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[2020] Le Partage

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Sam 11 Juil - 13:42 Rp Abandonné
Prendre en compte la manière d'enchainer les pas :
Voilà qui est difficile, et très peu naturel.
Sentir ne saurait suffire, pas plus que penser, ou regarder son compas.
Ni dénuder sa chair aux arcs fiers des traits dressés en vol d'hirondelles,
Quand les créations des hommes considèrent autant qu'eux vers quoi elles avancent,
Non comme le demande notre peine, et les bouches affamées,
Ni les appels venant de l'autre rive, que les compagnons lancent,
Ni les lumières des lampes noires de l’hôpital avec ses soigneurs alarmés,
Ou le feu pharmaceutique dans le ventre du garçon opéré sur le sol.
Mais regardons autrement, car il le faut néanmoins, comment prendre notre envol.

Le long des fleuves qui coulent immobiles et lissent les vieilles cicatrices,
Dans les entrailles de ces créatures de pierre qui furent des dieux jadis,
Dans les deltas des pages des écrits que nous transmettent les sages,
Dans les réactions simples d'un animal blessé et qui hurle sa rage.
Je ne demande rien d'autre que de plonger à mon tour mes doigts dans le vrai,
De trier et d'être sûr de ne garder que l'essentiel, de brûler toute l'ivraie.

Et moi, survivrai-je à ce grand tri ?
Demain, pousserai-je le même cri ?


Complications légales. Deux mots qui suffisaient normalement à faire fuir le mercenaire, qui ne parvenait qu’à manifester un entrain très mitigé à l’idée de se retrouver pris dans une histoire de ce genre. Non pas qu’il soit retenu par de quelconques considérations morales, non. Mais il appréciait la relative tranquillité et l’indépendance que lui garantissait son mode de vie, et cela impliquait en temps normal de ne pas s’impliquer dans des aventures douteuses, proposées par des personnages douteux, avec comme objectif douteux de récupérer un artefact douteux dans des conditions douteuses. La personne qu’il avait en face de lui répondait au nom de Caius. Pas de nom de famille avec ça, et Lugen était de toute façon fermement convaincu que ce n’était qu’un alias, que tous deux oublieraient rapidement. Cette pratique en soi était assez courante. Lui-même se contentait la plupart du temps lorsqu’il se présentait de donner son surnom (le Croc. Quel manque d’imagination.), que ce soit parce que la plupart des gens du milieu le connaissaient maintenant sous ce sobriquet, ou parce que son propre prénom charriait souvent de mauvais souvenir lorsqu’il le prononçait. Non, ce n’était pas ça qui le gênait vraiment. Le type en face, qui n’avait pas fait plus d’efforts pour rendre crédible l’histoire qu’il lui avait que pour s’inventer un prénom, lui avait raconté en quelques mots sa situation, et ce que le Croc pouvait faire pour remédier à son problème.

C’était, disait-il sobrement, un marchand aisé et affluent. Ses joues creuses, son corps sec, ses vêtements simples et l’absence flagrante d’escorte ne venaient pas corroborer ces faits. On lui avait-, continuait-il avec un sourire chafouin, dérobé sournoisement quelque chose de très précieux, quelque chose qui lui appartenait et dont il avait l’entière et légale possession. Lugen ne dignifia même pas l’affirmation d’un de ses habituels grognements, préférant se contenter de plisser les yeux sous son casque, immobile et stoïque. Et il voulait le récupérer, son objet. C’était quelque chose d’important à ses yeux, et il était prêt à payer très cher pour s’assurer les services de ce que ce monde produisait de mieux dans le domaine des… Récupérateurs. Un hochement de tête de la part du potentiel récupérateur. D’en dehors de l’établissement borgne, Krul lui transmit son amusement. Une bourse changea de main. Une avance, lui expliqua-t-il, un quart de ce qu’il toucherait s’il acceptait. Il la soupesa, et hésita un instant. Des complications légales. C’était un euphémisme. Cela voulait dire la loi et les chasseurs de prime collés à son cul, et s’il ne pouvait dissimuler son entrain à l’idée de toutes les délicieuses rencontres que cela lui promettait, il préférait généralement que ces dernières se déroulent comme il l’entendait. Cela voulait dire qu’il ne fallait pas laisser de survivants, et il y avait toujours des gosses et des types qui ne demandaient rien dans ces caravanes. Il n’aimait pas ce genre de chose. Et surtout, cela voulait dire qu’il ne pouvait pas faire confiance à son employeur. Et tout cela aux abords de la Grande Route, qui même au sud du pays, ne rendait pas les choses aisées. Tout pouvait dégénérer à n’importe quel moment, et cela voulait dire que tout allait forcément dégénérer. Il eut beaucoup de mal à contenir ses réactions enthousiastes, tentant à la place de maintenir son calme.

