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[2020] Le Crime c'était d'être sur mon chemin

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Lun 13 Juil - 15:54 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Je me tiens dans mon bureau, la table couverte de parchemins et de contracts. Ce sont tous des mercenaires, des guerriers que j'étais obligé de prendre pour ce que j'allais faire. Décidément j'aurais bien souhaité avoir une armée personnelle mais c'est le genre de choses qui n'est certes pas vraiment interdit mais très mal vu. N'importe qui commencerait à s'inquiéter si un noble pouvait s'agiter avec une petite armée à Thanaliel, sous le nez de l'impératrice Katarina. Alors maintenant, sous Anja, jamais. Pourtant, il va falloir que j'essaye de le faire passer. Il va falloir que je trouve une méthode pour former ma propre garnison, au moins pour pouvoir étendre mon influence sur les environs avec un peu plus de... persuasion.

Bien. On a des retours pour ces personnes-là, mais qu'en est-il des 6 autres?

Rien Monseigneur Bahamut, je crains qu'ils aient refusé.

Ce serait la moindre des choses d'envoyer une lettre de refus. Cela permet de faire la distinction entre "jamais reçu" et "refusé", les lettres pourraient très bien avoir été intercepté et j'aime pas cette possibilitée.

Heureusement, il n'y avait pas beaucoup de détails concernant le travail que je demandais, simplement les risques, paye et lieu tout comme mon nom, celui du commanditaire. N'empêche que j'ose imaginer si ces informations étaient tombé dans les mains d'un autre noble ou des criminels en question. Le mot pourrait rapidement faire le tour des différents milieux et attirer bien plus d'attention à ma personne, et pas la bonne.

Personne n'aime quand un Noble se forme une armée, même de mercenaires et de gardes. Les habitants veulent pas d'une Vastaroth à la Thanalienne ici. Les guerres civiles sont dévastatrices tout comme elles sont des sources d'affaiblissement du territoire et provocatrice de problèmes.

Depuis ma rencontre avec Izzri'May je me suis fortement penché sur la question des esclavagistes proches de Hirion. C'est pas normal qu'ils puissent remonter aussi près de l'ancienne capitale, ils représentent une vraie menace... et une opportunitée.
Grâce à des informateurs, anciens contacts de ma défunte mère ou personnes de confiance que ça soit naturel ou par l'argent, j'ai trouvé un groupe très large, très important et tout bonnement parfait.
J'ai tout de suite su que je pouvais en tirer en termes politiques. La famille Bahamut a perdu son éclat d'autrefois et a besoin d'une réputation positive et de protecteur afin d'obtenir le soutien de la population. Avec ce soutien, l'authoritée sera plus limitée dans les actions qui pourront êtres prises contre moi et mes projets. Allons, qui serait assez idiot pour toucher un héros? Qui serait assez suicidaire pour l'emprisoner ou ordonner sa mise à mort? Ce serait se mettre le peuple à dos, ce serait provoquer une révolte, et ça personne, surtout Anja, peut se le permettre.

Maintenant le temps était venu, j'ai laissé ce groupe sévir, j'ai laissé des informations leur être fuité sur des fermes, des voyageurs, des marchands et j'ai laissé faire.
Maintenant ils sont devenus gros, lourds et fainéants.
Maintenant ils sont devenus tout dodus et murs, comme un fruit que je m'élance pour cueuillir sur le bel arbre des opportunitées.
J'ai nourri ce fruit, je l'ai élevé, je l'ai préparé, je l'ai perfectionné, et maintenant je vais le dévorer comme un loup dévore sa proie solitaire, ignorante que le piège était là depuis le début et impuissante alors que la nuit tombe enfin.

Et qu'en est-il des messages qu'on a envoyé dans les autres royaumes? Des mercenaires ont mordu?

Trois personnes, votre Excellence.

Bien. J'irais les chercher dans la cour. Préparez les contrats et l'argent que j'avais mis pour cette occasion. Il n'y a pas de temps à perdre pour les retardataires. Je dois agir ce soir ou jamais.

Très bien, votre Excellence.

Merci, Nicaros.

J'enfile mon uniforme personnel, une variante des uniformes d'officiers de l'armée impériale mais avec mes couleurs familliales de noir, rouge et or. Je saisis mon sabre de quand je fus à l'académie puis dans l'armée et je l'accroche avec son foureau à ma ceinture. Il faut que je montre de l'authoritée, la capacitée de commander le respect et de la compétence. Ce soir, dans la nuit sombre après le jour rouge, je frapperai de façon décisive ou je perdrais tout.

Je commence à descendre les escaliers, mon loup Blizzard commençant à me suivre, loyal compagnon qui m'obéit au doigt et à l'oeil.

J'arrive dans la cour de ma demeure, un petit domaine à l'extérieur d'Hirion, défendu par mes gardes personnels et produisant olives, raisins et vin qui alimentent la fortune de ma famille. Là, les torches illuminent les gravats devant la demeure alors que les vingnards demeurent dans l'obscuritée partielle du jour rouge. Mes gardes et escortes personnelles sont arrangés en rang de chaque côté alors que les mercenaires sont au centre, désordonés pour la pluspart, parlant de tout et de rien entre eux.

Son Excellence, le seigneur Orléans Avelin Bahamut, tête de la prestigieuse famille Bahamut, maître des lieux et ses environs et détenteur de l'illustre titre de "Dragon de Ba'a...

Je coupe mon serviteur dans ses présentations trop frivolentes et innutilement longues. Je préfère faire court et efficace.

Messieux-dames, Serviteurs de ma humble famille ou mercenaires attirés par la justice ou l'or, vous avez été réunis sous mon service ce soir pour punir des criminels sévissant depuis trop longtemps sur ces terres impériales. Cela fait des mois que nos traquons et que nous observons les activitées d'esclavagistes qui osent s'aventurer aussi près de l'ancienne capitale de sa majestée disparue, la déesse Katarina. Face à l'incompétence, l'ignorance voir la corruption des officiels et gouvernements locaux, moi, le seigneur Bahamut, je décide de prendre les choses en main pour la protection de mes terres et la protection du peuple de Thanaliel face aux activitées non seulement illicites mais inhumaines de ces individus.
Ce soir, nous frappons dans l'antre de ces chacals! Ce soir, nous partons subjuguer ces hors-la-loi pour les apporter à genoux devant la justice et le peuple d'Hirion, parole de Bahamut!
Que vous vous battiez pour vos familles, vos terres, la loyautée, la justice ou l'or, je vous demande de me suivre dans la sombre nuit contre ce qu'il s'y trouve, contre ces forces de l'obscuritée.


Je finis mon petit speech de motivation des troupes pour me tourner vers les mercenaires que je reconnais pas.

Vous, là bah, vous trois. Vous êtes des arrivants de dernière minute n'est-ce pas? Venez par ici, les contrats sont prêts tout comme la motiée de la paye, donnée en avance comme convenu dans mes annonces.

Je montre du bras mon serviteur qui se précipite à sortir les contrats ainsi que de l'encre et une plume. Il dépose l'argent sous la forme de trois bourses au sol à côté de lui.

Je vous invite, messieux, à lire le contrat avant de signer. Si vous ne pouvez pas lire, je me ferais un plaisir de vous dicter le contenu.

Je pause, regardant au loin le second soleil commencer à se coucher. Mon plan devrait être parfait. Je contrôle les informations dont les esclavagistes disposent, je contrôle leurs yeux, leurs oreilles et je peux les faire bouger comme je le veux, tel des marionettes. Ils sont entre mes mains, rien ne devrait leur permettre de m'échapper.


Pourtant j'ai un mauvais sentiment.



Je me retourne vers les troupes une fois que les contrats sont signés.

Il n'y a qu'une seule règle importante: Tuez aucune tête de l'opération criminelle. Ils doivent être apportés vivants à la capitale pour être jugés. Les autres, faites à vôtre guise.

Ils peuvent les torturer, les dévorer, qu'importe. Je m'en fiche.
Je veux les têtes.
Il me les faut.

Politique avant le Coeur
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Lun 13 Juil - 23:00 Rp Abandonné
Que veut-il, ce bougre infâme ?
Les yeux rivés (hier, avant-hier et aujourd'hui) sur la flamme,
Il est resté figé comme un sacrifice résigné,
Avant de se lever, et de heurter à moi, les yeux vides et saignés.

Faillit le corps, se trouble l'eau, et l'âme, l'âme !
Tout autour de moi oublie, et je regarde mon futur comme une femme.
Je suis monté si haut, et de là où je suis tout me semble si petit,
D'ici, rien d'autre ne peut être grand que mes appétits.

Je le regardais, et voyais qu'il était loin de moi,
Et que c'était l'écho déformé de sa voix qui me transmettait son émoi.
Alors je criais, voulant l'avertir de peur qu'il ne mécroit :
Tu as construit ton piédestal, et tu choiras : il est haut et étroit.

Assèche tes doutes, que rien hors de toi ne larmoie,
Petit déjà, les arbres léchaient ta chair, au tournant des plus chauds mois,
Quand les feuilles en grappes stériles tombaient sur le sol,
Et que tu voulais jamais ne prendre les couleurs de l'automne fol.

Ecoute ces voix, la mienne te semble trop rustre et sauvage,
Plus grand tu voulus voir l'écume blanche du lointain rivage,
Et ce fut le sel qui lécha ta face, regarde la marque qui encore s'y morfond,
Et comprends que ces intonations y résident et t'y attendent au fond.

Personne n'imagine ainsi la tristesse et la mort,
Quand celles-ci s'apprêtent de parures d'or,
Pour que l'on confonde leur éclat charmeur,
Avec celui d'une ancienne conquête et d'un rêve trompeur.



« Comment m’as-tu trouvé, et qu’est-ce que tu m’veux ? »

Lugen ponctua sa phrase d’un demi-grognement exaspéré, et regarda plus attentivement le type en face de lui, détaillant ses vêtements et sa face. Il ressemblait à un citadin, sans doute un serviteur de l’un ou l’autre de ces nobles, au vu de sa livrée. Malgré le fait que les deux individus étaient enfoncés dans un coin relativement isolé de la nature, il était toujours très bien rasé, et avant qu’il ne se retrouve à se balancer dans les airs, suspendu aux branches épaisses d’un arbre par les chaînes du mercenaire, ses cheveux avaient dû bénéficier du même type de soin. Il reniflait les produits capillaires, et son corps portait encore des traces diffuses de parfum bon marché. Le type avait l’air ridicule, perdu de la sorte dans un coin aussi sauvage, et s’il doutait fortement qu’il soit venu avec des intentions belliqueuses, il préférait tout de même s’assurer de l’objet de sa visite avant de le laisser redescendre. D’autant plus que sa présence ici risquait de rendre certaines choses… Compliquées, et Lugen n’était par conséquent pas de la plus tolérante des humeurs.

« C-C’est son Excellence, le seigneur B-B-Bahamut, fit-il finalement entre deux inspirations terrifiées. Il a une proposition à vous faire. »

Lugen leva les sourcils. Ce n’était pas la procédure habituelle, mais il doutait fortement que cela perturbe grandement le sieur Bahamut en question. Aller directement requérir les services d’un mercenaire était une idée stupide. C’était une preuve de faiblesse, d’impatience, voire de mépris, et la moindre de ces raisons suffisait généralement à faire doubler le prix des services demandés. Après tout, un problème urgent que l’on ne pouvait résoudre que par la violence ne laissait que peu de places à des préoccupations plus civilisées comme la négociation. Lugen hocha de la tête, laissant s’échapper un grognement supplémentaire, avant de détacher le pauvre bougre. Celui-ci n’avait rien à voir dans cette histoire. Il y eut un petit cri, un bruit sec, et un cri plus rauque, suivit d’un juron. Lugen regarda d’un œil distrait sa chaine revenir autour de son poignet, ses reptations aériennes le distrayant un moment, et il tendit ensuite une main ouverte au type. Ce dernier comprit mal son message, et tenta de l’attraper, pensant se voir offrir de l’aide pour se relever. Lugen la retira immédiatement, et corrigea l’erreur :

« La lettre, lâcha-t-il sur un ton laconique, avant de tendre de nouveau la main. »

L’autre lui jeta un regard noir, avant de se raviser de baisser les yeux, puis de chercher fébrilement l’objet de sa demande. Il doutait fortement que l’individu ait été informé du contenu exact de la missive, aussi se montra-t-il patient. Lugen mit finalement sa main sur l’enveloppe, et y reconnut le sceau des Bahamut. C’était une maison noble d’une importance très relative, dirigée par un être à la réputation mitigée. Un ambitieux, s’accordaient en tout cas à dire les commentateurs avisés du jeu des aristocrates. Le point de contention était de savoir s’il avait ou non les moyens de sa politique. Il brisa le sceau, et se saisit du papier, ses yeux le parcourant rapidement. Il s’agissait d’aller massacrer des esclavagistes contre une paie somme toute correcte. Pas incroyable, mais correcte. Lugen hésita un instant, se demanda s’il fallait accepter. Qu’un noble se retrouve soudain saisi par des ambitions humanitaires était suspect, et qu’il fasse appel à des mercenaires l’était encore plus. Le chasseur doutait fortement d’être le seul à avoir été mandé de la sorte, et l’idée de se retrouver une fois de plus happé dans des conflits d’ordre militaire ne lui semblait que moyennement séduisante. Un sourire mauvais éclata soudain sur son visage, camouflé par la face amorphe de son heaume. Il détacha un large couteau de chasse de sa ceinture, et le tendit par la lame à son vis-à-vis, prenant de nouveau la parole :

« Tranche les oreilles des mecs à l’extérieur, et fais-en une jolie pile. J’ai à faire dans la grotte. Ne rentre pas dedans, fit-il, sa voix grave baissant encore d’une octave. Quoi qu’il arrive. »

L’autre hocha de la tête, et Lugen lui asséna une tape qu’il voulut amicale sur la joue, la salissant d’une trace de sang mal séchée. Le type avait repris quelques couleurs depuis qu’il avait été détaché, mais son teint pâlit de nouveau quand il constata l’étendu du carnage qui l’attendait dans le petit camp de bandits. Les corps, dans des états allant de déplorables à parfaitement méconnaissables, étaient étendus un peu partout dans des positions exotiques, et de la grotte que la petite palissade protégeait montaient en concerts des bruits écœurants de craquements et des glapissements bestiaux. Le chasseur de prime détourna son attention du type, et s’engouffra dans la gueule noirâtre de la caverne.

