait frapper, maintenant qu’elle montrait de la faiblesse, maintenant qu’elle lui parlait comme à un ami. Il pouvait frapper et il voyait le chemin que prendrait sa lance car ce dernier était ouvert le bras qui s’était découvert ne pouvait la protéger et il trouverait le chemin de sa jugulaire pour la faire enfin taire et sa peau serait un manteau quand il en aurait terminé. Attendre. Il lui fallait attendre, car il ne savait pas ce que la meute ennemie représentait. Ses oiseaux survivants s’envolaient de nouveaux, leurs yeux perçant le brouillard et la neige jetée dans les airs pour tenter de percevoir. S’il attendait, il pourrait trouver le meilleur moment quand elle montrerait une réelle faiblesse et que ses yeux de bêtes seraient pleins d’autres images que la sienne et il porterait sur son cou chétif ses gigantesques mains et il serrerait avant de serrait encore et il entendrait l’os craquer et il répandrait sa moelle sur le sol. Fuir. Abandonner. Il pouvait lui tourner le dos, et la voir et la sentir encore. Il avait son odeur, et il savait que personne ici ne pouvait mieux naviguer le chaos que lui, car lui-seul possédait les sens et les esprits suffisant pour trouver les lois qui le régissaient. Alors fuir lui permettrait de lécher les blessures et de se regrouper et de garder dans ses narines l’odeur de l’offensant ennemi et de se redevenir plus fort jusqu’à ce qu’enfin il puisse revenir couvert par le giron de son amante la nuit et fondre sur elle et la déchirer.

Il prit une grande inspiration, calmant les pulsions contradictoires de ses animaux, tentant d’apaiser son propre esprit. Peu importait ce qu’il faisait, au final. La véritable urgence était de sauvegarder sa meute, et de comprendre ce qu’elle venait de lui dire. Aucune de trois solutions précédentes ne pouvait réellement lui permettre de le faire, et s’il devait accepter de ravaler pour le moment sa fierté, il savait que le plus important était de survivre. Il voulut lui parler, mais dut s’y reprendre à deux fois, sa première tentative ne produisant qu’un grognement sourd et rigide, sorti du plus profond de son ventre. Il finit enfin par retrouver la façon de former des syllabes cohérentes, et lui répondit brièvement :

« Alors bats-toi. »

Il ne savait pas ce qu’elle avait voulu dire. Lui offrait-elle son aide, faisant montre du raffinement inhumain de sa cruauté ? Considérait-elle ses propres besoins, lui offrant un répit avant de continuer leur lutte ? Etait-elle craintive pour sa survie, et voulait-elle de son aide ? Il ne savait pas. Il n’était pas en état de savoir, la soupe magmatique de son esprit ne le laissant accéder aux fonctions les plus subtiles de sa psyché. Il ne restait de lui en ce moment rien d’autre qu’une volonté dure et granitique, un noyau d’obsidienne dans cette mer en fusion. Son haleine s’échappa de sa bouche, formant un épais panache de fumée grise, et il serra et desserra ses longs doigts autour de la hampe de sa lance. Une fois, deux fois, trois fois. La horde adverse approchait. Il la voyait, il la sentait, et si la neige ne lui permettait pas de se déplacer pieds nus, l’empêchant de profiter pleinement de sa capacité à ressentir les vibrations du sol, il n’avait pas besoin de cette dernière pour apprécier la multitude innombrable qui s’apprêtait à déferlait sur eux.

« Ne te fais aucune illusion, fit-il. Je te tuerai. »

La question n’était pas pour lui de savoir s’il le ferait, mais quand. Elle devait mourir. Mais pour l’heure, il avait mieux à faire, et il avait épuisé son quota de mots du jour et certainement de la semaine. Ses bêtes se portèrent au niveau de ses flancs, et il fit un dernier signe du menton à la tueuse, lui indiquant de le suivre. Il lui fallait récupérer son employeur avant de partir. Il avait été engagé pour le protéger, lui et ses biens, et si sauvegarder sa caravane paraissait maintenant être une pure folie, il pouvait le renifler, lui et ses hommes, regroupé en un cercle tremblant. S’encombrer d’un poids supplémentaire ne rendrait pas sa tâche plus aisée, mais il n’avait au final pas le choix. Il se mit en route, écartant brutalement de son chemin les derniers pillards encore trop lents ou pris dans leurs combats pour se rendre compte que la situation avait changé, et il se retrouva bientôt devant le marchand.