Il fit sauter la bourse dans sa main, une fois, deux fois, écoutant le tintement des arafirs et des orades. A la troisième fois, il l’accrocha à sa ceinture, et hocha de la tête en grognant. Il n’avait trouvé aucun contrat digne de ce nom depuis qu’il était arrivé ici, et il préférait ne pas attendre le prochain coup de chance pour se trouver une justification. Il était temps de se salir un peu les mains, et de les plonger une fois de plus dans les ventres fertiles des inconnus. Il écouta son interlocuteur, visiblement ravi de son assentiment, lui détailler leurs plans avec de grands gestes et de grands rires, comme s’ils étaient deux amis se préparant à une fête et détaillant leurs conquêtes à venir. Il trouva la comparaison très juste, et se décida à la garder en mémoire. Peut-être pourrait-il l’utiliser plus tard.

C’est ainsi qu’au bout de quelques jours de chevauchée, il retrouva ses complices du moment. Il s’était attendu à la vermine mal disciplinée que l’on pouvait normalement côtoyer dans ce genre d’affaire. Ce n’était visiblement pas le cas. Certes, l’assemblage était hétéroclite, mais il ne fallait pas non plus s’attendre aux lignes bien ordonnées et aux uniformes bien reprisés de l’armée. Mais il avait vu, et combattu, et tué beaucoup de gens, et il pensait pouvoir se vanter d’avoir un œil pour ces choses-là. Ces gens étaient expérimentés, et ce qu’ils faisaient, ils s’assuraient que ce soit bien fait. Cela le rassura quelque peu, et il se dit que c’était autant de chances au moins que l’affaire prenne une mauvaise tournure, et qu’il soit obligé de faire profil bas pendant quelques temps. Il avait pendant ces derniers jours muri cette hypothèse, et s’était dit qu’il pourrait le cas échéant se retrancher dans une zone sauvage toute proche, et chasser et aiguiser ses appétits et ses dents. Il lécha ses canines, ses dernières se rallongeant un peu dans sa bouche, l’évocation de la nourriture provoquant chez lui ce réflexe.

Il resta planté là quelques heures, répondant de manière sommaire aux rares curieux suffisamment sociaux pour venir tenter de faire la conversation et chercher une paire de bras supplémentaire pour couvrir leurs arrières lors de la mêlée à venir. Fort heureusement, personne n’était vraiment là pour faire ami-ami, et les tentatives furent peu nombreuses. Finalement, ils virent en contrebas de leur colline boisée la caravane. D’une taille respectable, elle semblait très lourdement gardée, au point que l’on aurait presque pu la prendre pour un convoi militaire. Il y avait sans doute autant de gardes que de mercenaires, si ce n’était plus. Non. Plus. Il y en avait plus. Sa langue darda hors de sa bouche, goutant les particules odoriférantes de l’air, et il prit une grande inspiration. La viande. La sueur. Les excréments des bêtes, l’odeur du cuir. Et cette odeur électrique. Ils mangeaient aujourd’hui, lui fit comprendre son familier.

Ils mangeaient aujourd’hui, confirma-t-il.