Il n’en ressortit que plusieurs heures plus tard, suivi de ses animaux. Krul, son immense dragon terrestre, était chargé d’un butin nouveau : de l’équipement en suffisamment bon état pour être revendu, des pièces des deux dénominations, des oreilles qu’il rapporterait comme preuve d’une mission bien exécutée, de nouvelles peaux fraichement traitées (il faudrait terminer le travail, mais cela pouvait attendre) et la tête du chef des bandits, reconnaissable par sa sale trogne et par le tatouage qui lui couvrait la partie droite de la face. Il regarda le messager au regard maintenant hanté, et prit une grande inspiration, profitant une dernière fois de l’odeur de l’endroit, avant de se diriger vers les trophées que ce dernier avait collectés pour lui, et de les ajouter à ses prises déjà existantes.

« Garde le couteau. »

Cela lui servirait de paiement pour services rendus, et de dédommagement pour la manière brutale dont Lugen l’avait traité. Mieux encore, se disait le chasseur de prime, cela lui laisserait un souvenir physique de cette expérience unique, quelque chose qui ferait qu’il se souviendrait longtemps du petit bout de chemin qu’ils avaient partagé ensemble. Et rien que pour ce plaisir subtil qu’il lui avait offert, Bahamut méritait bien qu’il daigne l’entendre en personne. Il abandonna l’homme médusé, et quitta l’endroit, ses bêtes et lui disparaissant rapidement dans l’ombre maternelle de la forêt.

Quelques jours plus tard, il se retrouvait dans la cour du dit seigneur, son précédent contrat rendu et son butin écoulé, détaillant d’un air ennuyé les autres personnes qui attendaient le bon vouloir de la créature. Il avait eu le temps pendant le trajet de se renseigner plus avant, et ce qu’il avait lu confirmait ce dont il se souvenait. Le type fit finalement son apparition, dans un uniforme qui semblait plus avoir sa place dans un défilé que sur un champ de bataille. Si Lugen savait qu’il il y avait de cela quelques temps déjà qu’il avait participé activement aux conflits, et qu’il remarquait dans son regard une certaine détermination, une forme confiante d’inflexibilité, une posture et des mouvements témoignant qu’il ne laissait pas aller, il fut en revanche bien moins impressionné par son discours. Ce dernier était lourd, manquait de concision, et, chose étonnante pour quelqu’un d’a priori aussi bien éduqué, était énoncé dans un parler approximatif et brouillon, mâtiné de fautes grossières. Ne sachant qu’en penser, Lugen décida de passer sur le sujet. L’orateur improvisé ne serait sans doute pas le dernier à se sentir de faire partager à l’assistance des envolées lyriques, et à peiner à décoller. Cela n’était pas important, non, et il pouvait passer sur ce détail. Point plus ennuyeux fut la manière dont il s’adressa à son groupe, ouvrant sur une interjection méprisante, ne leur offrant pas l’occasion de négocier leur paie, et les invitant à ramasser leurs salaires directement sur le sol. Il n’était plus à l’armée, et il n’était pas un recruteur qui pouvait se permettre de choisir parmi des centaines de volontaires ceux dont les têtes lui semblaient les moins patibulaires. Il avait sans aucun doute ratissé large pour se trouver des bras, et au vu de l’assemblé, n’avait obtenu qu’un résultat médiocre Les narines du mercenaire s’écartèrent comme les naseaux d’un taureau, un souffle puissant les traversant, et il jeta un coup d’œil rapide à ses potentiels collègues. L’un d’entre eux était déjà en train de partir, jurant à mi-voix.

Le petit seigneur venait de faire une erreur grossière. Se mettre à dos la communauté des mercenaires n’était pas indiqué quand on avait ses ambitions, et Lugen n’était pas sûr de la raison de ce faux-pas. Au vu de la manière dont il semblait s’y prendre depuis le début de ce fiasco, il était parfaitement possible qu’il soit totalement ignorant des us et coutumes de leur milieu, ce qui était étonnant pour un ancien membre de l’armée. L’alternative était qu’il tentait sciemment de se les mettre à dos, mais cela avait en soi encore moins de sens. Il s’avança vers la personne qui tenait leur contrat, et le parcourut rapidement, avant de lui rendre.

« Le triple, fit-il simplement. Et tu vas me ramasser ça, continua-t-il en désignant du menton la bourse gisant au sol, et me la tendre gentiment. En la tenant avec les deux mains, et en me faisant un sourire. »

Lugen attendit, une main caressant distraitement le flanc de son familier, voulant voir comment la situation se résoudrait. Le seigneur avait besoin d’une force réduite de guerriers compétents, et le chasseur connaissait sa propre valeur. On faisait difficilement mieux que sur le marché, surtout lorsqu’il s’agissait de traquer des gens. Plus grave encore, un mercenaire énervé venait déjà de mettre les voiles, et risquait qu’un deuxième s’en aille était excessivement dangereux. Chaque personne qui partait en de mauvais termes était un risque de fuite supplémentaire pour une opération déjà naturellement risquée. Quelque soit l’issue, Lugen savait qu’il pourrait tirer son épingle du jeu. Le même sourire qui avait déformé sa vilaine face revint une fois de plus, et il attendit de voir qui entre l’ambitieux seigneur et son affidé effaré se manifesterait le premier.
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Mer 15 Juil - 16:01 Rp Abandonné
Ancien membre

Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Je relève un peu la tête avec un peu de dédain alors que je voir un des mercenaires repartir, une fuite potentielle, certes, mais il est déjà trop tard pour que cela ait effet. De toute façon j'ai pas besoin de ce genre de personnes.
J'en croise les bras. Les mercenaires....

Je n'aime pas employer des gens de la sorte. Honnêtement, je préfererait mettre fin à l'existance de ce groupe quand j'en aurais l'occasion. Ce sont des cartes libres, capable de changer de main beaucoup trop vite pour moins que rien. Si j'avais eu le droit, l'occasion, la capacitée, je n'aurais que reposé sur une armée personnelle loyale à ma personne. C'est plus facile à formatter la loyautée par une confiance et un respect mutuel sur de longues périodes que sur un maigre sac d'or. Avec de la chance, de la percevérance et bien entendu du talent, je saurais faire de cette fois l'unique fois où j'employe ce genre de racailles.
Mon expérience fut, certes, limité, avec ce genre de personnes, mais significatif. Il n'a suffit que de les voir retourner leur veste pour un peu plus d'or pour que je sache ce à quoi j'avais affaire. Ce sont parfois des guerriers compétents, mais jamais plus loyaux que ce qu'ils obtiennent, prêts à trahir à tout moment. Je préfère filtrer, garder que les imbéciles si je peux, peut-être prendre quelques personnes de talent pour avoir une élite sur le front, si ils osent rester.


Mon regard reviens sur mon serviteur qui se trouve être en train de se faire intimider. Je soupire avant d'avancer vers l'homme qui pense ainsi essayer de gratter un peu plus. Je n'ai pas besoin de charognes.

Jeune Heler, le mercenaire vous importune-t-il donc?

Vôtre Excellence, il demande... le triple.

Je fronce mes sourcils. Ah, toujours plus! Vraiment, ils sont sans relache pour leur espèce!

Le triple?

Je me tourne vers le mercenaire et le regarde de haut en bas. Il est grand, plus grand que moi, ce qui honnêtement ne m'est guère arrivé de rencontrer. Son visage, si l'on peut même appeller ça un visage, est totalement déchiré, meurtri et brisé. On croirait plus avoir affaire à un épouvantail comme ceux dans mes champs qu'à un être intelligent et capable de parler. Il est large pourtant capable d'une certaine agilitée dans ses mouvements traduit par ses longs bras mais surtout ses tics, ses mimiques. Les nobles dans leurs "palais" citadines me surnomment un "sauvage" juste car j'ai passé 5 ans à errer au pôle sud... Là devant moi j'ai quelquechose qui qualifie bien plus d'un sauvage. J'en... J'en sourit d'un coin des lèvres.
Pour les autres mercenaires arrivés dans les temps que j'avais indiqué, j'ai eu droit à un vrai mal de crâne à négocier, alors je ne voulais pas m'abaisser encore une fois pour trois malheureux retardataires... mais lui?
Cette créature qui semble humanoïde en vaut probablement bien le coup.

Je croise les bras.
La négociation des prix était un privilège des personnes arrivés à temps.

Double.


Je fais un geste en avant de la main, l'invitant à me faire une nouvelle proposition de prix pour ses services, sauf si il accepte. Malheureusement, j'en doute. Ce n'est clairement pas le même genre de bête que les autres mercenaires naïfs que j'ai pu prendre. Il sera plus difficile à contrôler.


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Ven 17 Juil - 15:30 Rp Abandonné
Heler. Le nom avait à ses oreilles des parfums légers et fragrants, comme ceux qu’avaient autrefois les cerises que lui et ses frères cueillaient en s’égratignant les genoux contre l’écorce impavide des arbres hauts. Heler. Il pouvait le voir, lui qui était niché tout dans son ombre, ses petits membres recroquevillés contre son petit tronc, ses petits doigts recroquevillés autour des objets familiers qu’il tenait. Heler. Il laissa sa langue fourchue darder furtivement entre ses lèvres, goutant l’air pur et l’odeur de son corps. C’était tragique, mais maintenant qu’il l’avait en face de lui, et qu’ils avaient pu, même si cela avait été bref, échanger, il aurait aimé faire plus ample connaissance. Mais hélas, il n’était pas là pour ça, et la réalité se rappela bien rapidement à son souvenir, le seigneur Bahamut jugeant bon d’intervenir. Sans doute avait-il peur (à tort, à tort, insista mentalement Lugen) que son affidé ne se retrouve malmené et molesté. Il prit rapidement les devants, et la place de ce dernier dans les négociations, l’éjectant de la conversation avant même que cette dernière ne puisse réellement commencer. Il le détailla de haut en bas, ne prenant pas la peine de dissimuler son examen, et reprit finalement la parole, ne laissant rien paraître de ses conclusions. Au moins eut-il cette fois le bon gout de rester plus concis.