« Suivez-moi, et vous vivrez. »

Certain d’entre eux, en tout cas. Le chef de la caravane hésita un instant, avant de comprendre que le mercenaire et ses bêtes, aussi amochés qu’ils puissent être, étaient sans le moindre doute leur chance de survie la plus probable. Il hocha de la tête, et la petite cohorte se mit en route, se préparant à affronter la déferlante qui s’approchait.
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Sam 25 Juil - 8:57 Rp Abandonné
Un ricanement mêlé a un grondement s'extirpa avec une paradoxale délicatesse de la gorge de la bête alors qu'elle observait calmement son vis-à-vis. Ses ambres maintenant calmes conservaient toutefois en leur sein cette petite lueur folle si particulière. Elle leva les bras, les doigts serrés sur la hampe de son épée une pose qu'on attribuait souvent aux sauveurs arrivant les bras ouverts sur le champs de bataille couvert de leur lumière glorieuse, elle cracha par terre quelque chose de visqueux et sanglant alors que son visage se tordait de nouveau. Sauveurs qui les avaient tous massacrés. Elle n'était pas comme ça non, elle ne serait jamais ce genre d'individus abjects aveuglés par la gloire et le prestige. Jamais, jamais. Elle prit une inspiration, reprenant les rennes de son calme avant que celles ci ne lui échappent. Il acceptait donc cette offre qu'elle lui faisait la forçant de nouveau à dévoiler sa dentition alors qu'elle mimait une révérence quelque peu exagérée amusée par les grondements qui avaient précédé cette requête.

"Tu as bien de la chance que je n'écoute pas quand elle me dit de m'enfuir..."

De la chance, l'idée était soumise à l'appréciation de chacun car la créature acceptait d'aider cet être par pure gourmandise. Elle n'avait qu'une seule idée en tête et s'était bien de goûter sa chair. Sa magie avait été une mise en bouche, mais ce n'était rien. Rien du tout. Elle ne pouvait pas la sentir contre sa langue et son palais, elle ne pouvait pas la savourer et s'en délecter. Cependant un fou rire maniaque secoua son corps les paroles qui avaient suivi la rappelant encore une fois à ses nombreuses mises à mort qui s'apparentaient plus à de la torture au final puisqu'ils n'avaient jamais réussi à s'en débarrasser.

Il ne sait pas.
"Me tuer... Ils ont essayé tellement de fois... Et je les ai tous mangés..."
Calme toi.
"Je me calme. Je me calme... Je suis très calme..."

Nouvelle inspiration entraînant avec elle son fou rire alors qu'elle marchait sur les pas du grand guerrier qui lui avait fait signe de la suivre, marchant dans le chemin qu'il dégageait elle lorgna quelques combattants avec envie, ce serait après tout un véritable gâchis si les hurleurs venaient à pourrir leur chair avant qu'elle n'ai eu le temps d'y goûter. Cependant elle avait choisi de rester aussi préférait elle éviter de faire quelque chose de stupide qui pourrait conduire son goûter au cimetière de manière prématurée. Nouveaux hurlements, petites lueurs mesquines dans les yeux de l'assassins qui avait juste à tendre la main en vérité pour faire en sorte que non, sa victime ne survive pas. Une chance pour lui que ce contrat minable ne l'intéresse plus. Cependant amusée par la situation elle passa sa langue sur ses babines encore maculées de sang tout en fixant le pauvre homme dans les yeux, quel froussard, elle pouvait sentir la peur et cet homme en était presque au point de devenir une palpitation vivante. Elle ricane de nouveau articulant exagérément en les prononçant à peine les mots du mercenaire.