Ils attendirent que la caravane soit bien engagée au-dessous d’eux, un silence pesant se répandant dans les rangs, et ils restèrent immobile, profitant de l’ombre clémente des sous-bois. Soudain, il y eut un cri d’alerte, et ils virent les gardes s’organiser rapidement, forme des rangs serrés et bander leurs arcs. Ils étaient repérés. Leur commandant lacha un juron, avant de sonner la charge d’un hurlement de taureau courroucé. Pas la stratégie la plus fine, mais il faudrait faire avec. Lugen laissa ses oiseaux s’envoler, afin de bénéficier d’une vision aérienne, et tira de son dos un de ses javelots, il estima d’un coup d’œil la distance, avant de le projeter d’un mouvement sec et ample en avant, et de faire démarrer Krul, se joignant à la cohue. Il profita de sa position de flanc pour faire un détour, laissant ses compagnons se jetant à bras le corps dans le combat, cherchant à trouver des cibles moins bien protégées. Le cavalier, accompagné de sa meute de chatrixs, parcouru du regard la scène et ses métamorphoses continuelle, cherchant le morceau le plus mou auquel s’accrocher.
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Izzri'May
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Izzri'May SB |:| Marchande itinérante
SB |:| Marchande itinérante Izzri'May
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Identité de genre : Féminin
Orientation s. : Awki'suma
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Pays : Indéterminé
Pays d'origine : Siraën
Né(e) le : 08/07/1953
Age : 70
Inscription : 23/04/2020
Apparitions : 91
Avatar : Tokisaki Kurumi - Date a live
Couleur de paroles : #4F1741
Double-comptes : Jake March, Fay Varier-Korka, Octavia Obbrë
Aventures : 7682
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Lun 27 Juil - 1:08 Rp Abandonné
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ft Lugen Hadsmark-Keuneg
S'aventurer à Thanaliel après le crime qu'elle y avait commis ne faisait pas partie de ses projets. Mais il y avait ce secret, un secret bien trop chargé d'avarice et de cupidité pour ne pas attirer l’œil, l'oreille et l'attention d'une pirate. Un objet rare et de grande valeur transporté par une camarade marchande. Ah, ce que les rumeurs pouvaient être pratiques, quand elles voulaient. Car sans elles, May n'aurait jamais quitté Vastaroth et n'aurait jamais vu cette annonce placardée un peu partout à Thanaliel. Une caravane marchande qui cherchait une escorte pour traverser la Forêt Frontalière et atteindre le pays des glaces sans encombre. Bon, elle, ça lui imposait un aller-retour entre les deux royaumes, et le salaire que proposait le type n'était clairement pas le meilleur qu'elle ait eu pour ce genre de taf, mais ce n'était pas la paye qui l'intéressait. Elle voulait savoir ce qu'il transportait.
Non. Elle voulait voler ce qu'il transportait. C'était toute une nuance.
Le serpent dans l'escorte. Ce qu'elle ignorait, c'était qu'un tout autre serpent en avait après le même trésor.

Elle avait rejoint Thanaliel, petite exception pour une fois, à dos de dragon. D'ordinaire elle détestait les taxis d'Anja - déjà parce qu'elle détestait Anja - mais pour arriver à temps, elle n'avait pas eu beaucoup d'autres choix. Aucun animal n'aurait pu la porter là-bas aussi vite, et le rendez-vous étant à Maarnil - ville où, au passage, elle n'aurait jamais voulu remettre les pieds vu qu'elle avait un peu tué un de leurs habitants contre une somme d'argent non-négligeable - elle n'avait pas l'option de passer par la mer. Elle se débarrassa de son argent en grinçant des temps et en essayant d'estimer ses chances de tuer son fameux taxi pour na pas avoir à payer, mais elle finit par le faire en soupirant. Anja était une putain de voleuse. Si May n'aimait déjà pas beaucoup Thanaliel même bien avant d'avoir des problèmes avec la loi, la montée au pouvoir d'une esclavagiste qui le cachait mal n'avait pas franchement arrangé leur cas. Mais bon, au moins, elle était sur place, et elle n'avait pas besoin de vraiment franchir les portes de la ville. Elle resta même le plus à l'écart possible pour ne pas tomber sur un garde qui aurait eu son signalement et s'en serait souvenu, d'une manière ou d'une autre.

La caravane se trouvait un peu à l'extérieur, déjà entourée de nombreuses personnes venant vanter leur talent au combat. May s'approchant nonchalamment, l'air tout aussi sûre d'elle que les autres. Pourtant, l'un d'eux la bouscula et lui jeta un regard mauvais.

- Une demi maigrichonne qui se prend pour une guerrière ? Va jouer ailleurs, petite, il n'y a pas de place pour les gens comme toi ici.
- Petite ?