Curieusement, il commença à lui expliquer que la négociation de son salaire était un privilège qui lui était refusé, puisqu’il était en retard, avant de simplement lui proposer le double de sa paie initiale. Le mercenaire ne s’attarda pas sur cette nouvelle excentricité, le noble ne semblant pas avoir l’intention de mettre un terme à ses fantaisies. A vrai dire, il savait déjà que négocier une augmentation aussi élevée était un coup de force. Tripler le prix d’un contrat était une demande exorbitante, et une bravade à la limite de l’insulte. Au moins son vis-à-vis ne se démontait-il pas, son vernis de calme et de dignité restant intact. Lugen fit mine d’hésiter, s’accordant un instant pour réfléchir à la situation. A vrai dire, ce n’était pas la manne financière qu’il retirerait de ce travail qui l’intéressait. Il était d’abord ici pour satisfaire sa curiosité, trouver des réponses à certaines de ses questions, et… Et autre chose. Un sourire fermé éclaira son visage, ses lèvres fines se plissant sans dévoiler ses dents, et il répondit finalement, sur un ton calme et poli :

« Deux fois et demi, en plus des conditions précédentes, fit-il en désignant Heler d'un mouvement vif et sec de la main. J’insiste. »

Il aurait à vrai dire pu se baisser lui-même. Il avait l’habitude de la terre et du sang et de la chair, et de toutes les matières qui accompagnaient habituellement le mélange de ces trois matériaux. Mais ce caprice, plus qu’un moyen de démontrer aux spectateurs de leur petit échange la taille très respectable de ses parties intimes, était l’occasion d’échanger avec la cible nouvelle de son intérêt un moment supplémentaire, d’avoir de lui quelque chose, un objet physique qu’il pourrait garder, et utiliser. Il ne s’attendait pas à ce que tous apprécient la symbolique derrière une telle action, et à vrai dire ne s’en préoccupait pas. Mais quelque chose dans cet individu apeuré l’attirait, et il voulait être certain que lorsque leurs préoccupations immédiates et leurs violentes obligations du moment seraient évacuées, il garderait de lui une partie de son être. Et puis, il y avait le Bahamut, et cela aussi était important. Il venu ici pour lui, après tout, pour l'assister et lui prêter main-forte. Il attendit donc une réponse du noble, gardant sur la face la même expression.
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Ven 17 Juil - 21:06 Rp Abandonné
Ancien membre

Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Je commence à perdre patience mais il faut que je tienne bon contre ces humeurs. J'en perds presque mon sourire à penser à l'argent que je suis en train d'investir dans cette opération. Le jeu a intérêt à en valoir la chandelle...
En revanche avec sa demande vient un petit désagrément qu'il faut résoudre.

Malheureusement si je vous donne ça, même si cela me tente, je crains de ne plus avoir assez sur mon budget pour payer le troisième arrivant, celui qui n'est pas encore parti. A part si il préfère être payé comme un demi-homme.

Cela pourrait s'arranger mais je pense pas qu'il trouve ma suggestion... agréable.


Certes, je n'irais jamais jusque là contre quelqu'un qui ne m'a nullement provoqué. Je pense simplement renvoyer le pauvre idiot là d'où il est venu. Et l'histoire de budget est faux, 7 mercenaires étaient en retard, mais j'ai ordonné de ne sortir que les bourses nécessaires pour ne pas donner des idées stupides à ces vautours. Si cette personne de stature physique imposante ose ainsi tenir tête à quelqu'un comme moi il y a que deux possibilitées: c'est un sacré imbécile ou il vaut vraiment ce qu'il demande. Dans le premier cas, je le tuerai de mes propres mains pour cette insolence. Dans le second... et bien ce sera un bon investisement.

Heler, allez renvoyer le vagabond pendant que je m'occupe du cas de celui-ci.

Je préfère pas laisser quelqu'un de plus fait pour la gestion d'un vineyard s'occuper de scélérats. Ils ont le coeur trop faible, trop rempli de grappes de raisins et d'olives fraiches pour comprendre des personnes qui vivent sur le pain rasi et la viande crue. Alors il veut deux bourses et une demi? Je vais rendre cette demi mémorable.

Je dégaine mon sabre militaire. C'est un sabre simple, sans décoration extravagante ou fantaisiste comme beaucoup d'aristocrates ou officiers aiment faire. Mon arme est une de combat pure et simple. J'utilise le dos pour ramasser les trois bourses par leurs fils avant de les prendre dans ma main sans me baisser.

J'ignore totalement les autres conditions que ce mercenaire voulait imposer, mais je suppose vu leur espèce que ça devait être par rapport à de l'argent ou de l'humiliation, certainement la seconde.

Je marche en direction d'un pied d'arbre coupé depuis longtemps mais à une hauteur acceptable et je vide le troisième sac dessus. Une fois cela de fait, je tranche le tas de pièces d'or avec mon sabre.
Une chose à prendre en compte, c'est à quel point l'or est un métal mou. Peu soupçonnent la fragilitée véritable qu'ont les objets en or pur. Généralement les objets, goblets ou petits accessoires dites "en or" ne sont que des alliages bastardisés pour donner force à l'objet. Mais les pièces...
Les pièces sont toujours purs.
Avec du cuivre ou de l'argent, on ne pourrait pas faire ce que j'essaye de faire, mais avec de l'or c'est une autre histoire.

Alors que mon arme frappe le bois même, je commence à le décoincer puis à pousser la moitiée d'un côté, dévoilant une pièce seule coupée en deux. Je la ramasse et place les autres dans la bourse avant de tout rammener au mercenaire.

D'une main je tends les trois bourses et attends qu'il les a prises.

Et il vous manque une dernière pièce.

Je dépose soit dans une de ses mains si elles sont libres, soit entre ses dents, une demi-pièce d'or coupée par mon sabre, le côté montrant les stries d'une arme usée par de nombreux combats. Un naïf ne comprendrait rien à ce geste de plus qu'un retour de provocation. Mais un vrai guerrier pourrait certainement reconnaitre ce genre de coupe et ce que cela implique. Je ne suis pas un noble qui reste assis dans un manoir pendant que les choses se passent.


Faites attention de ne pas vous étouffer avec cet or.

Maintenant je pourrais probablement enfin commencer ce que je voulais faire. Je commence à me diriger vers le reste des forces mais je m'arrête dans mes pas et me retourne alors qu'un autre serviteur m'apporte sans que je lui ait demandé la fourrure de bête que je porte d'ordinaire avec mon uniforme tel un trophé de chasse.

Quel est vôtre nom que je sache quoi écrire sur vôtre tombe, mercenaire?

J'attends qu'il me réponde ou m'ignore. Si le cas est qu'il me donne son nom et que j'en suis satisfait je ne dis qu'une seule chose avant d'aller affronter la véritable tâche de cette soirée.

Et bien, Lugen, peut-être qu'en offrande à vôtre scépulture, j'offrirai la seconde moitiée de la pièce d'or.

Sur ces mots, je repars vers mes gardes personnels, me préparant à devoir organiser ce qui va être... un prototype d'un nouveau modèle d'armée, une organisation qui peut changer pour le meilleur ou le pire mon destin.


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Lun 20 Juil - 14:31 Rp Abandonné
Lugen était un être d’une extrême simplicité, ou tout du moins pensait-il l’être. Peu de choses l’intéressaient encore dans cette vie, et il n’aspirait pas à beaucoup plus, si ce n’était à un lendemain un tant soit peu excitant. Il voyait d’un œil circonspect (et ce malgré ses nombreuses lectures) l’utilisation du verbe et de son pouvoir. Sans doute était-ce qu’il ne s’était jamais hissé assez haut dans la société, là où les batailles se décidaient non plus à la pointe d’une lame, mais bien par le tranchant acéré des langues et des machinations. Au final, peu lui importait. Ce monde n’était pas le sien, et il ne lui inspirait dans ses jours les plus cléments qu’une méfiance aigrie. Voir alors le jeune noble se donner en spectacle lui fit lever un sourcil interrogateur, et il se demanda l’espace d’un instant s’il l’avait finalement poussé à bout. Ce dernier semblait d’humeur assez changeante, et le mercenaire ne se pensait pas être particulièrement à l’abri de l’une ou l’autre de ses sautes d’humeur. Ce dernier se contenta de se diriger vers la souche d’un arbre qui trônait dans la cour, témoignage amusant du manque de moyens d’une maison noble incapable d’entretenir correctement son propre parvis, et s’occupa de diviser le contenu de la dernière bourse, afin de le satisfaire. Il lui rapporta son dû, et le lui tendit, déposant dans le même coup une dernière pièce dans sa main, soigneusement tranchée en deux. Le message avait au moins le mérite d’être clair. Le noble ne souhaitait pas se faire marcher sur les pieds plus longtemps. Quant à son tour de cirque, aussi impressionnant soit-il, Lugen n’y prêta qu’une attention relative. Dans une bataille, savoir faire de belles coupes était un talent très secondaire. Il reconnut tout de même l’effort, et lui donna son nom quand l’autre le lui demanda sans s’attarder sur sa provocation enfantine, ne souhaitant pas irriter l’inconstant personnage plus que nécessaire. Il avait obtenu bien plus que ce qu’il avait envisagé, et les lourdes sacoches couvriraient pendant longtemps ses dépenses. S’il fut déçu de ne pas pouvoir partager un moment plus long avec Heler, il n’en laissa rien paraître. Il était un professionnel, et il venait d’être payé.

Le travail attendait.

Il vissa son casque sur sa tête, le décrochant de sa ceinture, les confins froids du métal rafraichissant plaisamment son sang échauffé. Il demanda ensuite à Krul de se baisser, et enfourcha la bête d’un saut agile, avant de passer paresseusement ses doigts sur les pointes de la créature. Le dragon n’était pas à l’aise ici, entouré de toutes ces personnes inconnus et armées, et s’il pouvait sentir l’impatience et l’excitation de son maître, il était bien incapable de comprendre toutes les subtiles nuances de la pièce qui venait de se jouer. En conséquence de quoi, il ne réagit que d’une façon simple, en lui communiquant ses propres sentiments : faim, curiosité vis-à-vis de ces repas bipèdes, et, pour la cinquième fois en un peu moins d’un quart d’heure, une demande de confirmation : ne pouvait-il réellement pas en dévorer un ? Ils étaient très nombreux, et ils avaient tous la même odeur. Il était certain que personne n’y prêterait attention. Lugen, amusé, lui confirma que la chose était effectivement impossible, et lui expliqua de nouveau qu’ils allaient se diriger sur un champ de bataille, ajoutant qu’ils auraient alors le droit de se repaître comme bon leur semblerait. La promesse sembla quelque peu calmer le bestiau, qui souffla en grosses volutes de ses naseaux un air chaud qui vint soulever la poussière de la cour, avant de se redresser, prêt à chevaucher.

Lugen, quant à lui, porta de nouveau son attention sur le contingent des soldats. Ces derniers avaient au moins le bon gout d’entretenir correctement leur équipement, et l’on n’aurait pas dit en les voyant que leur maître régnait sur un empire en déclin. Il se demanda si les quelques bruits qu’il avait entendu à son sujet était vrai, et s’il pouvait réellement faire changer les choses ici. Il était indéniable que la proverbiale fourmilière avait grandement besoin d’un coup de pied, et si l’idée même d’une nouvelle guerre faisait naître dans l’esprit troublé du guerrier des sentiments contradictoires, il ne pouvait nier que ce genre d’évènement serait pour lui une aubaine inespérée, quel que soit son niveau d’implication dans ces derniers. C’était à vrai dire pour cela qu’il était ici, pour voir si le si-bien-né pouvait représenter quelque chose de viable. Il se pencha en avant, ses bras croisés venant se reposer sur le crâne de son animal, et il attendit patiemment, les yeux plissés, sa longue langue s’agitant dans sa bouche.
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Sam 25 Juil - 14:41 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Me voilà à la tête de ce que je pouvait avoir de plus proche d'une armée personnelle pour l'instant: une bande de paysans, de gardes et de mercenaires, certains loyaux depuis des générations, certains des arrivistes à la recherche de mon or. C'est... c'est une sensation difficile que d'être face à ce qui pour la première fois était une force militaire, ou plustôt pseudo-militaire, sous mon commandement. Jusque-là j'étais relégué à jouer les chefs de gardes, les subordonnés de généraux, l'écrivain de paperasse ou le guerrier occasionel, la tactique et la stratégie n'étant que celle de plateaux de bois et de vieux parchemis... A présent c'était des soldat de chair et de sang, pas de vulgaires pions en vieux chêne, j'avais des vies entre mes mains, j'avais aussi de vraies conséquences.

Alors comme tout homme au bord d'une falaise, j'ai un moment de doute. Est-ce que je suis vraiment capable de mener cette opération, cette idée à bout? Est-ce que je suis capable ou simplement bercé de douces illusions?

Je souffle lentement.

Aux démons ces questions! Je suis ici, là, maintenant, le fer dans mes mains et prêt à apporter un coup de grâce préparé depuis des mois, je ne peux pas échouer et espérer être capable d'accomplir quoi que ça soit! Je suis un Bahamut, ma famille a régné depuis des siècles, le sang de héros coule en mes veines, je triompherais!

Le temps d'action est venu.

En Compagnies!

J'avais essayé d'instituer une discipline plus rigoureuse et plus proche de celle d'une armée, mais je savais que ce que j'avais entre mes mains tennait plus d'une milice plus entrainée que d'un groupement de soldats. Néanmoins je voulais essayer ma nouvelle méthode.

Compagnies, à droite, formation en Colonne!