"Suivez-moi et vous vivrez... Je te trouve bien sûr de toi."

Elle prit le temps de humer l'air de nouveau. Ce n'était plus qu'une question de minutes, de secondes même. Combien seraient ils à survivre aujourd'hui, elle pourrait sans doute les compter sur les doigts de la main. Elle savait l'ingéniosité des hurleurs elle savait que nombres de soldats chevronnés avaient été mis en déroute et même éliminés par ces créatures. Elle savait. Un énième hurlement se fit entendre, proche, trop proche. Un sifflement accompagna le cri stridents et une nuée de flèche s'éleva dans les airs. Un rictus mauvais sur les lèvres, elle se couvrit du corps d'un imposant gaillard qui faisait partie de la bande de pillards qu'elle avait amené ici, elle observa son visage baigné d'incompréhension alors que les multiples pointes enduites de poison venaient se ficher dans sa peau.

"Si fragiles..."

Elle leva la tête vers le mercenaire soucieuse de savoir s'il avait trouvé une protection aussi efficace que la sienne, un sourire sur le visage elle annonça sur un ton joyeux qui contrastait avec la situation comme jamais.

"Ils vont sûrement essayer de nous prendre à revers, ou en tenaille vu notre position. A conditions qu'ils aient envoyé toutes leurs flèches."
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Sam 25 Juil - 17:20 Rp Abandonné
Les paroles de l’ogresse résonnaient encore dans sa tête quand la première offensive démarra. Son ricanement d’aliénée, ses manières idiotes de parler à il ne savait quel ami imaginaire, de lui parler de son passé comme si ce dernier pouvait avoir pour lui un quelconque intérêt. Il passa sur ses provocations enfantines, fronçant les sourcils. Maintenant qu’elle parlait et que sa langue se déliait, il était presque certain de pouvoir la comprendre. Et il se rendit soudain compte, l’impromptu révélation brûlant son esprit, qu’elle n’était pas si différente de nombre de gens qu’il avait côtoyé, et parfois mis à mort. Nombre de personnes, quand elles acquéraient un peu de pouvoir, se laissaient envahir par un sentiment d’impunité et de toute-puissance, d’ailleurs souvent confirmé par le monde. Il était facile de tuer, quand l’univers vous offrait sur un plateau les moyens de le faire, et de continuer à le faire. Il était plus difficile de comprendre que malgré ces dons injustement accordés, le reste ne suivait pas forcément. Il reconnaissait dans sa manière d’agir et de parler ces motifs qu’il avait mille fois vu, et il se trouva idiot n’avoir pas compris plus tôt le genre d’individu qui se tenait en face de lui. Tout concordait, pourtant, et il avait maintenant qu’il s’en rendait compte un levier sur lequel jouer. Cela viendrait. Plus tard. Il prit une grande inspiration, et saisit le marchand par le col, le plaçant brusquement derrière lui, avant de se retourner et de saisir sa lance des deux mains. L’arme, épaisse et longue de plus de trois mètres, se mit à pivoter entre ses doigts dans un vrombissement de fin du monde. Les quelques flèches qui fondaient vers lui furent broyées par le mouvement furieux de son outil, et lorsque l’averse de métal passa enfin, il regarda autour de lui.

Krul avait eu la présence d’esprit de protéger les membres les plus vulnérables de sa meute, et par chance aucun des traits n’avait pu trouver le chemin de la partie blessée et vulnérable de son dos. Son client était encore en vie, bien que visiblement très secoué, et la plupart des membres restant de leur petit groupe gisaient maintenant dans la neige, souillant le beau canevas blanc de leurs épanchements d’agonisants. Il ne restait à peine que cinq types capables de se battre avec lui, dont trois bandits. Il ne doutait aucunement que sitôt le danger écarté, ces derniers se retourneraient contre lui. Il ne dit rien, se contentant de désigner d’un geste du menton le bouclier improvisé de l’assassine. Peut-être cela suffirait-il à leur faire comprendre qui ici était à même d’assurer leur survie, et avec qui il faudrait se ranger, une fois l’heure fatidique arrivée. Dans le cas contraire…