Elle toisa le type qui lui faisait face. Grand, musclé, bien trop arrogant et insolent, mais avec une apparence clairement juvénile. Il n'avait pas l'air d'un ondin ou d'un vampire, donc s'il avait cet aspect...

- Premièrement, tu es plus jeune que moi, gamin. Et deuxièmement...

Elle dégaina son arme avant qu'il n'ait le temps de réagir et pointa le canon sur son front. Un sourire sadique glissa sur ses lèvres.

- Je suis une meilleure guerrière que toi. Tu veux une preuve ?

Elle le vit serrer les dents. La plupart des gens ne supportaient pas d'être remis à leur place par un demi, et ce type ne faisait pas exception. Quand il posa la main sur son épée et commença à la sortir de son fourreau, elle pressa la détente sans hésitation.
Un problème de moins.

Tous ceux qui l'entouraient restèrent bouche-bée un long moment, mais ce fut finalement un homme richement vêtu qui s'approcha d'elle. En vendant sa tenue, elle pouvait se faire un sacré pactole, estima la jeune femme, mais elle resta silencieuse.

- Tu es rapide.
- Oui.
- Tu sais utiliser autre chose que des pistolets ?
- Je me débrouille avec des dagues, mais je n'en ai pas sur moi.

L'euphémisme du siècle. Elle était monstrueuse avec des dagues. L'homme hocha la tête et lui indiqua une zone où plusieurs combattant attendaient, assis u bord d'un chariot ou dans l'herbe. Elle se joignit à eux en silence tout en rechargeant son arme, et leur accorda à peine un regard. Elle n'était pas là pour être sociable.

• • •

Rejoindre la forêt frontalière avec leur chariot tiré par des rilrins leur prit trois jours, et le trajet ralentit à partir de là. La Grande Route n'avait de grande que le nom et n'était franchement pas l'endroit le plus sûr du pays, mais ça n'était rien comparé à la partie sud. Alors quand ils arrivèrent à la frontière de Vastaroth deux jours plus tard, tout le monde se crispa. Sauf elle. Elle n'avait pas peur de grand chose, tant qu'elle ne devait pas se recomposer après avoir été digérée. Ce ne fut pas elle qui repéra l'embuscade, mais un des autres gardes dont le familier survolait la zone. Trop calme par rapport à ses camarades, elle tira de sa ceinture les dagues que le marchand avait cru bon de lui donner. Très mauvais plan, d'ailleurs, la lancer dans une folie sanguinaire n'était pas une idée faramineuse. Mais bon, là, ça jouerait en sa faveur. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres au moment où un homme se détacha de la masse d'assaillants pour se précipiter vers elle, jugeant probablement qu'elle était la cible la plus facile du fait de sa taille et de son apparence juvénile.

- Mauvais choix.

Il n'eut même pas le temps de croiser son regard que la lame lui tranchait déjà la gorge. Elle la secoua d'un geste sec avant de jeter un œil sur le groupe qui s'en prenait à eux. Peut-être que ce serait un meilleur plan d'en laisser quelques un mourir pour pouvoir voler plus facilement son objectif.
Non ?
Dans le doute, elle resta à l'écart un instant, essuyant sa lame du bout du pouce en restant sur ses gardes.