C'était une formation classique mais cependant pas une qu'on utiliserait pour des aventuriers ou une petite milice d'un village. Ça, c'était des tactiques traditionelles militaires mais avec une touche personnelle. J'ai toujours trouvé dans ma jeunesse lors des "jeux de guerre" difficile de communiquer avec le reste de son armée. C'était des jeux, mais ça apprennait une réalitée. Là où les autres ont développé sans cesse des doctrines de rapprochement des forces, signaux par son ou drapeaux, en bref une centralisation du commandement, moi je considère une décentralisation. Ces Compagnies prendront des décisions indépendantes par rapport à leur situation, me laissant juste la grande stratégie de la bataille. Cette division du commandement, je souhaite la tester, l'étendre et si elle marche, de la rendre standard dans les forces que je commanderai.

Là où les autres commandants se verront engloutis par la masse de commander une force étendue, je vois la capacitée de devenir plus versatile, plus imprédictible, plus... impénétrable.

Mes forces personnelles sont équipés surtout de lances ou d'arbalettes, mais je pris soin de fournir quelques canons-à-main dans le lot pour donner un effet de choc de par leur son à l'ennemi. Le total me fait monter à une centaine de mains divisés en groupes de vingt.

La dernière question fut celle des mercenaire, une bande que je ne pouvais vraiment contrôller comme le reste. Pour moi ce fut une division à part, auxilliaire et élite que j'envoyerai certainement intervenir dans des lieux clés de la bataille.
Plus large d'une Compagnie mais pas une part trop importante de mes forces, j'ai déjà envisagé de les envoyer s'occuper d'un flanc tout seul, hésitant bien trop à les garder proches de moi. D'un autre côte, les envoyer trop loin les fera penser que je les envoie à leur mort et ils crieront retraite sans demander leur reste, me trahisant en pleine bataille.

Division mercenaire, vous serrez sous mon comandement direct, je vous donnerai des ordres d'emplacements que je souhaiterai que vous attaquiez ou de groupes d'ennemis. Les tactiques sur les lieux seront entre vos mains. Battez-vous comme vous voulez, mais faites attention à pas aller trop loin.

Contrairement à mes compagnie, je peux pas exactement assigner un commandant parmis les mercenaires. Ils seront trop enclin à se disputer la place. Autant les laisser se débrouiller, ils n'auront qu'eux à plaindre pour leurs erreurs.


Je siffle pour appeller mon loup de compagnie, Blizzard, qui même s'il n'est pas mon famillier me sert de "faux familier". Je ne voudrais pas réveller toutes mes cartes, surtout un Dragon Noir, du moins pas tout de suite.



Il est temps d'y aller, d'enfin affronter les esclavagistes.
Ce ne sera pas une bataille juste.
Ce ne sera pas une bataille équilibrée.
Je ferais pleuvoir les flammes et la terreur.
Je ferais la démonstration, et l'essai, de mes tactiques pour la prochaine et innévitable guerre.


D'un mouvement de main j'invite des serviteurs à commencer à bouger des chariot remplis de quelques tonneaux d'huile et tirés par des Druffles, ces grosses bêtes agressives.

Satisfait et marquant cela d'un sourire, je me met aux devant de mes forces et inspire un grand coup. Avant de crier l'ordre d'avancer, de partir au combat, de nous diriger vers le campement isolé des criminels, je me retourne. Je vois là, un homme épuisé, vieux, presque chétif mais dont les rides et la pose marquent un passé de gloire et de force. Mon vieux père me regarde depuis la porte, ses yeux morts me fixant. Je détourne le regard, refusant de regarder un vieux cadavre s'étant sacrifié pour rien plus longtemps. Je respecte mon père.

Mais mon père, mon vrai père, est mort quand il fut disgracié, quand il a tout abandonné, quand il a tout sacrifié. Ce que je vois n'est qu'un cadavre ambulant, rien de plus.




En marche!



Il était temps de commencer mon chemin, marquant ma présence dans l'histoire au fer rouge.



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Sam 25 Juil - 18:54 Rp Abandonné
Voilà qui était mieux. Le petit noble en terminait avec ses démonstrations grandiloquentes, et se décidait à mettre tout ce petit monde en branle. Le mercenaire prit une grande inspiration, reniflant et goutant l’air, profitant de toutes les odeurs que charriait la brise. Il pouvait sentir la transpiration des hommes, l’odeur du cuir et du métal, l’excitation et l’impatience de certains, l’appréhension d’autres d’entre eux. Tout cela était bon, et habituel. Malgré ses très mauvais souvenirs de l’armée, Lugen devait avouer apprécier grandement ce genre d’exercice. Il y avait dans les mouvements concertés des corps, dans l’abandon de l’individualité et l’union à autrui quelque chose de merveilleux, qu’il était difficile de retrouver ailleurs. Sans doute était-ce qu’il n’appréciait pas son prochain dans son environnement naturel, et qu’il fallait pour lui plaire abandonner certaines des caractéristiques qui faisaient en temps normal un homme. Ce genre de question était réservée aux philosophes oisifs, et il la bannit rapidement de son esprit, se concentrant sur ce que la suite des remuements de son employeur. Ce dernier semblait plein d’ardeur et de zèle, et organisa rapidement les troupes en colonnes. Il ne lui semblait pas que ce genre de formation était tout à fait traditionnel, et il leva un sourcil intrigué. S’il avait lu sur le sujet, il n’avait aucunement la prétention d’être un stratège accompli, et il se demanda ce que voulait ainsi accomplir le nobliau. C’était bien trop tôt pour pouvoir le dire, et il n’était de toute façon pas sûr que cela le concerne. Son rôle ici était de tuer des gens quand on le laisserait charger, de s’assurer que ses bêtes restent en vie, et de repartir une fois cela fait. Il était certes venu pour recueillir des informations sur Bahamut, et il doutait que les bandits posent un réel danger, mais il se refusait tout de même à se laisser perturber par des pensées parasites. La seule chose qu’il pouvait au final retirer de tout cela était que le petit seigneur comptait déléguer, au moins en partie, ses responsabilités, et ne prendre le commandement direct que de leur escadron de mercenaire. C’était une attitude surprenante, et Lugen se demanda un instant si cela cachait un piège quelconque. Il en doutait fortement, mais ses tendances paranoïaques ne s’apaisaient jamais réellement, et il avait en lui une méfiance tenace de toute forme d’autorité se rapprochant un peu trop du commandant militaire.

Au-moins lui confirmait-il pour la deuxième qu’il avait carte blanche une fois la bataille entamée. S’il doutait dans les faits de pouvoir prélever ses trophées habituels sur le champ de bataille, au moins pourrait-il s’assurer de ne pas avoir à supporter les gémissements plaintifs de ses animaux, ceux-ci étant assurés de pouvoir se nourrir. Cela l’emplit d’un plaisir immense. Si lui n’appréciait pas la chair humain – le gout était trop fade – il trouvait tout de même cruel de priver ses compagnons de ce plaisir. Le chef de guerre improvisé donna finalement l’ordre à ses troupes d’avancer, et Lugen fit de même avec Krul, lui intimant de garder une allure lente pour suivre la colonne. Il détailla son groupe de mercenaires, cherchant des têtes connues. Les mercenaires formaient un groupe hétéroclite, et Lugen avait des relations tendues avec nombre d’entre eux, sans compter ceux qu’il savait être de vils petits chenapans aux tendances malfaisantes. Non pas que cela le dérange outre mesure, mais il convenait le cas échéant de pouvoir canaliser tout cela dans des directions productives. Il passa donc la petite heure que prit leur voyage à cela, s’amusant à contempler les faces des diverses personnes qui l’entouraient. Il en reconnut certains, mais garda cela pour lui, et remarqua surtout que Bahamut avait réussi à filtrer un tant soit peu le tout-venant. La compagnie improvisée était composée de gens doté d’une discipline surprenante, pour la plupart expérimentés, sinon particulièrement doués. Lugen grogna doucement.

Ils finirent par arriver sur les lieux du conflit, devant des montagnes douces qui moutonnaient paisiblement. Le mercenaire se lécha les dents, et contempla la situation. Ses faucons, toujours vigilants, lui transmettaient des informations, et il comprit soudain toute l’étendue du plan du seigneur. Il avait reniflé à travers les barils l’odeur particulière de l’huile, et il avait au début pensé que ces derniers serviraient à une opération de sabotage classique. Maintenant qu’il avait sous les yeux de ses serviteurs ailés le camp de leurs ennemis, il comprenait leur usage réel. Cela lui plut grandement, et il se dit bien malgré lui que son employeur du moment avait au moins la détermination requise pour mettre ses plans à exécution. Il ne savait pas ce que penserait la bleusaille qui l’accompagnait de tout cela, mais cette considération était pour lui très secondaire. Contenant difficilement son impatience, il attendit la suite des évènement, léchant sans y faire attention ses crocs.
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Sam 25 Juil - 20:40 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Le chemin était un peu long. J'aurais pu prendre un chariot mais ça n'aurait pas été digne d'un noble de ma position et ça ferait faible de ne pas être au devant de cette milice que je fais passer pour une armée. Le plus confortable aurait été comme faisait alors ce mercenaire qui m'avait coûté autant... Luban? Luben? Lugen? Oui, c'est Lugen. Il était là, sur le dos d'un dragon terrestre. Je n'apprécie pas particulièrement les dragons terrestre. Probablement parce-que j'en ai rencontré et j'ai du les tromper pour ma survie, souvent résultant en leur mort plus ou moins indirectement.

J'aurais pu être sur le dos d'Url, à survoler les plaines. Url aime voler et ça lui démange de dominer les cieux comme elle faisait au sud. Mais nous ne sommes plus au pôle sud. Ici, c'est un monde où l'information est la plus grande des armes, la puissance étant que seconde. Je compte pas sortir Url à part si j'en ai réellement besoin.
Alors oui, je marche à pied, comme mes serviteurs, comme un soldat commun, car je les dirige en étant un des leurs, ou du moins c'est l'image que j'espère leur donner.


Je connaissait l'emplacement du camp presque par-coeur. J'avais préparé ce moment avec patience et méthode. Par mes chuchottements ils ont préferé choisir ce lieu entouré des petites montagnes et collines avec une grande plaine ouverte d'un côté. C'est défensible, oui. C'est très défensible.
Si je devais attaquer, je perdrais certainement.
Mais c'est là qu'est la faiblesse de ce lieu, dans leur défense, ils ont sacrifié leur attaque. C'est pour ça que j'ai... suggéré indirectement ce lieu à la place de leur plan originel de s'installer dans les hautes-herbes avec un camp plus rudimentaire. Dans ce cas-là, ils pouvaient m'échapper.

Je jette un regard aux chariots et aux tonneaux d'huile.

Un sourire se dessine sur le coin de mes lèvres.

Ces pauvres pantins auront un choix. Ils pourront périr dans les flammes ou périr face à mon armée. Ma milice n'est dotée que d'arbalettes, de lances et quelques cannons à main, une piètre force d'attaque mais une défence exemplaire qui nécessite peu d'entrainement ou de discipline. Ma carte spéciale dans ce conflit reste les mercenaires que je pense pouvoir envoyer contre toute situation difficile, si elles prennent lieu.


Mais le plus difficile était à garantir la vie et l'emprisonnement de certains.


Je le rappelle, tuez tous sauf les leaders. J'ai besoin de leurs dirigeants en vie à tout prix!

Compagnies, en formation de ligne, couvrez la plaine sur ces extrémitées! Mercenaires, avec moi! Chariots, en position comme prévu!


Je commençait à préparer mon attaque. Il était évident que les esclavagistes allaient nous remarquer, mais d'ici ils n'arriveront pas à plus nous blesser qu'avec quelques flèches si ils ont des archers entrainés. Je doute qu'on ait droit à plus que des chasseurs, adeptes à la discrétion mais nullement à la distance de tir.

Tout ce qu'il allait falloir faire c'était tenir la ligne et regarder ces simples bandits choisir leur mort favorite.

Ce n'était pas une bataille juste...



...mais je m'en fiche.

Je finis de donner des directions, de m'assurer que chaque unitée est à son emplacement. Une seule directive fait le tour: "Gardez votre position sauf ordre du Seigneur Bahamut." Je n'avais pas besoin de héros qui ne contribueraient qu'à une défaite.


J'arrive sur le côté Est du champ de bataille futur, entouré de deux compagnie et avec le groupe mercenaire devant moi. Je me tiens prêt au combat, doté simplement de mon uniforme et de mon sabre. Je n'ai pas besoin de plus, ce n'est pas ces simples vauriens qui vont me blesser assez pour risquer que j'y perde ma vie.

La tension monte dans l'air. Je sais qu'ils peuvent nous voir, personne ne pourrait manquer une armée devant ses portes.

Je regarde dans ma poche une lettre froissée de Mademoiselle Hawis. Son ami... oui, je devais garantir qu'il serait sain et sauf et que je le raporterait... de force s'il le fallait. Mais je n'allait pas me charger personnellement de cette affaire, j'avais un compte particulier à régler, au moins pour ma réputation. Je n'ai nulle envie de vengeance ou de colère, c'est juste bien pour l'image d'affronter la chef des "méchants".
Je pense donc à ce mercenaire qui m'a autant coûté. Certainement qu'il peut se charger de ça.