Il serra les dents, un grognement énervé roulant malgré lui hors de sa gorge. C’était une très mauvaise journée, et il était de très mauvaise humeur. Il redressa sans ménagement l’homme qu’il devait protéger, considérant un instant la possibilité de l’abandonner et de fuir. Il était certain que sa réputation n’en souffrirait pas, ces gens étant sans sa protection condamnés à mourir dans les plus brefs délais. Il savait de plus que si la situation continuait à empirer, le choix ne se poserait plus, et il serait forcé de se résoudre à cette éventualité. Pour l’heure, il estimait que les obligations de son contrat primaient encore sur les autres considérations.

« On bouge ! aboya-t-il, sa voix rauque témoignant de son manque d'envies diplomatiques. »

Il attrapa le marchand de son bras libre, et le souleva, avant de le placer sur son épaule, et de courir. Rester ici, en plein milieu du champ de bataille, serait une folie. Tenter de fuir aurait au moins l’avantage de diviser l’attention de leurs poursuivants, qui seraient forcés de diviser leurs forces pour prendre en chasse tous les groupes de fuyards, sans compter ceux qui choisiraient simplement de rester sur place pour entamer leur festin. Il démarra au pas de course, sans se soucier de savoir si les autres pourraient le suivre, et sa meute se rangea derrière lui. A vrai dire, il était quasiment sûr que la plupart d’entre eux finiraient tôt ou tard par être rattrapés par les hurleurs. Même lui n’avait pas la prétention de pouvoir les semer à pied, a fortiori chargé comme il l’était.

Il vit la marée des corps, monstrueux, leur cuir décrépi tendu sur des formes qui semblaient vouloir caricaturer la grâce altière propre aux elfes, leurs haillons et leurs lambeaux semblant sur eux avoir moins un rôle pudique que celui de moquer encore les usages de leurs proies. Comme il s’y attendait, le gros de leurs forces se désintéressa d’eux, et seule une grosse vingtaine d’entre eux se rua à la poursuite de leur petit groupe. Se concentrant sur ses yeux célestes, Lugen observa le terrain, tentant de trouver le chemin le plus dégagé, qui leur permettrait à la fois de progresser sans trop d’encombres et d’éviter de potentielles nouvelles embuscades. Il lui fallait éviter le couvert des forêts, sous lequel l’agilité de leurs nouveaux ennemis leur conférerait un avantage indéniable, et les pentes montantes des petites collines. Il bifurqua brusquement de trente degrés sur sa droite. La nouvelle trajectoire rendait plus facile l’approche des monstres, mais s’ils pouvaient les dépasser, il était presque certain de pouvoir les semer.

Ou au moins d’avoir une chance de le faire.

Il jeta le marchand à Krul, l’animal l’attrapant aussi délicatement que possible par le col, prenant soin de ne pas le blesser et d’ignorer le petit glapissement qui s’échappa de ses lèvres. Libéré et retrouvant son équilibre, il se saisit d’un de ses javelots, avant de l’envoyer d’un mouvement puissant vers ses cibles. Le faire sans ralentir sa course ni changer de direction, tout en visant des bêtes qui ne se trouvaient pas directement devant n’était pas une chose facile, mais il n’avait pas spécialement besoin d’être précis. Il fit partir cinq tirs aussi rapidement que possible, et ne prit pas la peine de vérifier s’ils avaient touché. Il entendit deux hurlements de douleur, suivit d’un chœur bestial et courroucé. Il venait de gagner quelques précieuses secondes, et il ne doutait pas que leurs poursuivants feraient à l’avenir plus attention, mais il savait maintenant qu’ils refuseraient sans le moindre doute de les laisser s’échapper. Il devrait se battre, tôt ou tard. Il s’approcha de sa monture, et récupéra le marchand, le renvoyant à sa place initiale sur son épaule. Ce dernier s’était souillé, et l’humeur du garde-du-corps improvisé continuait de se détériorer.
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