© Martel
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10/03/2020

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Sam 15 Aoû - 17:35 Rp Abandonné
Les grands auteurs et les sages renommés aimaient épiloguer sur la condition humaine et ce qui se passait en temps de guerre. Certains glorifiaient l’affaire, voyant dans la lutte des corps et les affrontements des stratèges quelque chose de sublime, relevant du divin et de la destinée. D’autres s’épanchaient sur ce drame, parlaient des vies humaines gâchées pour des causes inutiles et des caprices de souverains. Certains se sentaient la gorge nouée, prise de trémolos embrasés et d’envolées lyriques, et d’autres parlaient des odeurs de sueur, de sang et de merde. Lugen n’était pas certain de savoir dans quel camp il se rangeait au juste. Il avait connu la guerre, et faisait de la violence son métier, et à vrai dire sa seule raison de vivre, et il pensait pouvoir dire avoir une certaine expérience des champs de batailles, des plus humbles aux plus grands. Mais son expérience à lui avait toujours été intimement personnelle, et il avait du mal au juste à bien comprendre les réactions déclenchées par ces évènements chez ses congénères. Il était un corps, et une volonté, au milieu d’autres corps, et d’autres volontés. Tout le reste était superflu. Certes, il pouvait comprendre ce que l’on disait lorsque l’on parlait de la mélodie des armes et du brillant du métal, ou des boyaux répandus et des gémissements révoltés. Mais il lui semblait qu’il lui manquait quelque chose, que certaines connexions refusaient de se faire dans son esprit pour pouvoir pleinement apprécier et surtout comprendre le spectacle. Son bras s’abattit, et sa lance décrivit un arc de cercle affamé, fauchant la personne la plus proche de lui. Son arme faisait trois mètres de long, avec une hampe épaisse de bois dur et dense et une pointe de métal lourde et imposante. Le corps de sa victime se plia en deux, se recourbant autour du point d’impact selon un angle improbable, le poids et la force du coup pulvérisant ses os. En-dessous de lui, les mâchoires avides de sa monture s’activaient, l’insatiable animal profitant pleinement de l’opportunité qui lui était offerte.

Il regarda autour de lui, son esprit et sa vision unis à ceux de sa meute. Cela faisait à peine vingt secondes qu’ils venaient de charger, et quelques instants seulement que les deux camps se heurtaient l’un à l’autre, et déjà la mêlée s’annonçait brutale et violente. Il fronça les sourcils, incapable d’interrompre le cours de ses pensées. Il ne comprenait pas. Que voyaient ici ses congénères, pour que tant d’encre coule et que tant de langues s’agitent, sans que cela jamais ne cesse ? Il frappa encore, harcelant le flanc de la formation adverse, tentant d’extraire des visages découverts et des fentes obscures des casques une réponse à sa question. Lui savait ce qu’il voyait dans la violence, et il doutait fortement que tous y voient la même chose. Que voyaient-ils ? Que comprenaient-ils ? Que pensaient-ils ? Il aurait voulu dépecer les corps de ces créatures, et arranger leurs entrailles fumantes pour pouvoir en extraire toute la substantifique moëlle, et comprendre enfin ce qui était. Y avait-il une règle commune à tous qui unifiait les esprits, un axe de pensée allant de l’exaltation à la répulsion sur lequel se plaçaient ces créatures, ou était-il plus loin encore de la vérité que ce qu’il pensait ? Il avait été comme eux, fut un temps, et il pensait encore pouvoir un peu les comprendre. Mais ces machinations arcanes étaient définitivement hors de portée, et cela l’emplissait d’une fureur toujours plus grande.

Il lui manquait quelque chose.
Il était incomplet.
Il le savait depuis longtemps, et que cela lui revienne précisément maintenant était plein de sens.
Il ne savait pas lequel.

Il sauta en face d’un autre adversaire, laissant son animal continuer son festin. Il faisait sur ce dernier une cible trop tentante, et il préférait éviter d’attirer l’attention d’un archer trop ambitieux ou d’un quelconque jeteur de sort. Il se retrouva face à une jeune personne, ses bras assurés ornés d’un large bouclier et d’un cimeterre long. Lugen n’attendit que l’autre prenne bien la mesure de sa propre personne, et démarra sans autre préambule qu’un grondement sourd son assaut. La longueur de son arme, sa haute taille et ses bras disproportionnés lui fournissaient une allonge redoutable, dépassant de peu les cinq mètres, ce qui ne manquait jamais de surprendre ses adversaires. Pourtant, la pointe de sa lance dérapa sur le bouclier de son ennemi, et ce dernier profita de l’ouverture pour se rapprocher de lui, cherchant dans son armure un point faible dans lequel planter son arme. Lugen serra les dents, et bondit sur le côté tout en ramenant vers lui sa lance, l’arme fendant les airs avec un sifflement courroucé. Il regarda le sabre s’abattre vers sa cuisse gauche, et il leva promptement la jambe, esquivant de justesse le coup pendant que sa libre enserrait le poignet de son adversaire, et le ramenait à lui. Il colla son visage au sien, leurs deux faces séparées par leurs casques respectifs, et il tenta pendant un bref instant de le comprendre. En vain.