Lugen, j'ai une mission particulière pour vous. Il y a une personne en particulier qui doit me revenir sain et sauf, c'est une.... mission de sauvetage si vous voulez.

Un gosse, à peine 19 ans. C'est un diablotin aux cheveux noirs et aux yeux ambre. Il a un nez assez doux et une marque sur la joue gauche.

Je me fiche comment, mais rapportez le moi en vie.

Les autres... tuez les, comme vous le voulez.


Une fois cela de fait je me tourne pour voir les chariots au loin, m'avançant devant les lignes un instant.


Je lève lentement mon bras.

Les serviteurs descendent du chariot et les gardes avec des torches mettent feu à l'arrière des vehicules.
Les flammes progressent petit à petit vers l'huile.

J'abat mon bras.


Les chariots sont lâchés, courant vers le campement ennemi.




Un silence règne alors que la bataille commençait. Un coup décisif qui scélait presque totalement ma victoire.



Boom


Les chariots s'abattent sur les murs du campement, se retournant, jettant certains tonneaux par dessus, mettant le feu, parfois explosant tellement huile brûle vite.


Un chuchottement assez disgracieux retentit quelquepart derrière moi. J'ai entendu un vieux surnom de l'académie, un surnom qui m'avait peu suivi, que je pensais disparu.

"Dragon"

Oui l'on m'avait appellé un dragon. Car j'étais colèrique, agressif, indiscipliné, arrogant.
Je n'ai jamais aimé ce surnom. Il était donné avec ce sous-entendu d'inférioritée, de bestialitée, de sauvagerie.
Mais là...
Là je pouvais peut-être embrasser ce surnom pour une fois.

C'était bel et bien un acte digne d'un dragon.

Je voyais alors les portes s'ouvrir, certains bandits paniqués commençant à courir seulement pour se faire abattre de carreaux dans le torse.
Ils étaient trop peu nombreux, trop peu attentifs, trop désespérés.... des cibles faciles.
Mais c'était pas eux que j'attendais.

J'attendais la force que j'avais nourris, que j'avais formé pour ce jour.
J'attendais les bandits d'Ophelia.


Il est temps d'abattre l'épée.
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Sam 25 Juil - 22:45 Rp Abandonné
Il y était, une fois de plus, et les vieux rythmes bestiaux qu’il avait cru endormis rejaillissaient lentement en lui. C’était des grands tambours de peaux, battus par des centaines de poings simiesques et grossiers. C’était des chœurs de hurlements, des cris de colère qui montaient en volutes propitiatoires. Il était là. Cent-cinquante hommes avec lui. Peut-être un peu moins. Il ne savait pas combien en face. C’était une escarmouche anodine, une chose à laquelle aucun historien ne consacrerait jamais plus qu’une annotation au détour d’une page. Il était là. Il pouvait sentir les émotions familières le traverser, traverser les chairs et les esprits et les âmes. Il se revoyait, dans la boue, dans la neige, dans la merde. Sa lance, dans le ventre de quelqu’un, et un visage en face de lui qui se contorsionnait de douleur. Le sien ? Son corps était si couvert de blessures. Il était là. Il avait tenté de fuir la violence, de redevenir ce garçon joyeux qu’il avait été. Mais ce dernier n’était plus là. Lugen, lui, si. Il était là. Il pouvait encore entendre les hurlements interminables des agonisants, leurs plaintes et leurs cris et leurs pleurs qui se mêlaient les uns dans les autres, jusqu’à ne faire plus qu’une voix seule et anonyme. Il pouvait voir les visages de ses frères et de ses sœurs, et celui de ses amis, et de cet homme qui un jour lui avait sauvé la vie. Il ne connaissait pas son nom. Il était là. Un grand sourire éclata sur son visage, cette expression aux fonctions multiples qui chez lui représentait l’intégralité de la palette atrophiée de ses émotions.

Krul s’agita sous lui, sentant sa détresse et sa peine, et le mercenaire passa distraitement sa main sur ses écailles, le caressant sur cette zone qu’il appréciait particulièrement, à la base de son cou. Cela allait aller, et il n’allait pas s’effondrer pour si peu. Il savait ce pour quoi il avait signé, après tout. Toujours était-il que la bataille ne pouvait pas commencer suffisamment tôt, et qu’il avait hâte de se changer les idées. Il son employeur leur assigner leur position, et lui-même obtempéra, suivant les autres mercenaires, son arme serrée dans ses phalanges blanchies. Il se força à se détendre, faisant rouler dans leur emplacement les articulations de ses épaules, faisant craquer ses cervicales. Il voulut se placer à l’avant de son groupe, pour être sûr d’être le premier à se jeter dans la mêlée, mais il fut interrompu par Bahamut. Il n’était pas d’humeur, et dut déployer l’intégralité de ce qui restait de sa patience (déjà naturellement très maigre) pour faire bonne figure. Ce dernier lui annonça qu’il avait un objectif spécial à lui assigner, et qu’il devait secourir un gamin.

Un garde-chiourme. Lugen en était réduit au statut de garde-chiourme. Il avait sans le moindre doute tué plus d’hommes que le nobliau n’en avait jamais rencontré, il avait chassé des monstres dont la simple évocation terrifiait les guerriers les plus endurcis, il était à la tête d’une meute d’animaux capables de déchiqueter en une fraction de seconde n’importe quel individu, il était un maître d’arme accompli, et pas l’un de ceux qui se contentaient de jouer aux singes savants en entrainant des gamins ou en exécutant des chorégraphies devant des cours adipeuses, et on le réduisait au rang de garde-chiourme. Il serra les dents, étouffant un hurlement de rage et de révolte, et braqua l’espace d’une seconde son regard brûlant de haine sur la face de son employeur. Il hocha la tête, et se détourna. Il ne pouvait se permettre ce genre d’écart. La mission était même en soi plutôt bienvenue, puisqu’elle lui permettait d’agir plus ou moins librement. Loin des yeux du reste de ses alliés, il pourrait sans le moindre doute laisser libre cours à ses penchants naturels. Mais c’était le geste qui le dérangeait, et de se revoir ainsi de nouveau sous les ordres d’un petit sergent. Il espérait vivement qu’Heler, lorsqu’il le reverrait, saurait le distraire et se montrer à la hauteur de ses espérances.

Enfin l’ordre d’attaquer fut donné, les chariots embrasés fondant la manifestation de la colère d’un dieu courroucé sur le camp des bandits, la transformant en un gigantesque bûcher. Lugen claqua de la langue, et se dirigea avec sa meute sur le côté, intimant à ses faucons l’ordre de chercher un gamin correspondant à la description qu’on lui avait fournie. Dans cet enfer, le repérer serait difficile. Les seules informations vraiment utiles étaient qu’il avait des yeux couleur d’ambre et la joue gauche marquée. Il grogna, et attendit les premiers mouvements des deux camps, avant de jeter son dragon sur la palissade, la créature n’éprouvant aucune difficulté à escalader les rondins de bois. Il devait abandonner derrière lui ses chatrixs, et leur demanda de surveiller l’extérieur du camp, à la recherche du gamin, tout en restant prudentes. S’il savait que son propre camp s’était rendu compte de leur présence pendant le voyage, il doutait des chances de survie de ces bêtes dans la mêlée. Il regarda ensuite autour de lui, contemplant les couleurs de l’incendie qui étouffaient petit à petit le gris des montagnes et le blanc des tentes hâtivement dressées. Il devait faire vite, s’il voulait trouver sa cible, et les épaisses fumées qui obscurcissaient la zone n’allaient pas rendre sa tâche aisée. Il commença à écumer rapidement l’endroit, se dirigeant de groupe affolé en groupe affolé, humant et goutant l’air avec avidité. Dans la confusion générale, personne ne prêtait réellement attention à lui, et les rares esclavagistes assez suicidaires pour trop s’approcher du chasseur finirent rapidement broyés entre les mâchoires de son dragon. Les combats s’intensifiaient rapidement derrière lui, et il se dirigea plus en profondeur dans le campement, voulant les devancer pour mettre rapidement la main sur sa cible. Plus tôt cela serait fait, plus tôt il pourrait reprendre une activité normale.
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Lun 3 Aoû - 15:36 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen




Je pouvais voir les flammes monter au ciel alors que le campement esclavagiste brûlait. Là, dans la nuit noire illuminée par les lunes, nos torches et l'enfer que j'ai fait descendre sur ces vauriens, je pouvais voir des silhouettes sortir des pallisades, épuisés, terrifiés, impuissants alors qu'ils réalisent le piège dans lequel ils sont.
J'ai transformé leur forteresse en un four et je leur ai donné aucun choix. Ils vont mourir cette nuit, et ça rien ne peut y changer.

Je commence à lacher un petit gloucement qui finit par devenir un rire aux éclats. C'est... si facile, si parfait. Je m'attendais à quelquechose d'inattendu, un tour de passe-passe, un héros inespéré chez ces bandits ou quelquechose. Mais il n'y a rien. Ils n'ont rien pour les sauver.

J'ordonne aux troupes d'avancer de quelques pas avant de tirer leurs arbalettes, recharger et recommencer, réduisant l'espace entre le mur mortel des lances et celui des flammes.

L'on a tiré que trois vollées avant qu'elle ne sorte enfin. Je vois les mercenaires très agités, probablement l'envie de se battre je pense.

J'ordonne le cessez-le-feu sauf sur les imbéciles qui courent vers la millice. J'aimerai au moins avoir ma cible principale en vie. J'avance entre

les lignes pour finir devant mon armée, sabre en main.

Rendez-vous Ophelia. Il n'y a pas d'échapatoire.

A quel fils-de-chien j'ai donc l'honn... Ah... Alain Montserrat.

Je hausse un sourcil étonné. Alain Montserrat était en effet le pseudonyme que j'utilisait pour cotoyer le sous-sol de la sociétée d'Hirion. Elle fut capable de reconnaitre mon existance et probablement à quel point j'étais important.

Sauf que c'est pas vôtre vrai nom, j'me trompe.

Non, en effet.

Face à ma réponse, elle crashe au sol devant moi. Je regarde impassible alors qu'elle marche de côté en côté comme un prédateur surveillant une bête tout aussi si ce n'est plus forte qu'elle, cherchant un momment où frapper.

Si vous vous rendez immédiatement, je garantirais une mort plus clémente à vos hommes.

Je sais que je la provoque. Je vois sa colère monter, son envie de me sauter à la gorge. Je reste là, fierment, parraissant vulnérable pourtant je ne le suis pas. Allez-y, sautez moi dessus, essayez donc de m'attaquer!

Ou devrais-je mettre un carreau dans vôtre soeur pour que vous compreniez vôtre position?

C'était un bluff, le plus grand que j'avais fait cette soirée. Je savais qu'Ophelia avait une soeur, mais est-ce qu'elle fait partie de l'opération?

Est-elle seulement ici? Je n'en sais strictement rien, mais sinon ça serait pas du bluff, non?
La colère touche son point maximal chez Ophelia. Elle grince des dents et craque, hurlant tout en fonçant sur moi. Son armée fait de même, se laissant emporter par l'élan vers la mort.

Avancez!

J'ai gagné.

La victoire est totale.


Je n'ai plus qu'à jouer mon rôle d'acteur dans ce combat final entre une masse sans direction et sans leadership face à une bande de mercenaires bien payés et une milice entrainée rapidement par mes soins.
L'organisation vainc tout.
Et cette organisation, ils l'ont perdu avec la folie passionée d'un seul instant, celui d'Ophelia qui se jette sur moi, dague sanglante en main pour me tuer.

Nous voilà dans un face à face ardent, les flammes du campement contrastant avec la nuit sombre qui s'est abattue sur les plaines absolues.
Les mercenaires, la milice, les guerriers esclavagistes et autres criminels s'entremellent dans un combat chaotique. Lentement mais sûrement, ils se font repousser vers les flammes de leur camp, entourés par une masse qui s'épaissit tellement l'espace se réduit. Dos à la mort, face à la mort, ils n'ont nullepart où aller sauf à six pieds sous-terre. Le camp perdant se déchaine dans un élan pour la survie, mettant tout ce qu'ils ont sur la ligne pour espérer exister une nuit de plus. Mais le sort est contre eux, les lances et les carreaux d'arbalettes perçant leurs flancs, leurs torses, leurs bras, leurs têtes. Le sang coule, fertilisant des champs secs de par la chaleur de ces steppes entourées de hautes collines et basses montagnes.

Mon duel est presque une corvée.
Ophelia se jette sur ma personne avec un déchainement érratique mais doté d'un talent marqué. Elle sait se battre. Ses coups sont puissants, je le ressent dans l'impact de son fer contre le mien. Elle frappe à mon flanc, mais je bloque d'un simple mouvement de bras, connaissant, non, voyant déjà son attaque bien avant qu'elle ne l'ait pensé, ne l'ait entammé. Je tente de trancher son poignet, mais elle évite et contre mon attaque d'une autre, que je bloque immédiatement. Je lui donne un coup de pied franc dans le ventre, la faisant reculer. Elle tousse un coup avant de sourire.
Sur mon côté gauche, un carreau vole vers ma tête, un coup trop compliqué à bloquer dans les temps. Je l'attrape juste avant avec ma main, sachant exactement où il allait être bien avant qu'il soit tiré. Son sourire tourne au vinaigre. Je jette le carreau à terre, ma main saignant un peu, ayant saisi le projectile au niveau de sa pointe et ainsi me coupant la paume.
Profitant de cela, Ophelia se jette sur moi, cherchant à me planter sa dague dans le cou. J'attrape son bras et la jette sur le côté. Elle tombe et roule une fois dans la terre sèche avant de relever sa tête vers moi. C'est normal qu'elle ne puisse que perdre, mon pouvoir a ce petit effet.

Vous ne pouvez pas gagner. Regardez autours de vous, c'était fini dès le départ.
Elle crashe un peu de sang avant de grogner comme un chien.
Va te faire voir, sale con!
Mes yeux s'écarquillent alors que je réalise enfin par ma "vision" qu'elle a une arme à feu sur elle. Je me dépèche d'aller vers elle pour tenter de la désarmer avant qu'elle ne tire sur moi.
Alors que j'arrive sur elle, je le voit, ce n'est pas moi qu'elle va viser, mais un de mes hommes, dans une sorte de futile tentative de dire "j'ai fait quelquechose". Non! Je vous laisserait pas faire espèce de chacal, de misérable vermine bonne qu'à servir de tapis pour mes bottes, mes hommes sont à moi, il n'y a que moi qui décide de leur sort!
Je vois le destin se scéler et je fais un choix, celui de le défier. D'un coup de pied je désarme la salope avant de la frapper dans la tête avec le pommeau de mon sabre, l'assommant.

Mon pouvoir vient de se dérégler complétement, j'ai encore sauvé une vie qui devait cesser et voilà donc ma punition habituelle. Ma "vision" est devenue trompeuse, je ne peux plus l'utiliser pour me battre. Irrité, grinçant des dents, je saisit le corps de la chef des esclavagistes avant de la tirer par l'habit de son dos jusque derrière mes lignes. Je la jette avec dédain sur le sol avant d'ordonner les troupes de l'arrière de la ligne, maintenant se battant plus tellement l'espace nécessaire de couvrir s'était réduit.


Ligottez-là. Mettez aussi quelquechose dans sa bouche pour pas qu'elle tente de se mordre la langue. Je la veux vivante!

Cette salope! Elle a eu l'audace de me faire utiliser le point faible de ce pouvoir, changer le cours des choses. Ah, je ne vais pas laisser une sale pute comme ça s'en tirer maigrement! Mais bon, le combat est gagné, je n'ai juste à admirer le spectacle alors que tout va toucher à sa fin...


Boom


Je me retourne vers le camp esclavagiste. Une explosion monte ses fumées noires comme le charbon vers le ciel ainsi que des lueurs écarlates. Une... explosion... Des cris de créatures résonnent dans le camp.
C'est là que ça m'a frappé.
Les familiers.
J'avais pas pensé aux putains de familiers!
Merde! Ils vont venir à la rescousse de ceux qu'on a capturé!

Et ce... ce "Lougen"? "Lumen"? Il est encore là dedans avec la cible secondaire...
Putain!

Une forme émerge des flammes, repoussant d'un grand coup les maigres fortifications en bois. Un... un... Un Balverine?

Qu'est-ce que...

Balverine!

Qu'est-ce qu'il fout là?

Ils sont fous?

J'ai pas signé pour ça! Merde!

En rang! Tirez!

La bête a des chaines aux poignés. Ils comptaient trafiquer cette chose? Mais qui peut être assez tarré pour vouloir acheter ça?! Encore moins aller la capturer et la vendre! Putain, on l'a libéré avec notre attaque!

Ne la laissez surtout pas s'approcher! Vous laissez pas mordre! Tirez! Rechargez! Tirez!

Que ça soit les arbalettes ou les canons à mains, les troupes et quelques mercenaires mettent tout ce qu'ils ont pour affaiblir la bête. La créature continue d'avancer alors qu'elle se fait trouer de toutes parts. Mêmes les esclavagistes tentent de la fuir ou de l'attaquer, cette bestiole ne faisant aucune distinction sur les différents camps ou causes, seulement les proies.

Je vois deux personnes essayer de fuir parmis les miens et je les attrape par le col avant de les tirer vers le front.

Reculez et il nous tuera tous! On se bat ensemble ou on meurt ensemble!

Je saisit l'arme à feu d'Ophelia sur le sol, un simple petit canon à main doté d'un peu de travail artistique.

Poussez-vous!
Faites-moi une place. Je vais affronter ce truc avec mes hommes! J'ai combattu bien des bêtes, bien des monstres et c'est pas cette chose ni les centaines avant elle qui vont se tenir sur mon chemin!
Je tire, touchant le côté de la tempe sur le crâne. La bête grogne mais continue de marcher, ralentie par tous les projectiles. Confiant, je recharge tranquillement alors qu'il continue de se rapprocher. Je tire un second coup, cette fois-ci touchant l'épaule droite. Il continue de marcher. Je recharge encore une fois, calmement. Il est presque devant nous. Je tire, touchant son oeil gauche. Une dernière vollée chaotique d'hommes paniqués finit par le faire s'écrouler sur ses genoux. Il grogne tel la bête qu'il est, montrant toutes ses dents acérées de monstre.
Enfin, il tombe, vidée de toute force vitale, mort pour de bon.

Un silence règne une seconde.

Victoire!

Pas encore!

Je coupe l'enthousiasme prémature à la racine. Il est trop tôt pour clamer d'avoir triompher. Ces types avaient commencé à faire du trafic animal et je ne le savais pas! C'est bien plus grâve que quoi que ce soit d'autre! Non seulement ça a mis en danger mon opération mais ça veut dire qu'une information m'a échappé sous mon nez! Quelqu'un s'est joué de moi et a voulu prendre ma marionnette pour faire joue-joue avec! Inacceptable!
Je vais trouver ce trou-du-cul qui a osé se moquer ainsi de moi et je vais l'étripper personnellement avec une pince chauffée à blanc, organe par organe!

Capturez les derniers en vie et mettez les ensemble. Vous, et vous... Avec moi! Chargez!

Avec un sabre en main et le vulgaire pistolet d'Ophelia que je range sur ma ceinture, je cours vers le campement en flammes. Il faut s'occuper des derniers problèmes.
Ce putain de mercenaire a intérêt d'avoir trouver sa cible et de l'avoir gardé en vie ou je l'envoie brûler dans les flammes d'un dragon que personne n'a vu ici depuis des décénies!

J'espère que mon pouvoir va se resyncroniser rapidement, mais je ne compte pas trop dessus.


La quête s'épaissit
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Sam 15 Aoû - 18:33 Rp Abandonné
Son esprit s’échauffait, et force était de constater que le résultat n’était pour le moment pas probant. D’un geste rageur, il secoua sa lance, déchirant les chairs dans lesquelles elle s’était plantée, le torse de sa victime se déchirant comme du papier sous les crocs d’un chien. Où était-il ? Il pouvait sentir tout autour de lui l’odeur de la poudre, et du feu et du sang et des chairs et la mort et de la peur et de tant d’autres choses si appétissantes encore, et il ne pouvait pas en profiter comme il l’aurait voulu. A la place, il était de corvée, obligée de devoir satisfaire les caprices de son employeur. Il doutait d’ailleurs fortement de la valeur stratégique de sa cible. Comment un type coincé en la compagnie de vermines à ce point incompétentes pouvait-il avoir une quelconque utilité ? Etait-ce un espion, un bâtard rebelle ou il ne savait quelle déclinaison de personnage à moitié important ? Il grogna, et Krul, surprit par le caractère loquace de son maître, reprit la route. Le reste de ses animaux ne pouvait au vu des conditions pas réellement l’aider à accomplir son objectif du moment, aussi devait-il ruser. Il était un chasseur, après tout. Le meilleur qui soit. Sa langue darda entre ses lèvres, goutant l’air et ses saveurs, alors qu’il prenait une large inspiration. Il connaissait l’odeur de la viande. Il pouvait retrouver le gamin. Il lui fallait simplement faire preuve… D’imagination.

Un jeune homme. La chair tendre, la peau rudoyée par la vie mais pourtant douce encore. Un sang doux dans ses veines fines. L’odeur de la sueur et de la peur sur sa peau, et quelques gouttes de pisse au bout de son sexe, parce qu’il avait du mal à se retenir. Peur. Si peur. Le stress, et l’urgence de la situation. Le besoin de fuir, l’instinct animal qui prenait le dessus, la cohue ambiante. Suivre les corps des autres, trouver les gens plus expérimentés, trouver dans le nombre la sécurité. La marque sur la joue qui pulsait. Les entrailles qui se retournaient et menaçaient de se liquéfier, et...

Il était là. Il avait son odeur, il voyait dans le déferlement des fuyards la couleur de ses yeux et de ses cheveux. Un sourire satisfait éclata sur le visage du charognard, et il indiqua à son animal ce qu’il convenait maintenant de faire. Quelques secondes plus tard, les rangs serrés des bandits étaient enfoncés par la masse d’écailles et de métal du duo cruel, un sillage sanglant marquant leur passage. S’il voulait récupérer le gamin, il fallait d’abord l’isoler, et il voulait pour éviter tout accident malencontreux éviter de s’en approcher directement avant d’avoir totalement la situation sous contrôle. A ce stade là de la bataille (ou du massacre, c’était selon), les gens qui trainaient encore tout à l’arrière de la cohorte en pleine débandade n’étaient pas les plus dangereux. Certes, il restait peut-être là -dedans un ou deux opportunistes plus malins que les autres, mais Lugen savait que s’il procédait intelligemment et les empêchaient d’utiliser leur avantage numérique, il sortirait aisément victorieux de cette échauffourée. Il ne s’arrêta donc pas au milieu de leurs rangs comme il aurait normalement pu le faire, acceptant de ne pas se plonger tout entier dans le combat, mais laissa l’élan de sa monture les guider loin de ce dernier, renversant les derniers effets encore debout du petit camp. Il y eut un deuxième passage, puis un troisième, jusqu’à ce que son manège produise l’effet recherché, et que la panique gagne les rangs de ses proies, son odeur particulière de cannelle et de pomme emplissant les naseaux dilatés du chasseur. Certains voulurent se regrouper, d’autres faire demi-tour, d’autres redoublèrent d’effort. Sa cible fut des premiers, cherchant une fois de plus dans le confort rude de ses pairs une solution. Lugen s’approcha d’eux, et les toisa un instant du regard. Six personnes. Six êtres qui faisaient face à un géant et son monstre, qui existaient maintenant dans son ombre cannibale et qui attendaient son jugement.

« Toi. »

Il désigna simplement l’un d’entre eux au hasard, sa lance pointant dans sa direction. Il y eut un moment d’incompréhension chez ses interlocuteurs du moment, ces derniers peinant à comprendre ce qu’il était au juste en train de leur demander. Celui qu’il venait de désigner fut finalement rejeté hors des rangs d’un mouvement brusque d’un de ses congénères. Lugen le considéra un instant, avant de lui faire signe de partir d’un signe négligent de la main. Il y eut un autre moment d’hésitation, et l’homme accepta sa clémence, trop heureux de la chance qui lui était offerte.

« Toi. »

Un deuxième. Une autre personne qui fuyait. Il préférait ne pas nommer directement sa cible, ne sachant pas comment pouvaient réagir les autres. Il ne comprenait pas toujours ses congénères, et il les soupçonnait aussi bien d’être capable de poignarder ceux qu’il désignait que de les lui livrer.

« Toi. »

Le gamin, finalement, le but de sa petite quête. Ce dernier, voyant sans doute dans cette unique une chance inespérée, commença à courir. Un pas. Il était hors des rangs. Deux pas. Il serait difficile de l’atteindre pour ses ennemis. Trois pas. Hors de portée d’un coup. Quatre, cinq, six. Lugen laissa son bras se tendre, attrapant le mioche par le col et le soulevant à sa hauteur.

« On ne bouge pas, avertit-il l’assemblée. Lui, il vient avec moi. Dégagez. »

Les trois hors-la-loi restant ne se firent pas prier, préférant ne pas penser au sort qui attendait probablement leur ancien compagnon. Ils n’étaient de toute façon pas des combattants émérites, et un regard même rapide porté sur le nouveau suffisait à leur faire comprendre tout ce qu’ils avaient besoin de comprendre : ils devaient fuir, ils devaient mettre autant de distance entre eux et cette apparition cauchemardesque que possible. Le jeune homme, lui, fit mine d’entailler le bras du mercenaire, le danger faisant enfin naître en lui une certaine forme d’espoir. La langue de Lugen claqua sèchement dans sa bouche, et il le secoua rudement, le désorientant jusqu’à rendre son coup inefficace.