Il le jeta à terre, et son pied nu s’abattit sur son torse, son talon défonçant durablement le torse de sa victime. Sans doute avait-il été un combattant exemplaire. Il était mort, maintenant, parce que Lugen avait été plus méchant, plus rapide et plus vicieux. Il était mort, et avec lui son esprit. Le mercenaire sentit ses pulsions s’intensifier, leur ascension lente et régulière amplifiée par la violence ambiante et la frénésie exaltée de ses bêtes, leurs esprits monstrueux déversant dans le sien tous leurs instincts et toute leur noire satisfaction. Il ne comprenait toujours pas, et chaque instant qui passait sans qu’il ne parvienne à une réponse satisfaisante le renvoyait un peu plus à cette époque maudite qu’il voulait oublier, à cette partie de lui qu’il avait dû amputer. Ce n’était pas plaisant. Il se saisit d’un de ses javelots, et le projeta sur sa prochaine cible, une jeune femme à l’apparence curieuse, qui semblait plus à sa place dans un salon de thé qu’à cet endroit. Mais il avait depuis longtemps appris à ne pas sous-estimer ses adversaires, ce monde regorgeant de monstres aux apparences trompeuses. Si le commun des mortels ne pouvait répondre à ses questions, peut-être qu’elle aurait la communication plus féconde. Il chargea dans sa direction, la gueule écumante et rejetant de grosses volutes bouillonnantes d’air épais, suivant l’arc fier de son projectile, écartant définitivement de son chemin les quelques personnes assez folles pour oser se mettre entre lui et la révélation qui lui était due.
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Mer 9 Sep - 18:34 Rp Abandonné
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ft Lugen Hadsmark-Keuneg
Le canrage qui commença à se dérouler autour d'elle fit naître sur sa langue un léger goût de nostalgie, et un plus grand encore de lassitude. Force brute contre défense amateur. Occupée à essuyer la lame, May s'écarta encore du combat sans même s'en apercevoir. Elle n'était pas là pour se battre. L'un des hommes qui était véritablement payé pour ça lui jeta un regard courroucé avant de perdre ledit regard sous la lame d'un de leurs attaquants. Avec un soupir, la jeune femme leva les yeux au ciel. Inattentif et prétentieux. C'était le genre de soldats qui se faisaient lacérer par elle et Alex avant même d'avoir le temps de faire un pas.
Ce que cette époque pouvait lui manquer. La liberté absolue, l'océan, le rhum, l'or et les amis qu'elle avait perdus.

Peu concernée par le combat qui se déroulait près d'elle, May s'était prise dans un jeu d'équilibre avec sa dague, jouant à la faire tenir sur ses phalanges, lame vers le haut. Pourtant, même elle portait plus d'attention à la scène que le gars qui avait perdu une précieuse seconde à lui jeter ce regard mauvais. Son œil elfique devança l'autre d'une fraction de seconde en repérant un mouvement rapide dans sa direction, et sa main libre se referma sur l'arme qui la visait tandis qu'elle se décalait légèrement. La continuité du mouvement lui secoua l'épaule mais elle s'était déjà mise hors de portée de la pointe. Avec un petit soupir emprunt de lassitude, elle laissa ses doigts se desserrer et le javelot tomber au sol, puis elle releva la tête. Quelqu'un se précipitait vers elle et, visiblement, elle ne pourrait pas juste s'en sortir en restant encore plus à l'écart.
Sa dague roula sur ses doigts pour atterrir dans sa main, l'autre suivit le même chemin pour compléter son autre poing. Lames vers le bas pour rendre les coups moins visibles et moins prévisibles.
Elle aurait dû utiliser son pouvoir pour qu'on lui foute la paix. Enfin, c'était un peu tard pour ça, maintenant.

Et maintenant ? Le combat n'était pas vraiment ce qu'on pouvait qualifier d'équitable, étant donné qu'elle ne pouvait pas mourir et qu'on lui avait laissé ses armes de prédilection. En même temps, elle n'avait jamais été du genre à chercher à se battre de façon juste. Personne ne se battait de façon juste, même les lâches de l'armée qui prétendaient le contraire.

- Tu tiens vraiment à mourir ?
D'un geste du pied, elle écarta le cadavre du premier gars à s'être jeté sur elle et qui traînait toujours là. Il la gênerait.

© Martel
Parle en #4F1741
10/03/2020

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