« Ne recommence pas. J’ai pour mission de te sortir de là vivant. Lâche ton arme. »

Il attendit un instant, accordant à son compagnon improvisé un instant pour reprendre ses esprits. Ce dernier, hésitant visiblement entre la colère qu’il savait devoir ressentir au vu de son humiliante situation, et la partie pseudo-rationnelle de son esprit qui lui hurlait qu’il était dans ses intérêts de ne pas énerver plus avant la créature qui lui faisait face, ne réagit pas. Lugen se répéta une fois de plus, le sommant de laisser tomber sa lame. L’autre obtempéra finalement, et, satisfait, le mercenaire le plaça sur son épaule comme un sac de patate, le tenant de sa main libre. Il doutait que ce dernier soit capable de chevaucher Krul, même en s’accrochant à lui, et quand bien même cela aurait été le cas, les écailles de son familier auraient vite fait de le réduire en charpie. Il se remit en route, reprenant la route par laquelle il était venu, laissant sa monture escalader les murailles, laissant de nouveau ses animaux lui transmettre leurs informations. Ses chatrixs étaient repues, maintenant, et ses aigles lui montrèrent ce qui se passait à l’extérieur de la palissade. Sans surprise, les attaquants écrasaient les bandits, et l’endroit prenait rapidement des allures de charnier, l’odeur caractéristique de la chair brûlée masquant petit à petit les autres effluves caractéristiques des combats.

Quand l’atmosphère autour de Lugen s’éclaircit enfin suffisamment pour que ses propres yeux, rouges et irrités, puissent de nouveau percevoir l’étendue ouverte des plaines, il eut simplement le temps de voir son employeur du moment abattre une balverine et ordonner une nouvelle charge. Visiblement, l’impétueux personnage oubliait son rang. Il doutait fortement de l’intérêt pour un général de charger avec la piétaille et de risquer sa propre vie, et s’il ne se serait en temps normal pas senti concerné, il se sentait en ce moment tout de même obligé de veiller à la sécurité du nobliau. Voir sa réputation émérite entachée parce que ce type s’était soudain senti envahi par des envies d’héroïsme n’était pas une option acceptable. Il laissa tomber le gamin au sol, le sommant de ne pas bouger et de rester ici, et il indiqua à Krul de le garder en vie. Le reptile n’apprécia pas son nouveau rôle, mais n’exprima rien d’autre qu’un déplaisir passager. Malgré leur relation fraternelle, la hiérarchie qui existait entre le maître et son familier était parfaitement définie. Lugen, quant à lui, démarra au pas de de courses, ses puissantes enjambées le portant en une minute au niveau de la charge. Ce n’était certainement pas l’endroit du champ de bataille qu’il affectionnait le plus, ses mouvements se trouvant considérablement restreints lorsqu’il accompagnait ses pairs, mais il pouvait bien consentir à ce sacrifice, si cela signifiait la réussite de son contrat.

Et plus important encore, sa proximité avec l’entrée du camp.

De cette dernière surgissaient en un flot presque ininterrompu les fuyards, qui peinaient maintenant que leur destin leur était clairement révélé à l’accepter. C’était une marée de visages désespérés et enragés, de joues creuses et de lèvres crispées, d’yeux fous et hagards et de respirations laborieuses. C’était une offrande, un sacrifice, et Lugen comptait bien l’acceptait avec sa grâce coutumière. Il écarta d’un coup d’épaule un de ses allié, cherchant à rejoindre Bahamut. Un de ses aigles le fixait attentivement, s’assurant qu’aucun danger ne puisse le menacer, et si le mercenaire dut jouer de sa masse pour le rejoindre rapidement, ce ne fut au final pas bien difficile. Enfin parvenu à sa hauteur, il lui adressa un signe rapide de la main, avant de crier, l’ampleur surnaturelle de sa voix couvrant le vacarme ambiant :

« Il est en sécurité ! cria-t-il avant d’hésiter un court instant. Ce n’est pas votre cas, ici, dans la mêlée ! »

Il n’était pas certain que l’autre apprécie qu’il s’inquiète ainsi de son sort, ou que de la pertinence de son intervention. Non pas qu’il ait tort sur le fond. Mais du peu qu’il avait vu du noble, ce dernier ne semblait pas très expérimenté dans l’art délicat de contrôler ses pulsions. Si Lugen pouvait sympathiser, cela ne changeait rien à la situation. Dans le pire des cas, il devrait accepter de lui servir de garde du corps, que Bahamut en ait ou non conscience. Il planta sa lance dans les chairs d’un ennemi qui s’avançait au-devant d’eux, profitant de son allonge diabolique, soulevant le corps transpercé et l’agitant brièvement dans les airs comme une bannière humain, avant de le rejeter dans les rangs ennemis, certain de son effet, et d’attendre la suite des évènements. Peut-être pourrait-il enfin apaiser son cœur douloureux, et faire ce pour quoi il était venu.
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Sam 15 Aoû - 21:02 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen




J'étais dans la mélée, frappant avec le poids de décénies d'expérience. L'odeur du sang et des cendres ne me dérangeait pas, au contraire, c'était revitalisant. Je pouvais entendre mes battements de coeur résonner comme les tambours de la guerre, entrainant leur énergie dans mes bras jusqu'à ma main et la lame même de mon sabre militaire.
Le temps se mélangeait dans une sorte de flou sans queue ni tête. Il n'y avait pas de continuitée parfaite entre chaque instant, seul l'impact des corps contre les corps, du fer contre le fer et des âmes contre les âmes. Si la désyncronisation de mon pouvoir me rendait certes vulnérable, ce n'était pas un problème pour moi. Je sentais là la poussée d'adrénaline dans mon corps et l'envie de jetter tout ce que j'avais contre mes adversaires, tel une bête frappant du simple bétail.

J'avance, tranchant des gorges, coupant des flancs, frappant des machoires et brisant des os. Je suis un ancien officier, un chasseur de bêtes, un survivant d'un des environement les plus hostiles de Nitzihel... ces vermissaux ne sont que des fourmis, pouvoir ou non. Mon uniforme ne se fait que plus tacheté de liquide rouge, leur origine confus et mélangé. La douleur ne me frappe pas de son poignard, intimidé par l'emportement de mon âme contre mes ennemis. Il n'y avait aucun honneur, aucun défi, seul un sentiment de puissance absolu. Je tenais la vie de ces personnes entre mes mains... et je les ai déclarés morts.

C'est innutile pour un noble d'aller sur le front, la pluspart se cachent derrière les murs de chair telles des forteresses, ne daignant se sâlir les mains avec les conséquences de leurs décisions, ne voulant même pas regarder leur victime dans les yeux avec la détermination que c'étais vôtre faute et la vôtre seule. Ils sont des faibles, des couards, prétendant qu'ils ne sont pas acteurs de leurs idées. Ce ne sont que des pantins, moi je suis là, devant, côte à côte avec les gens que j'envoie affronter la mort. Je suis autant acteur qu'eux, je suis responsable et vulnérable comme eux. Je n'ai aucune cupabilitée si je dois affronter le regard de la veuve. Je n'ai pas à dire "je l'ai envoyé à la mort", non... J'ai le droit de dire "j'ai combattu à ses côtés, j'ai saigné avec lui, car je suis un homme de mes actes"....


...ou dumoins, c'est la justification noble que je voudrais donner...

...que je fais ça pour être égal à mes hommes face au danger de mes décisions...



...mais en réalitée...


J'aime ça. J'aime être au devant de la bataille. J'aime me baigner dans la marée de sang et de chair, tranchant de mon fer les forces m'opposant. J'aime l'odeur des flammes et du désespoir. Ça c'est la place d'un Bahamut! Ça c'est le digne héritage d'une lignée guerrière comme la mienne! Les fermiers et les marchands ont leur place, et les Bahamut ont le front.

Soudain derrière moi résonne un cri surplombant le son ambiant du champ de bataille.
"Il est en sécuritée!"
Oui, enfin...

Je souris jusqu'aux oreilles... Ou est-ce que je le faisait déjà auparavant? Qu'importe, je finis de trancher les entrailles du misérable devant moi en pensant à ma récompense pour cette faveur. J'ai Arabella Hawis endettée envers moi à présent! La fille Hawis pourra accomplir bien des choses pour moi en échange de son petit animal de compagnie...

"Ce n'est pas votre cas, ici, dans la mêlée! "

N'est-ce pas le but d'une mêlée? De ne pas être en sécuritée? De risquer sa vie avec chaque pas et chaque instant? N'est-ce pas ça l'extase de la guerre?

Je vais parfaitement bien. Ce n'est pas de la racaille dans leur genre qui va me tuer.

Enfin, je suis bien plus expérimenté que ces malfrats...

Lugen s'avança pour planter sa lance dans un ennemi devant nous avant de le souveler, faisant gouter son sang sur nous. Une pratique un peu innhabituelle, mais je ne nierai pas l'efficacitée contre la morale adverse.

Joli coup.

Je tire sur la droite, perçant le crâne d'un autre imbécile qui tenta de nous assaillir par le côté. La bataille était presque finie, on ne faisait que nétoyer les miettes...

Du moins, c'est ce que j'avais cru.


Alain... Monserrat...

Une figure seule se pointait devant, sortant entre des flammes soudainement éteintes par une sorte de brise ou de présence. C'est... Je reconnais ce visage...

Frisia...

[2020] Le Crime c'était d'être sur mon chemin Frisia10

Arh... J'ai particulièrement faim ce soir...

C'était certain, c'était la soeur d'Ophelia mais... Il y avait quelquechose de louche... Elle avait l'air plus pâle, plus... morte?
Ses lèvres étaient marqué de sang noirâtre, séché.

Lentement, elle ouvrit la bouche avec un appétit monstrueuse, dévoilant deux canines marquées.
J'écarquille les yeux.

Vampire!

Elle s'avance, bougeant plus vite que mon regard avant de se jetter sur un mercenaire et le vider de son sang. Elle jette le cadavre à terre, comme si ce n'était qu'un simple déchet vidé de toute utilitée. Elle s'essuye la bouche, rassasiée et tourne son regard sur moi et Lugen qui pour une raison que j'ignore reste à mes côtés.

Le Vastarois avait raison... C'était donc vous le chien qui a cru nous tromper...
Je vais t'étripper...


Elle avait l'air vive mais aussi très... mal à l'aise? Comme si quelquechose la contraignait ou l'affaiblissait? En tout cas, c'était une vampire et donc une adversaire à craindre.

Coeur avant la Mort.
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Dim 16 Aoû - 14:45 Rp Abandonné
Plusieurs invectives se bousculaient en ce moment dans l’esprit du guerrier, qui n’était pour le moment pas d’humeur à folâtrer et à apprécier la bravoure de son commandant actuel. Il venait de passer la dernière demi-heure à servir de gouvernante à un morveux imbécile, et l’idée de recommencer quelques instants seulement après que sa corvée ait été expédiée lui semblait particulièrement insultante, quand bien même il serait passé du statut de gouvernante glorifiée à celui de garde du corps pour noble impétueux. Tout autour de lui se déroulait un rituel aussi rare qu’intéressant, et les couleurs orangées qui teintaient le civil d’une couleur de fin du monde et jetaient sur les corps des lumières tranchantes semblaient autant d’invitations à se jeter dans la bataille, à participer avec ses congénères à cette exaltante cérémonie. Mais il ne le pouvait pas, pas s’il voulait s’assurer que rien ne vienne perturber le bon déroulement des opérations. C’était sans doute là sa plus grande faiblesse : cet amour invétéré du travail bien fait, cette incapacité qu’il avait parfois à se détendre et à profiter pleinement du moment présent. Il ne commenta pas la réponse du noble, ce dernier se sentant visiblement invincible. Il avait bien souvent vu d’autres gens comme lui prononcer ces mêmes paroles, et finir par voir leurs entrailles se mélanger avec celles des autres cadavres. Il n’était donc pas rassuré, même s’il devait avouer que le sieur Bahamut semblait au moins disposer d’un minimum de savoir-faire. Il visait bien, et son épée n’avait pas l’air entre ses mains d’une simple décoration. C’était plus qu’il ne pouvait en dire pour beaucoup de gens, et il imaginait que les choses se passeraient bien, maintenant que les rangs adverses commençaient à sérieusement s’éclaircir.

Ce fut à ce moment que la nouvelle venue arriva. Il la renifla bien avant de la voir, ses sens aiguisés repérant la signature si caractéristique de son espèce bien avant qu’elle n’arrive. Il n’était pas rare que ses compétences soient mises à profit pour traquer ce genre de créature, et c’était une activité qu’il appréciait grandement, en temps normal. Se mettre à l’épreuve contre des adversaires dotés de dons surnaturels, de monstres dotés par la nature injuste de compétences cataclysmique faisait selon lui partie des plaisirs les plus raffinés. Mais la situation était ici différente. Il n’avait pas eu le temps de se préparer, il était loin de ses bêtes, il devait s’assurer de protéger quelqu’un, et il ne savait rien des compétences particulières de cette créature. Quand elle se dévoila finalement au reste de l’assemblée, la réaction fut immédiate et attendue. Le mercenaire prit une grande inspiration, refusant de perdre la moindre information, et l’écouta brièvement, profitant de ce court interlude pour finir de mettre au point une stratégie un tant soit peu efficace. Il n’attendit pas qu’elle ou que Bahamut continuent leur petit dialogue, et sans un mot, il arracha le bouclier du type le plus proche de lui, sans prêter grande attention aux craquements sinistres de son poignet et à son cri de douleur.

Il lança sa nouvelle acquisition comme un disque dans la direction de la créature, l’incendie courroucé qui dévorait l’arrière-plan se reflétant sur sa surface. Il doutait que cela suffise réellement à assommer la créature, mais il était tout de même certain que celle-ci ne saurait ignorer l’affront. Il fallait d’abord tâter le terrain, comprendre ses faiblesses, trouver les failles dans sa défense, et ensuite, ensuite seulement, il pourrait frapper, là où sa chair se faisait molle et tendre, là où elle n’était pas préparée. Il suivit son projectile, ses membres exécutant de manière presque autonome la manœuvre familière, et il rappela d’une injonction ses chatrixs. Il leur faudrait sans doute une petite minute pour accourir, mais il doutait de pouvoir finir le combat rapidement. Les yeux plissés, il vit son ennemie se retourner vers lui, ses babines retroussées dans un rictus bestial. Elle lui dit quelque chose qu’il n’écouta pas, et fit un mouvement de la main. Les vents se levèrent autour d’elle faisant claquer ses deux lourdes tresses sur son dos, et elle dévia légèrement le projectile, qui passa à quelques centimètres de sa face avec un bruit sec et lourd. Lugen continua sa course, notant l’information. Elle contrôlait le vent, ou l’air, ou quelque chose dans cette veine. Arrivé à quatre mètres de sa cible, il plongea sa lance vers elle, profitant de son allonge supérieure. Sans attendre de voir si son coup avait touché, il sauta en arrière, inversant le mouvement de sa course, ses cuisses épaisses s’emplissant d’une sensation chaude et liquide. Il la vit frapper à l’endroit où il se trouvait il y avait de cela un moment à peine, et le poursuivre, cherchant visiblement à réduire la distance entre elle et lui. Sa lance, longue de trois mètres, n’était pas faite pour les affrontements à courte portée, devait-elle se dire. C’était partiellement vrai. Il tendit sa main libre vers elle, les chaînes qui entouraient son bras s’animant d’une vie nouvelle, se détachant de lui pour fendre l’air comme autant de tentacules ophidiens, leurs crochets vicieux cherchant une prise dans le corps du vampire. Ce fut à son tour de reculer, l’assaut la prenant par surprise. Lugen ne connut qu’une réussite mitigée, et seul un de ses crochet mordit sa cible, arrachant un lambeau modeste de peau.

Les deux combattants s’accordèrent un bref moment de répit, se toisant du regard. L’échange n’avait pas duré plus de quelques secondes, et Lugen savait qu’il pouvait avoir le dessus. Elle semblait maladive, et s’il ne savait pas pourquoi, cela lui importait au final peu. Il allait la tuer, et quand ce serait fait, il en tirerait un trophée des plus plaisants. Restait simplement à savoir comment. Il regarda sa blessure, de laquelle coulait à la place de ce qui aurait dû être un torrent inépuisable un modeste ruisseau de sang. Elle leva une fois de plus son bras, invoquant une bourrasque qui vint s’écraser contre le torse de Lugen, le déséquilibrant un bref moment. Lui commanda à l’un de ses faucons de fondre sur elle, ses serres meurtrières cherchant à l’énucléer.

L’instant d’après, elle était sur lui, prête à planter ses dagues dans son corps, un sourire mauvais sur son visage. Il dévia une des dagues en lui attrapant le bras de sa main libre, et l’autre vint se planter dans sa jambe, alors que son oiseau lui lacérait le haut du crâne avant de reprendre son envol. Sa feinte n’avait pas marché comme il le souhaitait, mais ce n’était pas grave. Il la tenait, maintenant, et il allait pouvoir l’écraser sous sa masse titanesque, profitant de sa musculature supérieure. Il jura, la monstrueuse combattante sautant et se contorsionnant pour échapper à son étreinte, sa main libre cherchant de nouveau à lui planter son métal dans le corps. Il n’eut le temps ni de parer le coup ni d’utiliser ses chaînes pour l’exécuter, et se contenta de la jeter vers les flammes. Le corps de Frisia décrivit un arc de cercle cruel dans les airs, avant de s’écraser sur le sol et déraper sur quelques mètres. L’impact avait du grandement la secouer, mais il doutait que cela suffise. Lugen jeta un coup d’œil autour de lui, cherchant à jauger la situation. Il saignait, maintenant, et cela risquait de suffire à éveiller les instincts animaux du vampire, et de lui fournir l’occasion de fondre sur Bahamut, profitant de sa faiblesse momentanée. Il se saisit d’un de ses javelots, prêt à le projeter sur la créature au moment où cette dernière commencerait à se relever.
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Sam 22 Aoû - 11:02 Rp Abandonné
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Le Crime

c'était d'être sur mon chemin.

Feat Orléans et Lugen



Être sans mon pouvoir, du moins ne pas pouvoir compter dessus, c'est quelquechose de profondément perturbant lors d'un combat comme celui que je pouvais alors voir. Je suis tellement habitué à voir chaque chose avant que cela se produise, de voir dans toutes les directions chaque action et chaque réaction du fil du destin, que en être dépourvu est profondément désorientant.

Je n'ai guère eu le temps de me mettre en garde contre le vampire que j'ai pu entendre siffler derrière moi un projectile. J'ai esquivé sur instinct, ne pouvant pas savoir à quel point c'était proche de me frapper. Au premier instant j'ai cru à la trahison, étant dans le feu de l'action et confus par les étranges paroles prononcés par Frisia. Après-tout, il peut très bien y avoir des Vastarois dans les mercenaires, peut-être même que Lugen l'est. Mais j'ai eu amplement le temps de distinguer que la cible fut en effet le vampire, même si cette dernière rejetta le projectile d'un simple mouvement, bougeant les vents comme si c'était ses serviteurs.

Le mercenaire courut vers elle et tendit sa lance pour la transpercer. Il recula ensuite pour se mettre sur la defensive je suppose. Je commence à me relever de la terre sèche que je vois le reflet d'une épée manquer de m'éblouir. Je parre l'attaque soudaine sur mon cou avant de repousser le bras de mon assaillant.
Je roule sur le côté pour éviter le coup suivant tout en me mettant en position pour me relever, un genou et un pied à terre.

Un jeune homme me regarde, les yeux de larmes, les espoirs brisés. J'ai presque envie d'en rire. Il me tiens donc responsable d'une sorte de faute? Lui qui était avec des esclavagistes, des criminels? Ha!

Il court vers moi et je lui tranche le cou d'un unique coup sec. Son corps tombe lourdement alors qu'il tousse son propre sang, s'étouffant. Le liquide écarlate coule doucement sur la terre alors que ses yeux reflettent les flammes du campement criminel.
C'était visiblement un humain, probablement très jeune.

Je nettoye rapidement ma lame de l'excès de sang en l'essuyant contre mon pantalon avant de ramener mon attention sur Lugen et Frisia, se battant durement. Le mercenaire s'est fait transpercer la jambe, le sang coulant et excitant très certainement le vampire. Un faucon agressait la tête de la créature alors que Lugen récupérait, juste avant qu'elle lui fonde encore dessus avec une de ses dagues.

Je cherche donc rapidement au sol le pistolet que j'avais pris à Ophelia... ou n'importe quelle arme de distance qui était chargé. Je me jette sur un des canons à main qu'un de mes hommes avait laissé tomber au sol. Il n'est pas fini de charger, merde!
Je sors la petite tige de metal et commence à bourrer le projectile avec la poudre déjà placés. Je dois faire vite!
Devant moi je vois Lugen et le vampire continuer à s'affronter avant qu'enfin, elle se tourne vers moi. Je jette la tige et me met prêt, le canon dans ma main gauche et le sabre dans ma main droite. Elle se jette vers moi, immédiatement transpercée par un javelot lancé par Lugen. Malheureusement, j'étais juste devant elle, l'élan me transperçant aussi même si ce n'est que de peu.

Je tombe au sol, sur le dos, la créature colée à moi, mon sabre entre ses dents pour l'empêcher de me mordre. Elle me frappe de ses poignards, mais moi je plaque le canon à main contre son crâne, creusant un trou dans sa tempe et mettant une fin temporaire au Vampire.


Je souffle, respirant fortement.


Doucement, je pousse le cadavre pas tout à fait mort sur le côté et je sors de bout de javelot m'ayant pénetré avec un peu de force. Mon flanc saigne, mais ça ira. Je commence à me relever, l'adrénaline redescendant d'un coup.

Je regarde autours de moi, les flammes, le sang, les corps. Les derniers criminels ont fini par se rendre, trop peu pour espérer survivre ou s'échapper. Je soupire, c'est enfin fini.

Enfin.

Il ne reste qu'à régler l'affaire de Frisia.

Les vampires ne meurent pas comme ça. Si je laisse son cadavre ainsi, elle reviendra prochainement. Il faut la brûler ou la décapiter... Mais je suis plus cruel que ça.

Ramenez de la corde! On va attacher la créature et laisser le soleil s'occuper de son cas.

Il serait plus prudent de la décapiter ici et maintenant... mais je veux qu'elle souffre, je veux qu'elle sente sa chair brûler petit à petit face à son dernier lever de soleil!

Dépéchez-vous! Vos grand-mères étaient plus rapides que ça!

Mes phrases finissent avec un étouffement de ma voix. Il me faut me soigner.
Je marche vers Lugen, lui tendant un bras pour inviter à l'aider à marcher jusqu'à des gens qualifiés pour s'occuper de nos plaies. Je me fiche de si il me refuse, je marcherai seul dans ce cas.

Quand je revins vers l'arrière des lignes, là où l'on a regrouppé les prisonniers et les blessés, je remarquais un dragon de terre surveillant un gamin se plaignant et réclamant n'importe-quoi. Je reconnait donc alors les traits qu'on m'avait dit, c'était celui que je devais secourir en échange de la faveur d'Arabella Hawis.
Il tourna son regard vers moi et commença à essayer de se diriger vers moi, le regard déterminé à revendiquer quelquechose.
Il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche que je lui délivre un revers de main avant qu'il soit resaissi par deux de mes hommes.

La seule raison pour laquelle tu vis, vermine, c'est parce-que la fille Hawis et moi ont un accord. Ne surestime pas ta position, crasseux, tu n'est pas plus important que le reste des cadavres sur cette plaine. Tu n'est qu'un pion.

Mettez-le à part.


Je me dirige vers un rocher et m'assied dessus, soufflant d'un grand coup. Je regarde de loin mon oeuvre, ce modeste champ de bataille. La question des paroles de Frisia tourne encore dans ma tête, cette histoire de "Vastarois"...
Je m'addresse soudainement à Lugen.

Tu étais quoi, avant de devenir mercenaire? Tu as une maison? Un chez-toi? Une famille peut-être qui t'attends?

Je me fichait un peu des réponses, ou même de son silence si c'était son choix. J'avais juste besoin de mettre ma tête ailleurs.

J'ai pas mal voyagé dans ma jeunesse. Je reconnais le genre de bestiau qui te sert de famillier. Dragon terrestre, déjà tué un une fois. Sacrée merde ce truc...

Je me souviens des glaces du pôle sud...

Un très joli endroit, des pilliers inchangés depuis des siècles, peut-être depuis la création du monde. Il n'y a rien à part soi et le froid.

Ça me manque.


Je prends une grosse inspiration. Je sais pas ce que je raconte, c'est juste pour sortir un peu la bataille de ma tête avant de rentrer. Je ne remarque même plus le sang coulant de mon flanc, me rendant la tête un peu légère.

Il va y avoir des guerres, plus violentes que tout ce qui ait eu lieu jusqu'à maintenant. Les "Rois" se sont divisés l'Empire comme des vers se partagent une pomme fraiche. Le monde pourris de l'intérieur.




Et tout ce qu'on peut faire c'est regarder... pour l'instant.

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